Pour Djezabelle.
J’avais fait bâtir à la hâte, une haute et large estrade, pour que Samaël, puisse trôner en majesté et qu’il puisse jouir pleinement du spectacle.
Mon Oracle venait de m’apprendre que notre flotte avait mis en fuite celle des Salamandrins.
À cette nouvelle Samaël tressaillit de joie :
- Mes ennemis sont dans ma main ! Teixó, faut-il que tu aies sur moi, un empire. Pour que je te laisse faire ? alors que séant je peux les écraser ?
- Mais oui, Seigneur, donne tes ordres et admire plutôt le spectacle.
Sur la grande scène, des dizaines d’estafettes, des tambours, des trompettes, des porteurs de pavillons et d’étendards attendaient. Et comme un chef d’orchestre… le monstre, se leva. Dans une main il tenait un éventail, dans l’autre une pomme du désert. Il y avait de la noblesse dans ses gestes calmes et précis. Au son martial des instruments, les drapeaux dansèrent. Aussitôt, ses escadrons se déployèrent sur les collines couvrant la plaine.
Les échos des trompettes, des tambours de guerre et les cris de cent mille guerriers, avec dans leurs bouches : « Samaël vaincra ! » emplirent l’espace. La poussière était épaisse, c’était un brouillard monstrueux, d’où sortait parfois des éclairs d’acier, ricochets de soleil sur les armes, les casques et les umbos de bronze des boucliers. Ce nuage gigantesque cachait par instant le mouvement des troupes.
Samaël contemplait impassible cette belle chorégraphie. Cette mer mouvante de têtes, ces cris rauques d’une armée avant la bataille, ces vigoureux membres crispés sur les hampes des lances.
Dix mille méharistes, l’élite des enfants du désert, qu’on reconnaissait à leur cape blanche marquée d’une main sanglante, se rangèrent en lignes parallèles. Ils avaient répondu à la voix d’Al-Garci qui les menait sur une haute colline à l’arrière de ce qui devait être le front.
Samaël, attendit que la poussière retombe. Et alors, comme à son habitude avant une bataille, il prit la parole :
- Courage ! Oui, aujourd’hui nos ennemis seront broyés sous notre talon, comme l’olive sous la meule. Comme cette pomme que je mords à pleines dents. Si je le veux les Salamandrins seront balayés comme la poussière, chassée par le vent du désert. Leurs cadavres rouleront dans les vagues de cette mer, devant nous ! Ils iront porter au loin la nouvelle de la délivrance de nos rivages.
Maintenant tous les nobles s’étaient rangés sous les ordres d’un simple Comte, d’un moine Chevalier du nom d’Aymeris. Les Salamandrins vinrent à peu de distance de nous, leur cavalerie en ordre de bataille formait des carrés de fer au centre desquels se placèrent les archers et les lanciers, elles offraient l’aspect de forteresses d’acier hérissées de pics et de lances.
- Alors Thibaut ! Ce désert te semble-t-il encore un pays charmant ? demanda Aymeris.
- Point du tout, c'est la plus misérable contrée de la terre !
- Mais ces gens ont été traités par nous même avec tant de tromperie, qu'ils sont bien un peu excusables quand ils nous rendent la pareille ; ils seront devenus passablement féroces.
- Nous avons mal pris notre temps en venant leur chercher moult querelles. Que faire, Comte ?
- Rien pour le moment. Ou plutôt si nous préparer à combattre. Si nous essayions de fuir, ce sera déshonneur et noyade.
- Comment voulez-vous que nous y réussissions dans l'état où nous sommes ?
- Oui, nous voilà beaux ! La Papesse est mourante, notre flotte a fui au large…Mais qu'importe ? Nous avons nos armes et nos montures. Nous mourrons en preux, c’est déjà ça !
Les deux armées étaient sur les dents et se faisaient face. Tous savaient que cela serait sans quartier. Ce sables qu’ils foulaient, seraient bientôt rougis du sang d’une multitude. Dans le ciel les vautours attentifs et patients attendaient.
Tout était allé trop vite, le Duc Fillon de Coppet de Briançon, était encore à genoux, planté sur le sol avec pour simple compagnie un corbeau des sables campant sur sa tête. Cet étrange couple marquait le mitan entre les deux armées.
- Trompette, prends le bayada* et va dire que Teixó, le Hors-Loi, veut s’entretenir avec leur général. Dis-leur aussi avant de prendre la moindre décision, de regarder la mer. Dis-leur encore que nous allons leur montrer quelque peu de l’étendue du pouvoir des armes de Samaël, le Saigneur des Seigneurs.
Cette fois ci, le trompette revint sans n’avoir reçu ni flèche, ni javelot.
Samaël frappa dans ses mains, les instruments jouèrent. Alors les rangs de son armée s’écartèrent et cinquante énormes pinsamorts, montés chacun par une vingtaine d’archers, se placèrent en première ligne, ils étaient entourés de mon escouade de roojas lourdement armée. La flotte des galères commandée par Yumi et Saavati s’approcha du rivage. Elle avait mis en batterie les pompes à feux grégeois, qui crachaient déjà sur la mer des torrents de flames.
Je ne dévoilais pas les canons à vapeur, ni les fusils, ni l’escadrille de méga roussettes prises dans la citadelle de la Dent Noire. Il est toujours bon de garder quelques as dans la manche.
Aymeris, sortit des rangs pour s’approcher du mort.
J’en fis autant.
- Salut à toi, Comte, tu es dans de bien vilains draps.
- J’en suis conscient, mais n’y puis rien. Reg Teixó, si on m’avait dit que je vous croiserais ici ?
- Et oui, Tranche Têtes, il s’agit bien de cela, de croiser le fer. Tu sais que tu n’as aucune chance ?
- Que m’importe ! Je n’ai plus aucune raison de vivre. Il convient pour moi de bien mourir.
- Ne brûlons pas les étapes, veux-tu ?
- En parlant de cela… le feu grégeois, j’en croyais la recette perdue ?
- Et tu ne sais pas tout… et, loin s’en faut. Pour votre malheur, vous avez marché sur la queue du dragon. Alors je vais te faire une proposition. Et cela, une seule fois, si tu acceptes, ton armée aura la vie sauve. Il n’y a et il n’y aura aucun marchandage.
- Je t’écoute. Mais nous sommes prêts à vendre chèrement notre peau.
- Je n’en doute pas. Aussi je pourrai reprendre le même refrain que la belle Djezabelle. Mais non, je veux simplement vos chevaux, et qu’ils ne soient ni estropiés, ni malades. Puis j’en voudrais 500 tous les ans, et ce pendant dix ans. Je veux aussi un accès libre de taxes, à Salamandraport. Je pourrais demander la tête de celui qui a osé tirer sur le porteur d’un bayada*. Mais c’est notre témoin muet, n’est-ce pas ?
- Oui, je l’ai tué de mes propres mains, c’était un des artisans de ce naufrage.
- Et c’est une bonne chose. Ton duel, et ta victoire ont donné un sursis aux tiens. Mais Samaël ne peut en rester là, il veut aussi qu’on vous ampute à tous de la main droite et qu’on vous crève les yeux. Il veut une pyramide de mains.
- Et si nous refusons ?
- C’est simple, dans ce cas, avant que le soleil ne se couche, toi et tous les tiens serez aussi morts qu’on puisse l’être.
- Dans ce cas, j’en accepte l’augure, plutôt morts que lâches.
- Je pensais bien que cela serait ton choix. Aussi je t’ai un peu menti, je peux te proposer un autre choix.
- Si c’est ma tête ou celle de la Papesse, tu l’auras.
- C’est un marché de dupe que tu me propose là. Tu penses que je ne sais pas que votre Papesse agonise ? quant à ta tête, je sais que tu n’y tiens plus.
- Comment sais-tu pour la Papesse ?
- T’es-tu seulement poser la question, de savoir comment nous avons su… quand ? et où vous débarquerez ?
- Non, jamais.
- Tu es un bon bretteur mais un mauvais stratège. Pose-toi la bonne question, à qui profite le crime ? Qui a donné son avis pour le choix de l’ost ?
- Nicohélas !
- Oui Nicohélas, pour des reliques de l'Ecclésiaste. Sur ma planète, un autre homme du nom de l'Ecclésiaste disait : "Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ton Nicohélas vous a trahi pour moins de trente deniers.
- L'Ecclésiaste, Nicohélas ? trente deniers ?
- Le mien à la différence du tien écrivait de sages paroles. Et le tien, je sais qu’il a existé, car c'est moi qui l'ait roué. Donc un marché étant un marché... je disais, trente deniers, oui tu sais, un denier correspond à un zas d’argent*, les voici ! et je lui donnai une poignée de clous rouillés.
- Je ne comprends pas ? me répondit-il interloqué.
- Ces clous... c'est tout ce qui restent du quart de roue qui m'a servi à lui broyer les membres. Ton Nicohélas appréciera, il est tout aussi fourbe que L'Ecclésiaste que tu pries. Donc revenons à nos moutons. Ton second choix est le suivant. Je veux un duel entre un de vos preux et un des nôtres. Il s’agit de venger l’honneur de la belle Djezabelle. Si vous perdez, ton armée aura la vie sauve. Vous gardez vos mains et vos yeux. Nous, nous contenterons de ce que je t’ai demandé, à savoir, vos chevaux ainsi que votre contribution annuel équine et la franchise des taxes pour le port. Si vous gagnez ? mais cela j’en doute. Vous pourrez rentrer libres avec vos chevaux et sans rien nous devoir. Le duel devraient suffire pour l’instant. Pour le reste, nous saurons vous faire respecter votre parole. Nous sommes déjà maitres des déserts et des nations plus au sud. Sous six mois tout au plus, nous serons les maîtres de la mer de Silex et des océans.
- Bien ! je vais d’ici peu te rapporter notre décision.
- Alors, à très bientôt.
Nos exigences furent publiques et criées à haute voix, si bien que les deux armées murmuraient, qu’il y aurait peut-être économie de temps et de sang. Ce duel et l’abandon des chevaux serait pour les Salamandrins le moindre mal. Et c’est exactement ce que je voulais. En fin de compte, les capitaines adverses eurent le bon esprit de se rendre à cette excellente raison.
Sur ce, j’appris la mort de la Papesse et le nom de mon adversaire. Qui sans surprise était Aymeris, le pauvre tenait si peu à la vie qu’il me défiait.
Aymeris m'avait déjà vu combattre, il me connaissait, et en m’apercevant, ce superbe gaillard, taillé en Hercule, pensa toutefois que la partie serait rude. Il avait raison.
Je lui fis dire qu’étant l’offensé, je voulais combattre à pied et élire les armes. Et que chacun de nous aurait deux témoins. Quand le Comte eut écouté, il demeura pensif un bien peu, car le jour même il avait vu périr sa bienaimée, sa Papesse et occis un Duc. Puis il me répondit :
- Reg Teixó je suis contrit de devoir vous combattre. Mon ami, sur mon honneur, Dieu aidant sait que je n’ai point voulu la mort de Djezabelle. Et si le combat ne vous plaît à pied, je le ferai tout ainsi que vous voudrez. Si ma foi ne m’interdisait le suicide… qu'à l'Ecclésiaste ne plaise, Je vous aurai donné ma vie sur le champ. Aussi, pourquoi ne l’avez-vous point demandée ?
- Voyons mon cher, ne savez-vous pas que je suis joueur ? regardez ! Je débranche l’Oracle, nous serons ainsi presque à armes égales. Il y a trop longtemps que j’attends pareille expérience. Et s'il te plait de me parle plus de l'Ecclésiaste.
En plus de nos témoins, nous avions nos deux armées comme spectateurs. Aymeris comme je l'ai dit était de haute taille et d'une force herculéenne, il avait bien du sang de cimmérien : ce n’était pas pour rien qu’on l'avait surnommé Tranche-Têtes. Pour ma part j’étais moins grand, moins vigoureux d’apparence, plus âgé, à ça oui ! beaucoup plus âgé, mais aussi plus adroit et plus rouet.
Sur une table nappée de taffetas rouge, étaient posées les armes. Deux glaives de gladiateurs. Des glaives courts, aussi excellents pour les coups de taille, que médiocres pour ceux d’estoc.
Pour ce qui était des boucliers, chacun garderait le sien.
- Je ne crains pas le fer, et, disant ces mots, il saisit une des courtes épées à deux tranchants.
Un des ses témoins parla à l’autre :
- Tout ce que l'habileté, la science des armes de Metamoto pouvait faire a été fait. Il a l'avantage de la force, de l'agilité et de la taille ; de plus, il possède le courage de sa nation. En plus, plus Aymeris est redoutables, plus ils semblent froids. Il n’est jamais plus formidable que lorsqu'il semble vaincu.
Pour ma part, je restai calme, pas un mes muscles ne tressaillirent, je ne pâlis ni ne rougis, ma paupière ne trembla pas en regardant fixement le trio, j’en profitai pour ne garder qu’Ashka comme témoin, trop certain de la partie que je devais jouer. Je lui avais demandé de prendre une guitare et un tabouret, j’avais envie de me battre sur une musique de Isaac Albéniz, plus précisément sur « Asturias » pour commencer. Pendant un instant, il me sembla qu'elle rêvait, surement émue par l'océan de visages qui nous observaient sans comprendre, et ce murmure des voix, la nouveauté étrange de ce spectacle, cela devait aussi l'étourdir et l'accabler. Mais moi, je trouvais que cela avait de la gueule. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ?
Nous, nous plaçâmes avec des précautions infinies. Mesurant les chances de soleil ou de vent qui furent égales pour nous.
Pendant un instant, il y eut un silence recueilli au sein de toute cette multitude, tandis que nous demeurions immobiles plusieurs secondes, à nous mesurer du regard comme des statues. Puis, tout à coup, nous brandîmes nos lames étincelantes.
Je sifflai, Ashka commença à jouer.
Au premier éclat du choc, quand l'acier commença à s'entrechoquer, que les coups étaient portés et parés par ces duellistes exercés, la joie des armées s'éleva jusqu'à l'enthousiasme ; mais le silence ne tarda pas à se rétablir, et c'est avec admiration que l'on suivait des yeux cette lutte qui commençait à se dessiner.
Aux pieds mêmes d’Ashka qui jouait, nous combattîmes. Elle pouvait entendre distinctement de sa place, nos respirations haletantes et lire sur nos visages l'expression froide et décidée de celui qui n'a plus d'espoir que dans la victoire, et pour qui le mot défaite signifie la mort inévitable. Il n'était donc pas étonnant qu'elle demeurât là si complètement absorbée par son jeu.
- Joue plus fort ! je n’entends rien. Lui dis-je.
Sous une tente là-bas, sans doute, elle devait être couchée à quelques pas, sa dame, la charmante, l'adorée... Oh ! Comme Aymeris maintenant devait se sentir agile, plus puissant et plus fort, car je ne faisais que parer, que faire ce qu’il avait fait au Duc. J’utilisais aussi beaucoup ma rondache que je savais indestructible, pour heurter avec mon umbo le plus souvent possible son bouclier. Etant plus petit que lui, ses coups glissaient sur les rebords et passaient au-dessus de ma tête. Ses lèvres pâles, entr'ouvertes, et ses mains aux articulations blanches, crispées sur la fusée de son glaive en disaient long sur son état de déshydratation. Le sang coulait de plus d'une blessure sur son torse nu, et, cependant, ni son sang-froid, ni sa force ne semblait avoir diminué. Il ne cessait pas de faire pleuvoir une grêle de coups sur mon bouclier, à ce moment où il allait sans doute avoir ce grand honneur, cette joie de mourir pour elle, d’effacer la honte de son armée !... Comme il était doux pour lui de constater enfin, que son vœu le plus cher serait enfin accompli ! de donner ici pour elle, sous ce ciel, son ciel, sous ce soleil, ce soleil si brûlant, son dernier rêve, son âme, son sang et sa vie.
Nous nous battîmes avec un même acharnement. Quand son bouclier fut brisé, le Salamandrin, que la fatigue n’avait pas dompté, s'adressa à moi :
— Vaillant Teixó, me dit-il, n'avons-nous pas assez combattu et fait preuve d'un courage égal ? Je n’en puis plus de cette vie, et même si je gagne Nicohélas me ferait occire sans coup férir. Aussi je veux comme une prière vous laisser une ouverture. Témoignez, je vous prie, de moins de modération dans vos coups. La mort est une noble récompense pour celui qui se sent dans les veines du sang Cimmérien.
- Dans ce cas, je ne vous ménagerai plus.
Mais, craignant quelques ruses, car moi-même j’en aurai été capable, j’avançai, l'œil fixé sur son adversaire, j'avançais pied à pied, comme une panthère qui va bondir. Me couvrant le bas du visage et la plus grande partie du corps avec mon bouclier, et tenant ma courte épée avec le bras replié, la pointe menaçante, je me rapetissais au moins d'une coudé. Mes muscles parurent disposés à se détendre comme l'éclair, dès que l'occasion s'en offrirait.
On se remit en garde, et, pendant plus de cinq minutes, on ferrailla sans aucun résultat, tant je cherchai la feinte, qui chez mon adversaire ne venait pas. Je cherchais à tenir encore un peu, faisant semblant de laisser des ouvertures qu’il ne cherchait pas à exploiter. Mais en évitant bien entendu un corps à corps. Je repris ma tactique, j’avais la main vive et mes ripostes portaient. Je lui en donnais deux ou trois, spectaculaires, mais pas profondes. Si le Comte avait du sang Cimmérien, celui d’un preux, moi j’avais celui des méchants Almogavares, et la corrida avec ses tricheries, je connaissais et maintenant mon taureau était prêt pour l’estocade.
- Comte, êtes-vous prêt ?
Je n’attendis pas sa réponse. D’un coup rapide je le désarmais, puis je lui donnai un violent coup de pied dans le ventre. Je lui avais coupé le souffle, d’abord il recula, tituba, puis il tomba à genoux, alors je passai derrière lui et je levais mon glaive haut, il luisait au soleil comme la foudre. Il était temps pour exécuter ma sentence. Il s’abattit à plat sur son épaule.
Alors je lui dis à l’oreille :
- Comte Aymeris, je vous ai vaincu ! Votre vie désormais m’appartient. Il vous faudra vivre.
En même temps que je laissais tomber un petit livre à ses pieds. Incrédule il le ramassa, une pointe de matras* l’avait traversé de part en part mais ne dépassait la lodiciquarte* que d’un tier de pouce. Et je poursuivis, D’autant que la belle Djezabelle vous doit la sienne.
- Comment ?
- Le livre que vous lui avez offert, et quelle gardait toujours sur son coeur pour l'amour de vous, lui a sauvé la vie, tout comme son collier avait sauvé la vôtre. Après nous être partagé le soleil et l'honneur de cette journée, quittons ce champ de bataille sans cadavre pour Djezabelle qui se languit de vous.
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