Si tu trouves cette lettre c'est que je suis déjà loin.

Je suis parti de la maison comme un voleur parce que je n'en pouvais plus. Je ne répondrai pas au téléphone, j'ai désactivé le GPS et, bien sûr je ne reviendrai pas. Je suppose que tu veux savoir pourquoi tout ce "drame". Alors je vais te l'expliquer:

Je commence tout les jours par me lever avec une boule au ventre, puis je prends mon petit déjeuner tout seul puisque tu es déjà partie au travail. Je fais ma toilette en commençant par mettre du fond de teint sur ma tache de vin, si tu savais à quel point ce truc m'a pourri la vie... Ensuite je me brosse les dents, me mets du gel dans mes cheveux et je termine par m'habiller. Je prends mon sac et pars pour le lycée. 5 minutes de marche pendant lesquelles je réfléchis à un moyen d'éviter mes camarades de classe. Arrivé devant les enfers, je baisse la tête pour ne pas voir les regards pesants des autres lycéens. J'entends très bien les insultes qu'ils me lancent à voix basse mais je ne réponds pas. La sonnerie retentit, ce qui pour les autres est ennuyant devient pour moi une moment de repos.

Me voilà à la pause déjeuner, je mange seul comme à la maison mais en plus on m'insulte, on me donne des coups et on me menace de mort. Le personnel ne réagit pas comme d'habitude et si je leur demande de l'aide, ils me disent de me laisser faire et d'attendre que ça passe.

Les cours passent plus rapidement que ce que j'espérais. Car quand je rentre ne crois pas que mon calvaire s'arrête là...

Il est 18h, j'ai terminé mes devoirs pour demain et je décide de trainer sur les réseaux. GROSSE ERREUR. Je regarde mon profil et je vois les insultes qui défilent. On me dit de me jeter sous un pont, de quitter la ville et je ne vois pas un seul commentaire encourageant.

A 20h, tu m'envoies un message en me disant que tu ne seras pas là avant minuit et qu'il y a des restes dans le frigo si j'ai faim. Je ne mange pas et je me couche tôt en priant pour que demain soit un jour meilleur.

Tu as vu une journée, maintenant tu multiplies cette journée par 1095 et tu devines dans quel état je suis...

Adieu

Arthur, ton fils