Retraite anticipee

Une minute de lecture

Quelle que fut l’ambiance, Damien restait un incorrigible optimiste.

Il avait vu au cinéma « le fabuleux destin d’Amelie Poulain » et avait in petto décidé que ce serait sa voie.

Il naviguerait entre deux lignes directrices parallèles :

  1. Aller de l’avant.
  2. Ne regarder ni à droite ni à gauche.

Ç’aurait pu être considéré comme une sorte d’autisme tant rien ne semblait pouvoir faire tanguer ses espoirs. Il serait agent immobilier. Il s’interrogea un moment sur la nécessité ou non de changer son nom. Monichon lui paraissait manquer d’élégance. Après réflexion, il décida de s’en accommoder. Rien ne lui serait interdit.

Et effectivement année après année, sans tambour ni trompette, il fit son petit bonhomme de chemin, engrangeant dans son escarcelle, le fruit de dispositions empathiques et commerciales particulièrement développées.

Son projet était de raccrocher à 50 ans et de jouir ensuite de vacances définitives et apaisées où il n’y aurait plus de stress, d’imprévus, de courbettes, de ratés, de rencontres inutiles et d’insomnies chroniques.

Il terminerait sur cette dernière vente. Tout était au carré. Il avait fini par mettre d’accord la propriétaire de cette fermette délabrée de la campagne bourguignonne et un kamikaze parisien inconscient, qui avait quelque peu idéalisé les charmes bucoliques de ce terroir. Ne restait à régler qu’un détail quand même conséquent. L’acheteur récupérait le bien en l’état et devrait se charger d’évacuer l’innommable fatras qui encombrait chaque mètre carré.

Rendez-vous était pris pour la rencontre qui mettrait un point final

  1. A la transaction
  2. A son statut d’agent immobilier.

Ainsi soit-Il ! Il imaginait déjà la sieste dans sa chilienne. Rien de l’y ferait surseoir.

Le lendemain, tout le monde se retrouvait devant la fermette, parée pour l’occasion des glycines du printemps. On aurait dit qu’elle participait à la fête.

A ce moment là, comme un ouragan impromptu, la camionnette de gendarmerie s’immisça dans la sauterie.

  • je suis l’adjudant Félix Simplon. J’apporte un mandat de réquisition de ce tênement que la mairie préempte. Cette vente est annulée.

Alors en un éclair, Damien Monichon se souvint de ses récitations du CP : adieu, veau, vache, cochons, couvée ……

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Caramele ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0