Maintenant que nous avons nos sons de base, il va falloir les assembler en mots. Cela ne se fait pas au hasard. Il y a des regles, qui plus que le lexique, définissent une langue. N'importe quelle lettre n'est pas suivie de n'importe quelle autre. Une première étape est donc de définir les successions de lettres autorisées. Cette succession ne se fait pas au hasard mais selon des regles statistiques.

Je vous conseille de regarder cette vidéo pour une explication sur ces regles :

https://www.youtube.com/watch?v=YsR7r2378j0

Après il ne vous reste qu'à prendre votre tableur excel ou xcalc et de créer ces regles de succession. Elles sont de la forme : VX est impossible, TR fréquent, RA très fréquent, AV fréquent.

Une fois cette opération effectuée vous avez une succession de doublets possibles. En les assemblant, vous aurez des mots qui sonnent selon votre langue. Dans l'exemple précedent, en associant TR +RA +AV, vous obtenez "trav" qui est une racine française qu'on trouve dans travail, traverser, traversin, travertin, travers, entraver, travois, etc. Par contre AV + VX (pour donner AVX) ne correspond à rien.

Mais il ne suffit pas d'assembler des doubler de lettre pour former des mots. Un mot est constitué de syllabe, qui font en général plus de lettres. "Puis" par exemple est formé d'une seule syllabe, mais de trois doublets (dont un muet), travail comporte 2 syllabe mais 6 doublets. Vous allez donc assembler les doublets pour créer les syllabes. Chaque langue à sa propre structure de syllabe, vous devez choisir la votre.

Pour l'helariamen, j'ai choisi 3 niveaux de syllabes (les lettres entre parenthèse sont optionnelles) :

• les syllabes entières, de structure C(C)V(V)C pour formet les radicaux signifiants.
• les demi syllabes : C(C)V(V) ou V(V)(C) pour les préfixes et suffixes à rôle grammatical.
• les voyelles isolées pour les infixes modificateurs.

Avec les syllabes, il y a un autre phénomène qu'il faut prendre en compte : l'alternance vocalique. Mais qu'est ce que c'est que ce truc. C'est la transformation d'une lettre en une autre quand elle est suivie d'autre lettres. Un exemple valant mieux qu'un long discours.

En Helariamen, quand un a est suivi d'un autre a, le premier se transforme en e. Dans les romans, on trouve souvent cette alternance dans l'adjectivation de helaria par le suffixe al, qui donne helarieal (le a de Helaria se tranforme en e sous l'action du second a).

Autre exemple, en roumain, un d, quand il est suivit d'un i, se transforme en z. Cred (je crois) devient crezi (tu crois) puis redevient crede (il crois) ou ard, arzi, arde (je/tu/il brule(s)). Cette alternance d/z peut nous sembler étrange, à nous autres francophones mais pourtant vous l'avez déjà rencontré sans y faire attention. Pensez au rapport entre Dieu et Zeus. Dans cette langue, les alternances sont si nombreuses que souvent les deux sons sont transcrits par la même lettre, mais différenciées par un diacritique : a/ă, s/ș, t/ț (qui se prononcent respectivement a/e, s/ch et t/ts). Parfois l'alternance peut se faire, non pas sur la lettre qui précède immédiatement mais sur celle encore avant : încep/înceapă ou este/ești.

Attention ce sont des alternances. Le son qui change peut très bien exister de base, comme dans invidia ou Saalyn.

Ces alternances permettent d'augmenter l'aspect vivant de la langue et contribuent à donner l'impression qu'elle est réellement parlée. Et comme vous pouvez le voir avec les exemples précédents, vous n'êtes limités que par votre imagination. Aussi n'hésitez pas à en mettre. 

Maintenant qu'on a les syllabes, ils suffit de les assembler pour former les mots. En fait, c'est plus compliqué que ça. C'est pour cela que je vais y consacrer un chapitre complet.