Chapitre 28. Marie.
### Marie ###
J’étais honteuse de ma faiblesse, en me couchant à ses côtés, trop d’images de violences défilèrent dans ma tête. J’eus un moment de frayeur en percevant qu’il était entièrement nu. Mais cela m’enhardit à continuer. Je ne réalisai que plus tard que je pleurai dans ses bras. Puis je sentis qu’il essuya mes larmes avec le drap qui le couvrit.
Pour le remercier, j’étendis mon bras sur son corps mais ma main toucha son sexe raidi, qui vibra au contact ! Non ! Je ne voulus pas revivre cela et j’écartai ma main sans plus bouger davantage ! Pierre me demanda de rester, c’est vrai il était gentil, mais je ne voulus pas revivre le contact d’un sexe sur mon corps.
Le matin me trouva dans la même attitude, Pierre dormait encore. Le drap nous recouvrait tous les deux. Mais de son côté le tissu moulait la forme de son pénis déployé ! J’eus comme un flash de désir et je sortis doucement du lit sans le réveiller et quittai la maison sans rencontrer ma petite chipie, elle aurait certainement fait des commentaires graveleux.
Antoinette arriva quelques minutes plus tard.
– Bonjour Tata, tu as bien dormi ?
– Oui ma chérie, et toi ?
– Oui, Délia a chassé mes démons, elle est très gentille.
Pierre arriva un peu plus tard, je sursautai en voyant qu’il était seulement revêtu d’un kimono avec un magnifique dragon sur le dos. Ma nièce devint toute folle en le voyant.
– Pierre, Ton dragon est effrayant !
– Oui, ma gazelle, c’est pour éloigner les mauvais esprits !
J’éclatai de rire, Antoinette resta bouche bée ! Elle ne bougea que lorsque Pierre lui fit un bisou. Puis il se tourna vers moi :
– Bonjour Marie, il me donna un baiser sur le coin de la bouche. Puis comme Antoinette s’éloigna pour préparer le repas, il ajouta tout bas – J’espérais te trouver dans mes bras ce matin !
Je pris un air très sérieux.
– Pierre, tais-toi, je n’aurais jamais dû venir !
– Marie, il ne s’est rien passé de répréhensible !
– C’est vrai, mais j’ai encore trop de souvenirs douloureux. Je te parlerai lorsque nous serons dans la pépinière, c’est bien là que nous allons ce matin ?
– Oui, Marie, mais tu ne dois pas te forcer, je suis encore ici pour plusieurs jours.
– Bien, profitons d’abord du repas préparé par ma nièce. On fera une journée continue comme hier. Cela nous permettra de faire un peu de tourisme, je veux te montrer quelques coins superbes où le relief est trop accidenté et où on ne peut rien planter.
Les ouvriers et ouvrières de la pépinière étaient avertis de notre passage. Pierre les salua tous individuellement, les filles riaient car elles le trouvèrent très attirant. Il est vrai que Pierre était un bel homme.
– Pierre, les femmes sont folles de toi, fait attention, ce ne sera pas que ma nièce qui te veut, mais toutes les femmes célibataires et même celles qui sont jeunes mariées. On parlera encore de toi longtemps après ton départ.
– Elles ne parlent pas toutes le français, dit-il. Dis-leur que je reviendrai lorsqu’on livrera les nouvelles graines germées.
– Ça, c’est une excellente nouvelle ! si tu commandes de nouvelles graines, pour elles, c’est le signal que la plantation continuera de vivre.
– C’est exact Marie, c’est mieux que des paroles en l’air.
– Merci Pierre.
– Tu as encore combien de plants ici dans les sacs à planter ?
– De quoi planter mille hectares en gros, on aura un peu de pertes au replantage.
– Marie, on va soigneusement choisir les parcelles qui recevront ces plants, leur enracinement est trop long, certains auraient dû être plantés l’an dernier. Mais on pourra éviter trop de pertes si on prend certaines précautions. Je t’en dirai plus lorsque nous auront choisi les parcelles. As-tu une bêche dans la voiture ?
– Non Pierre, mais ici on pourra en emprunter une. Tu comptes planter ?
– Oui, Antoinette lavera ma chemise avec plaisir.
– Pierre, mais pas plus, ne la dévergonde pas totalement !
– Au fait, où sont passées ces diablesses ? Ta collaboratrice apprend la différence entre des palmiers semés donc sauvages et les cultivars sélectionnés. Antoinette a grandi, et a longtemps travaillé dans les champs avant que…
– N’en dis pas plus, Marie, elle a subi ses premiers viols dans les champs ?
– Oui, depuis elle n’y travaille plus, je la garde comme ma domestique.
– Je voudrais écouter ses explications. Viens Marie, approchons-nous.
Pierre me prit par la main, je n’osai le regarder car mon cœur chavira et mon corps refusa d’avancer.
– Vas-y, je te rejoindrai dis-je, trop troublée.
Pierre comprit immédiatement et lâcha ma main. Je retournai vers une des ouvrières pour examiner en détail la qualité des jeunes plants, les arrosages étaient parfaits. Je remarquai quelques carences en minéraux, sans doute un manque de Magnésium. J’eus le temps d’examiner plusieurs rangs avant que Pierre revînt. Il avait récupéré une bêche, je lui montrai les quelques plants en souffrance.
– Marie, tu te souviens plus de tes cours d’agronomie ?
– Si Pierre, ces plants sont depuis trop longtemps dans les sacs, le terreau s’est affaibli.
– Ah, je suis rassuré ! dit-il, ton absence du terrain ne t’as pas rendu idiote. Il faudra amender la terre au moment du replantage, ce sera plus efficace, si on ne tarde pas trop, ce sera vite rattrapé ! dit-il en me souriant et en me serrant aux épaules.
J’eus une faiblesse soudaine dans les jambes, exactement comme la veille ! Pierre me souleva.
– Marie, toi aussi tu as des carences ! Depuis quand tu n’as plus vu un médecin ?
– Non Pierre, c’est seulement lorsque tu me touches, c’est une sorte de carence affective, ça passera !
– Je comprends, tu n’as pas de petit ami ?
– Oublie, il ne veut plus de moi depuis…
– J’ai compris, il travaille ici ? Je pourrai lui parler…
– Non, Pierre, c’est moi la fautive !
– Alors, je vais te soigner, ce soir tu restes avec moi, on va parler ensemble. Je veux chasser tes monstres ! On a le temps, au besoin tu m’accompagnes à Lisala. J’avais déjà l’intention de te proposer de m’accompagner mais maintenant tu n’y couperas pas ! En attendant, montre-moi une parcelle, une seulement, pas trop loin d’ici. On récupérera nos deux gazelles plus tard. On laisse le convoi ici, juste nous deux. Je conduirai et la bêche me servira d’arme.
– On va jaser Pierre !
– C’est ce qu’on verra !
Je le guidai vers la parcelle la plus proche que j’avais projetée pour la replantation. Pierre m’aida à sortir du véhicule, sa main était chaude et agréable. Pierre apprécia que le terrain fût bien dégagé, ce qui rendrait la mise en place aisée. Il fit un trou profond comme pour enfouir une plante, pour ce faire il avait laissé tomber sa chemise.
Dieu ! sa musculature en pleine action ! quel spectacle, Pierre avait le torse glabre, son pantalon montrait une belle bosse. Je voyais ses hanches sans un gramme de graisse. Je détournai le regard, je l’imaginai nu… mon intimité s’humidifia anormalement.
– La terre est très meuble ! dit-il me sortant de mon cauchemar. La mise en terre des nouvelles plantes ne posera pas de problèmes. Il faudra déchirer les sacs avec précaution pour ne pas abîmer les racines déjà longues. Marie, prévoit un camion-citerne d’eau pour arroser abondamment chaque plante ! Ça devrait réussir.
Lorsque Pierre se redressa, il dégoulinait de sueur, l’image était trop attirante. Je pris sa chemise pour essuyer son torse, son visage et son dos, il se laissa faire. Nous étions seuls au milieu du champ. J’étais comme une fillette admirant un fruit délicieux avant d’y mordre.
Je me mis sur mes orteils pour me grandir et je l’embrassai en pleine bouche, quel plaisir ! Puis je compris que j’étais folle, mais c’était trop tard ! Pierre répondit à mon baiser goulûment en me serrant contre son corps. Je sentis son sexe érigé contre mon ventre. Non ! J’eus soudainement mon cauchemar resurgissant violemment : un soldat m’écartant les jambes son sexe énorme s’enfonçant entre mes jambes, pendant que d’autres hommes m’immobilisaient. Non ! Je le repoussai de toutes mes forces.
Pierre comprit et recula, je revins à la réalité !
– Oh, pardon Pierre, ce n’est pas possible ! Je suis folle !
– Rends-moi ma chemise Marie, oublie ce qui vient de se passer !
– Non, je veux vaincre mon hallucination ! ne t’en va pas.
Je repris mon baiser en enserrant mes bras autour de son torse.
– Pierre, je te désire mais des images révoltantes refont surface ! C’est trop fort !
Mon corps était en transe, mais Pierre cette fois me garda dans ses bras.
– Doucement ma belle, c’est moi ! regarde-moi !
Il me tint jusqu’à ce que les vibrations de mon corps se calment, puis il m’embrassa sur le front.
– Viens rentrons, je reste près de toi, n’aie pas peur.
Il m’aida à prendre place dans le 4x4 et ferma doucement la portière. En prenant place il me prit doucement sa chemise que je tenais toujours dans mes mains crispées en plaçant un bisou sur le dos de mes mains. Je tendis mes bras vers lui après qu’il eut enfilé les manches et je caressai son torse magnifique. Je voulus l’enjamber, mais il m’en empêcha doucement.
– Non, Marie, pas ici, ça se fera dans l’intimité de ta chambre. Rentrons, ma jolie !
– Oui, merci, je dois me calmer.
En revenant à la pépinière, Antoinette et Délia nous attendaient.
– On se demandait où vous restiez ! Tata, tu es toute drôle !
– Non, ce n’est pas grave on a fait un essai de plantation, Pierre est tout en sueur, tu pourras laver sa chemise ce soir.
– Mais le reste aussi ?
– Non, lui dis-je tout bas, il restera près de moi, pas un mot de plus !
Ma nièce comprit que je ne plaisantai pas du tout et se tut.
***
Le soir après le repas Délia et Antoinette s’isolèrent dans la chambre de Délia, nous laissant seuls dans ma maison. Je proposai un thé à Pierre, qu’il accepta volontiers. Puis je vins m’asseoir près de lui.
– Pierre je te dois de multiples explications, depuis deux jours maintenant je suis folle. Je suis alternativement basculée entre mon attirance et un rejet total vis-à-vis de toi. Je vais essayer de m’expliquer : lorsque tu me touches, j’ai envie de te faire l’amour et puis lorsque je t’embrasse pour satisfaire mon attraction je vois ressurgir mes cauchemars horribles, des viols et tortures que j’ai subis. Tout à l’heure lorsque tu creusais le trou, j’eus vraiment des frissons et la cyprine coulait entre mes jambes, puis lorsque je sentis ton pénis contre mon ventre, je ne voyais que le sexe du premier soldat qui m’a violé. Je suis perdue, à l’instant même, je suis en transe mais je n’ose pas ! Pierre j’ai peur ! Aide-moi !
– Marie, je ne suis pas psychiatre ! Mais je comprends. D’abord restons calmes. Si on commençait par le début : Tu m’as parlé d’un petit ami et que tu étais fautive. Tu t’es refusée à lui ?
– Oui, tout comme maintenant, je voulais effacer mes visions horribles, et au moment où il voulait me toucher son image fut remplacée par mes cauchemars et je me suis enfuie !
– Dis-moi as-tu encore des douleurs ?
– Non, mais je me sens sale !
– Mais tu es belle ! fais-moi plaisir, remets le pagne que tu avais encore ce matin !
– Mais Pierre, lorsque ma main effleura ton sexe, j’avais peur !
– Oui, parce que la chambre était obscure. Mets ton pagne et reviens ici en pleine lumière, pour que tu voies bien qui est près de toi !
Je fis comme il me demanda. À mon retour il me fit un baiser sur mon épaule au plus près du bord de mon pagne. J’eus des frissons et je gémis.
– Voilà un bon début ! dit-il. Qui est à tes côtés ?
– C’est toi Pierre !
– Qui suis-je pour toi ?
– Tu es mon directeur.
– C’est tout ?
– Non, tu es aussi un ami !
– On progresse ! tu me crois si je te dis que tu es belle ?
– Non, je vais te montrer ce qu’ils ont fait à mon corps
– Oui, montre-moi et garde tes yeux grands ouverts et regarde-moi au lieu de regarder ton corps !
Je défis mon pagne, mais je voulus regarder mes seins, il redressa ma tête en soulevant mon menton.
– Marie, tu triches ! regarde-moi dans les yeux !
J’obéis et je vis des yeux rieurs, me montrant son amitié, presque sans trace de désir. J’ouvris mon pagne, mais restai hypnotisé par son regard.
– Je peux t’embrasser ?
– Oui Pierre.
Je m’attendais à un baiser sur la joue ou mieux sur ma bouche, mais il me fit un tendre baiser sur le téton le plus proche de lui et resta ainsi pendant de longues minutes ! C’était délicieux, je sentis ma cyprine couler entre mes jambes. Je m’attendais à voir apparaître son sexe mais il ne fit rien de pareil. Il resta avec sa bouche sur mon sein et son ventre contre le matelas. Il parcourut mon corps lentement, semant des petits baisers et surveillant mon regard. Chaque fois que je voulus regarder vers les traces de mon corps il me rappelait à l’ordre.
– Tu aimes ?
– Oui, oui, encore !
– Laisse-moi embrasser ton ventre, je ne te ferai pas mal ! J’aime voir que tu es rasée !
– Oui, Antoinette aime me toucher.
– Je peux faire pareil !
– J’ai peur Pierre !
– Alors on fait une pause.
Il me prit doucement dans ses bras et me coucha, couvrit mon corps et cacha son ventre. Je pris sa main et la plaçai sur mon intimité. Il fit comme je désirai mais rien de plus. Je restai tranquille, bloquant mon regard sur ses yeux. Il bougea sa main vers mes genoux pour remonter lentement sur mes cuisses. Je sentis qu’il passait sur mes cicatrices avant de s’arrêter contre mes lèvres intimes.
Mon Dieu, qu’il était doux et sensuel !
NDA : bientôt la suite !
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