Désert d’Anderlizona, oasis d’El Bordelo (carte au 1/1000ème sur demande)
(Un touriste, le barman)
- Pas mal votre Saloon ! Et la moquette, un vrai tapis d’Orient !
- En fait, c’est de l’herbe.
- Mince ! Mais comment peut-elle à ce point ressembler à…
- Suffit d’y déposer un morceau d’étoffe de votre choix, et le tour est joué : mimétisme. Elle se nourrit de caméléons, vous voyez ?
- De l’herbe carnivore ?
(Il saute sur une table)
- Uniquement les caméléons. Seules ces bestioles sont friandes de cette herbe, et vice-versa : et c’est toujours la moquette qui gagne.
- A ce rythme, il n’y aura bientôt plus de caméléons.
- Elle ne mange que les mâles. Il suffit d’un pour fertiliser cinquante femelles. Mais on n’a jamais vu l’inverse.
- Je vois. (Inspectant la décoration murale)
- Et, dites-moi, qu’est-ce que vous faites avec ces arbalètes ?
- Faut bien donner une chance aux sorciers faiseurs de pluie.
- Pardon ?
- De la pluie ? A El Bordelo ?? Vous n’y pensez-pas : c’est le plat pays sur 100.000 hectares. Une averse, et l’Anderlizona se transforme en Lac Victoria. A quoi ça ressemblerait, le Désert sous l’eau ?
- L’eau doit forcément s’infiltrer, non ?
- Ici rien ne s’infiltre. Après 50 cm, c’est 100% basalte. Y a une nappe aquifère coincée entre le sol et le basalte. Un peu de rosée et ça déborde.
- Dingue.
- C’est ce qui arrive dès qu’un explorateur assoiffé creuse un puits dans ce pays.
On a horreur des explorateurs et des faiseurs de pluie. On leur fait la chasse.
- Mais pourquoi des arbalètes ?
- Question de fair-play, monsieur. On n’est pas des sauvages.