Des corbeaux à l'horizon...

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Au bord d'une falaise, dans un endroit inconnu, se tient face à l'océan déchaîné un homme.

Le vent souffle dans son visage, balançant ses longs cheveux noirs dans l'air.

Il a le bras droit le long du corps avec le poing fermé et le gauche qui tient une lance.

Son regard contemple le lointain.

Dans son dos, une épée et un bouclier.

C'est l'aube, le ciel est rosé, l'océan frappe le morceau de terre sans cesse...

Derrière, on aperçoit une autre silhouette qui avance jusqu'à l'endroit où il se trouve.

Un deuxième homme.

Il a un bouclier dans sa main gauche et deux épées attachées au dos.

L'air frais caresse son crâne, lisse, propre.

Ils se tiennent côte à côte, l'un portant un habit de gladiateur l'autre une toge de guerrier.

Les deux hommes sont grands, imposants.

Celui qui a la lance en main a la peau claire et celui qui empoigne le bouclier, couleur ébène.

Leurs visages sont sérieux, ils ne sourient pas.

Alors que le souffle du vent s'arrête pendant un instant, une voix se fait entendre.

- Ainsi, tu es venu...

Celui qui possédait la lance avait parlé.

Sa voix était douce et son ton courageux.

- J'ai dû traverser tant de contrées pour arriver jusqu'ici...

Répondit le porteur de la toge d'une voix grave et d'un ton puissant.

Puis le silence.

On pouvait entendre les rafales hurler.

Ils fixèrent encore la bataille que se livrait les vagues quelques instants, se laissèrent embaumer par l'humidité des bourasques quelques instants...

Mais ce n'était que pour quelques instants...

Un des rayons du soleil frappa le sol où ils se trouvaient.

Celui qui empoignait la lance annonça alors.

- Il va falloir commencer...

Il se tourna vers la gauche et alla se placer

L'homme à la toge ferma les yeux pendant trois secondes.

Il profitait encore de ce minuscule moment de paix.

Puis, il revit l'horizon et alla se placer face à l'autre homme.

Leurs regards s'affrontaient.

Un second rayon de soleil les illumina.

- Il est temps, dit l'homme à la toge.

Le gladiateur se mit en position offensive rapidement, pointant sa lance en direction de celui qui lui faisait face en la tenant fermement des deux mains.

Le guerrier suivit en plaçant son bouclier devant lui.

Là, ils commencèrent.

Le gladiateur fit deux pas rapides en avant et asséna un coup de lance au niveau de la jambe gauche de son opposant.

Il la recula afin d'éviter le coup.

Un second coup vient au niveau de son visage.

Le guerrier para d'un coup de bouclier.

Le gladiateur se rétablit et commença à tourner autour du guerrier, la lance tenu dans sa main droite verticalement.

Celui-ci ne le quittait pas du regard.

Il interrompit sa ronde en attaquant furtivement à coups de lance en visant le torse du guerrier.

Il para à nouveau.

Mais cette fois il se précipita vers son adversaire, bouclier en avant.

Il décala le bouclier sur la gauche pour protéger son flanc et frappa d'un coup de poing le gladiateur au visage.

Il esquiva d'un simple mouvement de la tête.

À son tour, le gladiateur alla frapper son opposant au niveau de sa tempe.

Le guerrier se protégea avec son bras droit.

Ils ne se laissent aucun répit.

Le guerrier oublie son flanc gauche et donne un coup de bouclier horizontal dans l'abdomen de son adversaire.

Le gladiateur n'a alors qu'une solution.

Il lâche sa lance et attrape une partie du bouclier afin de ralentir sa trajectoire.

Déterminé dans son action, le guerrier lève violemment son bras armé et assène un violent coup de pied droit sur le torse du gladiateur.

Il évite le bouclier de justesse, mais reçoit la puissance de la jambe en plein torse.

L'ampleur du coup le projette en arrière.

Il doit se rétablir, le coup a été puissant...

Il regarde fièrement le combattant en face de lui, attendant qu'il se rétablisse.

Il met sa main dans son dos et tire une épée de son fourreau.

Le guerrier fait de même.

Les deux s'affrontent du regard...

Le gladiateur se dévoue.

Il fait semblant de foncer sur le guerrier mais glisse au sol pour rattraper sa lance.

Il la pointe directement vers le visage du guerrier qui la pare de son bouclier, encore une fois.

Toujours à terre, il tente de lui planter la lance dans la jambe ; il échoue à nouveau car le bouclier qui fait face s'interpose à nouveau.

Il se lève à moitié, un genou au sol, son épée dans sa main gauche et sa lance dans la droite.

Le guerrier passe à l'offensive.

Un coup d'épée vient s'abattre au niveau de la tête du gladiateur.

Elle se heurta sur celle de celui qui était au sol.

La pointe de la lance vient s'attaquer au flanc gauche du guerrier.

L'impitoyable bouclier fit à nouveau barrage.

Agaçé, il usa d'un autre moyen pour pouvoir atteindre sa cible.

Le gladiateur se laissa tomber tout en donnant un coup de pied au tibia du guerrier qui s'agenouilla.

Un second coup le toucha au torse, le jettant au sol...

Il se réceptionne avec une roulade arrière, facilitée avec la puissance de projection du coup.

Le gladiateur se relève, sa lame lui servant d'appui au sol.

Il plante sa lance et attrape le bouclier qui était à son dos.

Chacun est désormais armé de la même manière.

Ils courent l'un vers l'autre et s'entrechoquent avec leurs boucliers.

Des coups de lames frottent les boucliers afin de toucher celui qui se trouve derrière eux.

Chaque fois que les épées se rencontrent, le bruit du métal devient de plus en plus fort.

Les deux combattants s'attaquent sans arrêt.

Des mouvements parfaits, des parades extraordinaires...

C'est un affrontement spectaculaire.

Les lames brillent sous les éclats du soleil...

Le bruit des vagues se fracassant contre la falaise et celui du vent tourbillonnant créent une mélodie pour ce duel épique...

Au loin, vers le nord, sur la cime d'une montagne, un jeune garçon et sa mère sont assis.

Ils observent les deux hommes à l'aide de longues vue artisanales.

- Mère...

Vous pensez que Oreidenis va perdre ? Demanda l'enfant.

- Oreidenis est un guerrier courageux, cela ne fait aucun doute...

Cependant Andramès, lui, est un ancien gladiateur.

Ils n'ont pas eu le même entraînement...

Mais je ne vais pas me prononcer tout de suite, il a l'air de bien se défendre.

C'est d'ailleurs la première fois que Andramès doit autant se défendre...

- Oui, vous avez raison...

Le précédent a eu la tête tranchée au deuxième coup d'épée, reprit le garçon.

Je pense qu'il a ses chances.

- Nous allons voir, dit la mère en souriant.

Attendons l'issue du combat.

Et ils remirent les longues vue à leurs yeux.

Un objet interessant,fabriqué à l'aide d'un opale transparent, agrandissant les choses lointaines et d'un bois résistant.

Quand ils ne regardaient pas à travers, il ne voyaient que des silouhettes au lointain...

Des silhouettes sombres, sautant, virevoltant...

Comme des corbeaux à l'horizon.

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