A la ferme des animaux
C'est dans une ferme vedéenne perdue dans un monde tout nu de goudron qu'ils s'aventurèrent chercher leurs boules de poils.
Le GPS ne détectant pas l'adresse, ils se fièrent aux flaires et aux odeurs pour arriver à destination.
La fermière et sa fille toute minette leur remirent les bêtes. Une larme au coin de l'oeil de la fillette s'échappa, mais sa maman n'en pouvait plus de son couple de lapins qui faisait des bébés tout au long de l'année, alors, - Non, avait dit la maman, on ne va pas tous les gardés. La maison va être trop petite !
- Papa peut, peut-être, construire une pièce en plus dans la maison ? Vu qu'il a hérité de toutes les terres de papi et mamie.
- Un crédit pour agrandir, plus jamais je ne donnerai mon or à ces rapaces de banquiers, avait conclu le papa.
Puis ces bébés lapins feront sûrement le bonheur d'autres enfants. Nous allons les vendre et devenir riche !
C'était sans compter sur Azedine, qui étant jeune ado, avait passé ses après-midis au Souk de Mezloug, et qui tenait à marchander.
Mais ces vendéens tenaient aussi à leurs sous, et son baratin digne d'Aladin - On vous en prend deux, ne marcha pas avec eux. Ils donnèrent cent euros pour deux lapins nains, et une poignée de foin le temps de rentrer et en prendre soin.
Sur le chemin du retour leurs coeurs battaient la chamade. Enfin un animal à aimer et à qui se confier les jours de grosse panique, ou de peine de coeur.
Les lapinous aussi avaient le pouls qui s'embalaient, ils quittaient père et mère pour des terres inconnues, ils avaient à peine deux mois, mais la majorité quand on est un lapin n'a pas le même sens.
Arrivés dans leur nouvelle demeure,une fillette bien agréable à la voie douce leur remit des épluchures de carottes, quel délice !
Puis la fille disparue de l'horizon, elle fût entraînée par son frère, il voulait lui lire les aventures de son héroïne à la page cent.
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