La colère explose
Le lendemain, David et Sonia se pointèrent au début de la matinée pour me réclamer les clés de leur paradis. J'avais durant la nuit ôté le plancher des chambres. Je leur tendis à contrecœur le trousseau. Je souris du coin de lèvre, mais je ne tardais pas sur les lieux. Grincheux, je n'avais pas envie de discuter, me forcer à être poli avec eux, je n'étais pas d'humeur. J'éprouvais même soudainement une antipathie pour eux alors qu'ils n'étaient pas responsables. Ma furie fermentait depuis longtemps, elle augmentait et elle me bouffait à l'intérieur de mon ventre. L'impression qu'un monstre y logeait, car je ne ressentais que de la haine et de la colère. Cela devenait insupportable, je devais les évacuer pour me soulager et m' apaiser. Quel était le moyen pour y parvenir ? Je considérais David et Sonia comme des squatteurs, ils pénétraient dans ma propriété privée, là où je vécus ma jeunesse et ma vie adulte. Ils volaient mon intimité. Tout s'effondrait, j'avais pourtant tout essayé pour les décourager, le coup le plus bas en les trahissant au dernier moment. J'échappai à leurs questions, leurs reproches, je ne reportais que l'échéance.
Ils frappèrent à ma porte pour avoir des explications. Pourquoi avais-je agi ainsi ? Pourquoi n'avais-je pas prévenu que je récupérai le hangar ? La cuisine ? Ils auraient pris en compte pour l'emprunt auprès de la banque. Je quittai un instant la pièce et je m'emparai de mon fusil de chasse. Je tirai trois fois sur David, une balle dans la tête, deux dans l'abdomen. Sonia tenta de s'enfuir, je lui visai ses jambes, elle chuta, elle me supplia de l'épargner, je l'achevai dans le cœur. Les cadavres gisaient sur le sol avec une étendue de sang. Ils étaient venus sans leurs enfants, restés chez la nourrice.
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