Si mon cœur regagnait tes amours,

Je deviendrais le poil de ta chatte,

Doux et soyeux comme le velours

Pour que ta main caresse sans hâte.

Je me jetterais nu dans la foule,

Attendant que tu viennes couvrir,

Avec ton corps, ce linceul qui moule,

Ma crainte de l’autre et de m’ouvrir.

Si mon cœur retrouvait ton église

Je plongerais ma face en ton sein,

Sucerais ce lait qui symbolise

La grâce, le monde et son dessein ;

J’abandonnerais mon écriture,

Suivant les caprices de ton choix,

Contiendrais les mots et la culture

Selon l’enseignement de ta voix.

Si mon cœur, hélas, avait aimé,

Non, comme l’homme qui se méprise,

Mais semblable à l’enfant enflammé,

Il aurait repeint mon âme grise.