Chapitre I
C'est l'été, et je me promène ce dimanche matin Place des Salins. Il y a du monde, certes, tant du côté du chaland que des exposants, mais pas autant que le reste de l'année. Les gens partent en vacances, et ne restent que les autres... C'est à dire ceux qui ne peuvent pas partir, ou ceux qui sont revenus...
Est-ce en juillet ou en août que je l'ai rencontrée ? Je ne m'en souviens plus ; tout ce que je me rappelle, c'est qu'il faisait très chaud. Comme dans toutes les grandes villes, béton et goudron amplifient la température, lourde comme un sac à dos chargé de briques. Flânant le long des étals, ce ne sont pas seulement les antiquités et la brocante qui m'intéressent, mais aussi de " mater " aux alentours...
Dans cette grande ville, en effet, ce ne sont pas les beautés à contempler qui manquent... En particulier les étudiantes... Comme dans n'importe quel endroit drainant de la foule, on les retrouve souvent aux Puces... Qu'elles sont craquantes avec leurs robes unies ou imprimées, leurs jupes longues ou courtes, débardeurs ou tee-shirts, cheveux au vent ou en chignon... Je peux faire une liste plus longue si vous voulez...
Je marche donc tranquillement le long des allées, regardant les objets proposés à la vente, et c'est alors qu'elle arrive vers moi, sans prévenir. Faisait-elle un mètre-cinquante-cinq ou un mètre-soixante ? C'était une petite brune mince, aux traits fins lui donnant plus ou moins vingt-cinq ans. Une paire de lunettes de soleil lui cache les yeux, mais je les entrevois quand elle passe à ma hauteur, de profil. Etaient-ils marron ? Cela reste un mystère, encore aujourd'hui...
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