Chapitre 9. Un moment de détente.
### Délia ###
Ce matin, je n’osais vraiment pas bouger, ce n’est que lorsque Pierre sortit du bungalow que je pus sortir de ma cachette pour passer dans la salle de bains. Toute la nuit, j’eus des crampes dans mon ventre ! des crampes de désir qu’une tentative de masturbation ne parvint pas à calmer.
Si Pierre n’était pas mon patron, et s’il était célibataire, j’aurais franchi ce stupide paravent pour me jeter sur cet homme ! En fait, le deuxième argument, je m’en foutais, si Pierre pouvait coucher avec sa femme et sa « belle-sœur » qui n’était somme toute que sa boyesse/ménagère qu’est-ce qui m’empêchait de tenter un rapprochement avec ce blanc ?
Qui était coupable hier soir ? Moi ? ou lui ?
C’était en toute innocence que je demandais son aide pour décrocher la broche qui m’empêchait de me déshabiller. Et lui, cela lui paraissait tellement simple de défaire ce bijou. Il devait savoir que cela provoquerait l’ouverture de mon boubou. Tout le monde familier avec les vêtements conçus par la mère d’Amina connaissait l’astuce pour se défaire rapidement du vêtement. Pierre aurait dû retenir le tissu, l’empêcher de tomber à mes pieds !
Cela étant, malgré mes cris, j’étais fière de montrer mon corps nu et je pus constater qu’il n’était pas indifférent à la vue ainsi offerte. Pierre était bel homme, torse nu, il ne montrait pas de graisse excédentaire ni à ses muscles abdominaux! De plus son sexe qui gonflait dans son boxer…
Ce matin encore, mon fluide coulait abondamment sur mes cuisses, la douche était censée me rafraîchir, mais ce fut tout le contraire ! Mes seins réagirent plus que d’habitude lorsque je me savonnai et mon intimité était tellement sensible que j’eus des vibrations rien qu’en me lavant.
En rejoignant la famille de Tsela à table, j’osais à peine regarder Pierre. C’était un peu bizarre, Tsela me demanda si j’avais bien dormi et je ne pus pas dire la vérité devant toute l’assemblée que j’avais fantasmé toute la nuit.
Tsela annonça que la journée serait consacrée entièrement à la visite de la plantation, spécialement les points que Pierre avait examinés lors de la visite précédente. Elle avait même prévu un encas pour nous permettre de pique-niquer. Ce qui m’étonna c’est que Tsela ne prit pas de chauffeur pour nous conduire avec le 4x4 puissant de son père. Au début ce fut elle qui conduisit, Pierre à ses côtés et moi à l’arrière.
Si la piste était en bon état, je sentis néanmoins les secousses sur mes seins et regrettais de ne pas avoir mis une brassière comme Tsela, pour empêcher le ballottement qui m’excitait beaucoup trop. Demain je ferai pareil, aujourd’hui à l’arrière je pus discrètement tenir mes seins, discrètement c’était peut-être exagéré car Tsela eut un sourire narquois dans le rétroviseur.
Lorsque le soleil fut au zénith Tsela s’arrêta près d’un petit lac qui servait de réservoir pour l’arrosage et éventuellement comme réserve d’eau pour la lutte contre les feux de forêts nombreux dans la plantation.
Je me sentais crasseuse et pleine de poussière car depuis le matin nous roulions fenêtres ouvertes, pour éviter le choc thermique entre l’intérieur du véhicule et air extérieur chaque fois que Pierre demandait de s’arrêter pour examiner les plants.
– Ah, dis-je discrètement à Tsela, si j’avais un maillot, je plongerai bien dans ce lac.
– Mais bien sûr Délia ! Je ferai pareil, il n’y a pas d’animaux dangereux dans ce lac, allons-y.
– Mais non, il y a Pierre !
– Oh, il m’a déjà vue nue, ça lui est égal !
Moi aussi il m’avait vu nue hier soir !
– Tant pis alors, dis-je, une fois dans l’eau, il ne verra pas grand-chose.
C’était vraiment trop bon ! l’eau était fraîche, Tsela et moi fûmes dans l‘eau avant même que Pierre ne réagisse et quelques minutes plus tard, il fit de même. Il avait beau être discret, son sexe déployé, était bien visible !
Tsela riait de ma pudeur, l’eau était tellement pure que je voyais jusqu’à ses pieds et j’en conclus que je devais offrir la même vue à la femme et mon patron. Mais Tsela ne se contentait pas de nager et de profiter du bien-être de l’eau. Elle s’approcha de Pierre pour le chahuter en lui lançant des gerbes d’eau. Comme une gamine, je m’approchai aussi et me trouvai soudainement agrippée par deux bras forts qui m’immobilisèrent.
Mon Dieu, je sentis son sexe contre moi et je vis dans l’eau qu’il était tout dressé. Pierre ne dit rien, mais sourit lorsque Tsela fit mine de me délivrer. Pendant quelques minutes, ce fut un corps à corps qui ressemblait à un jeu de gamins, mais qui ne s’avérait pas très innocent !
Tsela bonne nageuse parvint même à emprisonner le torse de Pierre entre ses jambes pour enfoncer sa tête sous l’eau. Je crus faire la maligne en essayant de le délivrer et saisis une cuisse de Tsela. Au lieu de ça, j’eus la lance de Pierre en mains qui sous la surprise s’enfonça à nouveau dans l’eau. Mais j’eus un moment de gêne puis m’enhardis et caressai franchement le sexe de mon patron. Pierre dans un premier temps n’eut aucune réaction après qu’il eut refait surface. Malgré la fraîcheur de l’eau son sexe était dur comme un bâton. Puis son regard se troubla et il se désengagea de l’étreinte.
Je compris que Tsela profitait de la situation, en fait depuis ce matin elle n’était plus sous contrat avec Pierre. Mais moi, j’étais encore en contrat d’essai, je fis semblant de rien. Sans la présence de Tsela, je me serais jetée dans les bras de Pierre. Finalement je sortis de l’eau exposant à nouveau mon corps à la vue de Pierre. Tsela me suivit et m’embrassa goulûment, serra mes seins avant de se rhabiller. Pierre attendit longtemps avant d’émerger, je supposais que la chamaillerie et la vue de deux femmes excitantes lui avaient plu, mais c’était insuffisant. Sa queue était toujours dressée, il essayait de rester discret avant d’enfiler son boxer mais je sus que cela ne serait qu’une partie qui connaîtrait une suite ce soir. J’étais certaine qu’il ne fallait pas grand-chose, mais c’était à moi de prendre l’initiative.
En remontant dans la voiture, ce fut Pierre qui prit le volant, Tsela lui fit un bisou sur le coin de la bouche et je crus voir que sa main descendit sur ses cuisses ou même plus près de son sexe. Il me paraissait évident qu’il y avait quelque chose, une histoire ancienne, entre eux deux. Elle riait et avait un regard de complicité.
Je me promis de tenter ce soir le tout pour le tout, je sus que ce soir je serai virée ou dans son lit !
Pierre savait où il voulait aller mais Tsela lui dit que pour aujourd’hui c’était trop loin.
– Pierre, je te suggère de mettre cette inspection à un autre jour. De toute façon Eva désire que tu viennes demain sur ses parcelles.
– Ah, oui dit-il, mais alors, vous m’accompagnez toutes les deux.
– Pourquoi ? demandai-je.
– Pour votre formation, répondit-il un peu agressivement.
– Tu n’aimes pas Eva ? demanda-t-elle.
– Tsela, pour être honnête, je n’aime pas sa manière de demander des faveurs. L’inspection et l’analyse de sa plantation, je la fais par amitié pour toi et ton père. Je ne demande aucune rétribution.
Tsela ne répliqua pas, avait-elle compris quelque chose qui s’était passé avec sa belle-mère ? Je n’osais croire que cette venue dans la famille de Tsela cachait autre chose. Eva était encore jeune et était vraisemblablement attirée par le physique de Pierre. La visite de la plantation avait pour Pierre un point de référence, cela, je l’avais lu dans les rapports. Mais est-ce que cela n’était pas vicié par la beauté des deux femmes. J’avais compris que les femmes africaines plaisaient à Pierre, mais le premier contact ici datait d’avant son mariage. Avait-il des regrets ?
Le soir à table, ce fut le même scénario que la veille mais cette fois Eva battit Pierre de vitesse et elle prit place sur le siège que Pierre m’avançait. Je vis même un petit sourire ironique d’Eva en me regardant. En regardant de plus près, j’avais noté qu’Eva avait une robe fendue et que ses jambes étaient nues. Comptait-elle attirer Pierre ?
Paul et Pierre discutaient rendements du café, Pierre était bien concentré sur le sujet mais à un moment je reconnus dans son regard le trouble observé durant notre jeu dans le lac. Je devinai que de l’autre côté de la table Eva devait créer ce trouble.
Je notai que dehors, il y eut un éclair et je profitai de ce phénomène naturel pour entraîner Pierre sur la barza (la terrasse), (NDA : on dit « la barza ») de la maison du colonial du Congo qui sert d'endroit de réception des visiteurs et de lieu de séjour) pour admirer le spectacle. En me levant de table, je vis brièvement la main d’Eva se retirer de la cuisse de Pierre et l’ajustement de la fente de sa robe.
Comme toujours, le spectacle des éclairs était magnifique, je profitais de ma proximité pour mettre ma main sur la hanche de Pierre avec un regard de possession adressée à Eva. Je vis son regard s’obscurcir et même devenir agressif à mon égard. J’étais fixée, elle voulait s’approprier mon patron.
L’orage ne fut pas long, et Pierre ne retourna pas à table, mais prétexta la longue journée pour saluer les hôtes. Étonnamment, il garda ma main et nous rejoignîmes notre bungalow.
– Merci Délia, dit-il en arrivant, tu comprends maintenant pourquoi tu m’accompagnes demain pour visiter sa plantation ?
– Oui, Pierre, mais aujourd’hui tu as été très attirant pour toutes les femmes, Eva, Tsela et …
– Toi !
– Oui, Pierre, j’ai vu ton corps magnifique, j’ai touché accidentellement ton sexe. Depuis hier soir, lorsque tu m’as déshabillée, je ne tiens plus en place.
– Délia, je te corrige, hier soir je ne t’ai pas déshabillée, j’ai seulement défait ta broche récalcitrante. Le reste était un magnifique spectacle, accidentel, en tout cas de mon côté.
– Pierre, je ne voulais pas non plus me mettre nue devant toi, mais aujourd’hui dans l’eau, j’avoue que la présence de Tsela qui était aussi folle que moi, m’a complètement chamboulée. Je suis perturbée, j’ai envie de caresses, soit tu me les donnes, soit tu me vires !
Pierre ne répondit pas, sembla réfléchir, puis me répondit :
– Délia, j’avais cru comprendre lors de l’interview d’engagement que tu n’étais pas attirée par les garçons ?
– Oui, c’est exact, mais je suis une femme et pas aveugle. Tsela t’a provoqué aujourd’hui et tu étais complice ! Ose nier que tu l’aimes bien ? que vous avez couché ensemble, j’ai constaté ton désir pour elle, peut-être aussi pour moi.
– Délia, je ne vais pas te renvoyer ! mais je te respecte.
– Et Ninah ? ta boyesse, je l’ai vue sortir de ta chambre à moitié nue ! Elle est ta ménagère ?
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– Le lendemain de notre invitation, elle est sortie de ta chambre, alors qu’Amina dormait avec moi ! Elle n’était vêtue que d’un pagne mais les seins nus avec les tétons dressés. Que dois-je comprendre ?
– C’est une longue histoire…
– Oui, j’ai vu dans son dossier qu’elle a été opérée ! Tu l’as fait avorter ?
– Mais pas du tout ! répondit-il avec violence. Ninah est la sœur d’Amina et mon amie ! Je ne suis pas à l’origine de son opération. Elle souffrait depuis longtemps de règles difficiles et douloureuses. Je l’ai conduite chez le médecin pour qu’il la soigne. L’opération était nécessaire sous peine de mourir.
– Mais tu couches avec elle ?
– Oui, avec l’accord d’Amina. Mais je ne te dirai rien de plus, et tu es prié de ne rien divulguer de ce que tu apprends maintenant ou dans les dossiers des relations humaines.
– Promis, je ne dirai rien, Pierre. Mais ce soir, garde-moi dans ton lit, j’ai besoin de ta tendresse.
– Délia, je ne veux pas avoir de rapports avec toi. Mais je comprends qu’aujourd’hui tu as été perturbée. Change-toi et tu pourras rester sagement dans mes bras.
NDA : sagement ? On verra au prochain épisode.
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