Chapitre 5 : Bourse and Co
Bourse and Co est le premier immeuble de trois étages situés à droite. La rue est traversée par d’étranges engins ressemblant à des coccinelles volantes à quinze centimètres du sol, que j’esquive par miracle. Les filles me suivent pour que je m’annonce à la secrétaire. Une femme âgée en tailleur avec des lunettes pendantes.
— Bonjour madame, je m’appelle Léa Danzi. Je viens faire une demande de bourse.
— Bonjour mademoiselle. Tendez-moi votre pouce droit pour que je vérifie par une légère piqûre votre identité.
— Comment ça ? Vous me connaissez déjà ?!
— Chaque individu né ou nouvel arrivant est enregistré par un recensement sanguin. Ce renseignement est noté dans un registre du…
— Mais, je viens juste d’arriver et je n’ai passé aucun test !
— Votre sang déterminera votre origine. Si c’est inconnu, il l’affichera.
— Si c’est connu, comment ça sera possible que je suis déjà sur une liste ?
— Hélas, en plus de trois cent-vingt-six ans d’existence, je me pose moi aussi la question. Notre créateur à laisser des énigmes. Soyez rassurer, je pourrais répondre à d’autres questions.
Je me calme et lui présente mon doigt.
— Parfait. C’est bien vous, vous êtes déjà enregistrée chez nous. Veuillez remplir ce formulaire.
— Cela sert à quoi ?
— C’est une mise à jour des informations. Les gens peuvent déménager ou perdre leurs proches après le recensement. En attendant, je dois descendre aux archives chercher votre carte de retrait et l’activer.
Après son départ, je suis sous le choc mais je fais ce qu’elle me dit. Heureusement qu’il y a peu d’informations à transmettre.
Je rends le formulaire à la dame. En échange, elle me fournit la carte rosée et m’explique que tout paiement se fait par carte. Elle semble vouloir m’annoncer quelque chose d’important. Mais elle change de physionomie quand elle consulte le document. Je lui pose une question avant qu’elle ne parle :
— Excusez-moi, il a quelque chose qui ne va pas ?
— Oui et c’est en lien avec ce que je vais d’abord vous demander.
— À propos de quoi ?
— Vous avez noté que votre mère est une mortelle.
— Oui et ?
— Vous êtes sur de vous ?
— Oui ! Pourquoi ?
— Il y a une erreur.
— Comment ça ? Je sais que ma mère est une mortelle.
— Hum. Le test sanguin ne ment pas.
— Dit-moi en plus.
— Il existe deux catégories d’orphelins. Ceux dont les parents n’ont rien laissés et ceux dont il existe un héritage. Vous faites partie de la deuxième catégorie. Ce qui veut dire que vos parents étaient des Telmorims pures souches.
— Attendez, je viens de vous dire que…
— Et si tu as été adoptée par une mortelle ?
— Qu’est que tu racontes Marie !
— Ce n’est pas possible ça Marie ! lui rétorque Vénus
— On n’en sais rien suppose Branda
— Donc si j’étais réellement adopté, cela veut dire que mes vrais parents sont morts ? Ou pire, ils m’ont abandonné… Non ! Je refuse d’y croire !
Je tourne en rond en me mordillant l’index jusqu’à que la dame me force à me calmer en me prenant par les épaules.
— J’ai conscience que c’est difficile à accepter mais écoutez-moi…
— Montrez-moi des preuves !
— Malheureusement, je ne peux pas.
— Pourquoi ? dis-je en lui coupant la parole
— Parce que vos parents étaient des gens très importants et c’étaient leurs souhaits de ne pas divulguer leurs noms.
— Mais pourquoi ?!
— Léa ! Calme-toi est choquée Branda.
— Je n’ai pas le droit de vous le dire, je vous le répète.
— S’il vous plais !
— C’était leur volonté jeune fille. J’en suis navré.
— Je comprends, désolé…Et c’est quoi mon code ?
— Tout est dans le document que voici. Apprenez-le par cœur et ne le divulguez jamais. Veuillez aussi signer ce papier qui stipule que je vous ai remis votre moyen de paiement.
Une fois signé, je range la jolie carte avec mon étrange nouveau prénom Kalis dans ma poche de pantalon. J’hésite encore à torturer de questions la pauvre dame mais des clients font la queue.
— Merci encore Madame.
— Encore désolé, jeune fille, bonne journée, merci de votre visite.
Je sors lentement pour aller m’affaler contre le mur en brique d’une petite ruelle pas loin de là. Dans mes pensées, j’écoute à peine mes nouvelles amies.
— Quelqu’un très important c’était sûrement un haut gradé proche du pouvoir ! s’exprime Branda.
— Elle n’a pas répondu à nos questions, je trouve. Je comprends ton état Léa ! enrage Marie.
— Calmez-vous les filles ! Léa, ça va ? s’interpose Vénus
J’ai les larmes aux yeux et elles se mettent à ma hauteur bienveillante.
—Je suis perdu. Qui étaient donc mes parents ? Pourquoi m’avoir laissé chez les mortels ?
— Je ne sais pas. Écoute, cela te dirait de savoir plus sur tout ça ?
— Oui Marie. Je veux tout savoir mais je n'ai aucune information sur personne. À moins que tu connaisse quelqu’un qui peut m’aider…Et puis, mon prénom c’est Kalis X.
— Kalis ?! réagissent-elles en même temps
— Oui…
— Curieux…Un signe d’adoption. Pour revenir à tes recherches, on peut aller au bureau de Ragnar propose Marie
— Qui ?!
—Les deux enfants de l'ancien créateur me répond Vénus. Ils gèrent le flux entrant et sortant des êtres. Il est notamment le patron des morts, Léa. Sa sœur est Patis, cheffe de la vie.
— Mais si le créateur est mort, qui le remplace ?
— Kani June, sa fille continue de m’apprendre Marie
— Il a une autre fille ?! Mais tu viens de me dire qu’il avait deux autres enfants…
— On t’expliquera à l’école.
— Pourquoi attendre ?
— On t’expliquera. On ne peut parler librement d’elle. On peut être surveiller…
— Vous me faites peur les filles…
— Marie, arrête de lui faire ça et de toute manière, les gamins ne sont pas sur écoutent !
— Je l’espère Vénus.
— Bon, en attendant des précisions. Vous pouvez me dire, peut-être, comment elle est arrivée au pouvoir ? Si les deux autres s’occupent d’autres choses….
— Là aussi, tu dois être patiente. Terminons d’abord les boutiques et promis on va tout te dire et t’aider.
— D’accord Branda. Merci les filles en tout cas de vos aides. Il faut effectivement finir les magasins. Cela me permettra de réfléchir aux dernières nouvelles même si je ne vais pas bien. Monsieur Horn, mon ancien directeur, m’a dit que je pourrais retrouver ma mère. Il y croit en tout cas et moi aussi. Même si elle n’était pas ma vrai mère, je pense qu’elle pourra m’aider à élucider tout ça.
— Je t’en prie. On est là pour ça. Aller viens. Et puis tu as raison Léa, on peut démarrer l’enquête par ta mère adoptive continue Vénus
— Je l’accepterais jamais de l’appeler comme ça !
— On te comprends me rassure Marie.
— Au fait Vénus ?
— Oui Marie ?
— On peut demander à Fanny, pour la demande de Léa ? continue Marie
— Qui ?
— La fille de Kani, Léa
— Vous pensez que cette fille peut m’aider ?
— Oui Léa répond Marie. Elle pourra écrire directement à sa mère.
— Cette fille se sent supérieur ! Je ne suis pas sûr qu’elle peut nous rendre service… doute Vénus.
— Vous la connaissiez avant l’école ?
— C’est notre voisine à moi et Vénus répond Marie
— D’accord. Au fait, j’ai compris que tout paiement est par carte mais il n’y a pas de billets ?
— Comment ça ?
— Bé Vénus, chez moi, on a une carte comme vous, bancaire. Sauf qu’on peut retirer des papiers, des billets qui ont chacune une valeur. Par exemple, pour de petits achats, on paye avec des billets. J’ai oublier aussi de mentionner, qu’on a des pièces. Chacune une valeur également.
— Et bien, non. Votre fonctionnement à l’air complexe.
— Ouai Marie, je te l’accorde. Bien, on va où ?
Elles m’emmène pour la première boutique « Les Huns après les autres » qui est une papeterie.
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