Insomnie en retraite

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Ton autre vie commence aujourd’hui,
Le repos mérité d’une guerrière.


Je l’ai souvent attendu ce jour où tu le quitterais.
Je l’ai souvent espéré ce jour où tu t’en irais.
Je l’ai souvent souhaité ce jour où tu te libèrerais.

Égoïstement je te voulais pour moi toute seule.
Ce travail qui te happait tant, m’enlevait à toi.
Cet endroit qui te tourmentait tant, m’éloignait de toi.
Ce lieu de tant de souffrance, m’enrageait pour toi.

Égoïstement je te voulais loin de lui.
Il t’a souvent arraché à moi par épuisement.
Il t’a beaucoup trop accaparé mentalement.
Il t’a toujours bouleversé émotionnellement.

Cet inconnu que tu mettais à distance,
Pour m’épargner et t’en éloigner,
Brisait petit à petit ma confiance,
En la vie et l’humanité.

Tu te devais d’aider les autres
Par conviction et vocation.
Tu as donné sans retenue
A cet hosto qui t’a deçue.

Je t’admirais pour ton courage,
Et toute cette force déployée.
Mais te voyais pleurer de rage,
Contre ces autres qui t’accablaient.

Tu continuais vaillante et fière
A imposer ton savoir-faire.
Niée par d’autres tu restais gaie
En grande dame tu te taisais.

Même aujourd’hui tombée de haut
Tu restes digne.
Secrètement tu souffres encore
Mais pas un signe.

Je sais que ta rancœur est déjà effacée.
Que toute cette vie restera à jamais gravée.
Que ton amour pour ces années est plus fort que jamais.
Et comme tu as toujours dit, « On ne peut pas être et avoir été ».
Aujourd’hui pars, le cœur léger.

Mon tendre exemple
Mon beau modèle
Ma douce mère
Ma vieille maman
Ne pleure pas, ta vie commence, accueille-la.
Et aujourd’hui avec tendresse je te le dis
Je t’aime maman pour toute la vie

Ingrid R.

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Grande insomnie nocturne causée par les tracas émotionnels qui m'habitaient.
Aujourd'hui c'était l'heure du grand départ pour toi, petite maman, à la retraite.
Tu es partie plus tôt que prévu par la petite porte suite à une chute qui t'a évincée. Je ne voulais pas te laisser dans l’indifférence et le mutisme alors je te dédie ces quelques lignes.
C'est avec émotion que je te les ai livrés ce matin lorsque nous vidions ton bureau de quarante ans de vie. Les larmes ont coulé avec le cœur, tu es partie, ta vie commence dans cet ailleurs.

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