" Avec le temps, ça ne me fait plus grand choses tu sais. De toute façon tout passe avec le temps, ou du moins presque. Des années qu'elle n'est plus là, parmis nous, pourtant je peux t'en parler avec le plus grand des sourires, des bons et mauvais moments, sans éprouver de grande souffrances.

- Tu n'es jamais triste? Enfin... Je veux dire, elle ne te manque pas ta maman? demanda mon amie innocemment.

- Bien sûr, c'est étrange en vérité. Je suis triste, mais je ne souffre pas de cette tristesse. Tu comprends ce que je veux dire Manon?

- Je pense, oui.

- Et puis, evidemment qu'elle me manque, plus que tout au monde. Il m'arrive parfois de me demander comment aurait pu être ma vie si elle aurait été là, différente c'est certain, moi aussi je l'aurai été. Mais je me demande encore si j'aurai voulu être différente... Tu sais Manon, tu as de la chance, parce qu'une maman c'est fantastique. J'aimerai être à ta place desfois, juste voir ce que cela fait d'avoir ces deux parents derrières nous, nous caliner, nous gronder, et rire ensembles. Il m'arrive quelques fois le soir, lorsque tous le monde dort, de me mettre à pleurer à chaux de larmes, complètement dépassé. Ce genre de soirée comme ça m'arrive de temps en temps lorsque je n'en peux vraiment plus, qu'il ne m'est plus possible de tout retenir, alors je craque...

Manon s'est soudain mise à sangloter.

- Ne pleure pas Manon!

- C'est tellement triste pour toi... souffla-t-elle entre deux sanglots.

- Pour moi? Oh, non. Il ne faut pas avoir pitié pour moi, mais plutôt pour elle. Elle était si jeune, trente ans à peine. Puis elle était si belle, si formidable... Je l'aime, tellement, autant que toi tu aimes ta mère. On ne sait pas de quoi est fait demain, alors profites de tes proches et ne perds pas ton temps avec des gens qui n'en valent pas la peine. Rends-toi comptes de la chance que tu as Manon. L'amour c'est important dans la vie.

Elle me fit un sourire si beau, si sincère. Elle me prit dans ses bras, me serrant aussi fort que possible et me chuchota à l'oreille :

" Tu es une personne formidable, ta mère doit être fière de toi..."