Quand elle a été affectée à l’Ambassade de l’Est, Joy Langer ...

• Ça se prononce langueur. Joie langueur, ça me va bien, non ?

… a tout faite pour être virée mais Pauline lui passe tout.

• C’est juste une adolescente qui fait sa crise.

Moins Pauline réagit à ses provocations, plus Joy va loin et elles aiment ça, dépasser les limites. Avec Megan, on l’ignore, Pauline aussi et tout se passe bien, elle finit par se lasser à nous provoquer.

• Joy, tu viens de rater une occasion de nous connaître. Dommage pour toi. Tu ferais bien de changer d’attitude. Adieu, Joy.

J’informe Megan qu’on a une solution de repli. On remercie nos hôtesses et on vole jusqu’à Laguna City. Le 12 Rainbow Street est libre. Merde. J’arrive plus à me rappeler avec qui j’ai vécu ici. Marie ? Paloma ? Gloria plutôt. Je programme un rdv, non, une consultation avec Hélène, non Estelle, à l’Hôpital. Fiou… Fiou ? C’est quoi ce mot ? Bordel, ma pauvre petite Jenna, c’est le début de la fin. Attends, il y a marqué quoi sur la boîte aux lettres ? Jenkins-Lenn. Paloma. C’est bizarre, je n’ai de souvenirs que de Gloria ici.

• Jenna, viens voir, il y a les portraits des anciennes locataires ici.

Je vais regarder et je me rappelle enfin. Paloma s’est installée avec Gloria ici, quand je suis partie avec Marie. Elles y sont encore.

• Meg, on dégage, la place est prise.

Retour à la 72. Megan va devoir se faire au luxe et à l’absence de jardin face à l’océan menaçant. Mais il a l’air calme ce soir. Megan aussi.

• Peu importe où l’on vit et où l’on fuit du moment que je suis avec toi.

Je me sens un peu gênée d’être embrassée, de l’embrasser, maintenant que je la considère vraiment comme Megan, mais je m’y fais vite, elle est si bonne, elle sait y faire, et puis j’ai déjà oubliée le début de ma pensée.

• Maëlle, je suis en confusion, amène-moi à l’Hôpital.

Hélène nous rejoint en salle d’attente et demande à s’asseoir entre nous deux. Elle regarde Megan. Elle me regarde.

• Pas d’auscultation et de courbes à interpréter cette fois-ci, Jenna. Tu as juste besoin de sommeil. Dormir. Six heures par jour. Plus les siestes.

On rentre donc, à la 72, faire dodo, Megan et moi. Elle me prépare une tisane, un bain, un massage et au lit, fermer les yeux et s’endormir. Elle a sa main sur mon ventre. Sa bouche sur mon sein. Megan for ever.