Elle avait le cœur brisé, elle avait l'impression qu'on le lui avait écrasé, elle se sentait salie, souillée et dépouillée. Celui qui en était responsable s'appelle "Pipo", ou du moins on le surnommait comme ça à cause de tous ces bobards qu'il arrivait à sortir en moins d'une minute. C'était facile pour lui de la charmer. Elle était trop gentille pour mériter ça ! C'était mon point de vue. Elle a un cœur en or, toujours là pour ses amis quel qu'ils soient. Il l'avait humilié, elle se sentait nulle, pendant toute leur relation il s'amusait à se taper sa meilleure amie qui était en Belgique. Il leur servait les mêmes discours nonchalants, les mêmes messages, du ctrl-c ctrl-v. Je voulais être là pour elle comme elle l'avait fait pour moi quand j'en avais besoin. La soutenir est mon devoir, en tant qu'amie faire ça faisait partie des nombreuses règles que je m'étais imposées. Lui parler sur Snapchat n'était plus suffisant, la consoler et lui écrire des mots réconfortants sur Whattsapp ne l'était pas non plus, nous étions toutes les deux perdues mais pour des raisons différentes, elle ne savait plus qui elle était, je ne savais plus comment l'aider.

Je crois que je devrais vous présenter le reste de mes amis tant que j'y suis. Tout d'abord, il y a Anis, que j'appelle Aaron ou THE BEST (oui, en majuscule), un de mes meilleurs amis, très triste en ce moment à cause de la rupture dont il vient de sortir, avec Sarah. De ce fait, il est super malheureux et super amoureux, il l'aime à en mourir sauf que ce n'était pas réciproque. Il lui a écrit des milliers de raps et des poèmes sans jamais les lui envoyés. Son cœur meurtris me donnait des larmes aux yeux. J'adorais lui remonter le moral, faire rire cet enfant n'était pas très compliqué. Déjà 16 ans au compteur, il est très différent de moi, il est plutôt du genre à enchaîner boîte de nuit sur boîte de nuit, alcool sur tabac, chicha sur produits illicites... Ce qui ne correspond pas très bien à ce que je suis, ce n'est pas pour autant que nous ne sommes pas amis, au contraire, me raconter ses peines de cœurs et ses bonnes heures nous rapprochent. La plupart des élèves de notre classe ne comprennent pas notre amitié et la trouve très ambiguë, ils ne sont pas les seuls à penser ça. Avec lui tout est très bizarre et assez compliqué, je peux lui faire la gueule, ne plus lui parler et deux heures plus tard rire aux éclats avec lui. C'est cette spontanéité que j'adore entre nous, vivre le moment présent sans penser aux conséquences.

Ensuite, il y a Shehrazade, ma meilleure amie, depuis 2 ans, elle est d'excellents conseils, elle a toujours était là pour moi, même dans les pires moments, et j'en ai eu, croyez-moi. Plutôt petite mais sans aucun complexe à ce niveau-là. Super mignonne et toujours à la pointe de la mode, elle respirait la joie de vivre. A fort caractère, super sociable et aimé de tous, elle travaillait dure, mais savait rigoler. Un humour marquant et simplet, elle était capable de rendre le sourire à quelqu'un en deuil. Nous avions des goûts radicalement différents, notamment dans la nourriture, elle adorait mélanger sucré-salé, je détestais ça. Qu'en pensez-vous ? Mangeriez-vous une pizza à l'ananas ou des frites mélangée à de la glace? J'avais horreur de ça, j'étais un peu plus traditionnel avec mes pizzas au thon et mes sandwiches à la dinde. Aussi, elle s'asseyait toujours aux premiers rangs, moi, les profs au-dessus de ma tête m'insupportaient. Malgré nos différents nous savions rire des bonnes choses et passer de délicieux moments toutes les deux. Notamment, nous avons su faire les boutiques près du lycée la veille du bal.

Et il y a Shakina, la fille en or au cœur brisé. Ma meilleure amie elle aussi depuis un an seulement. Ce n'est pas la quantité qui compte à mes yeux mais la qualité des moments que nous passons. Vous pensez sûrement que c'est une phrases toute faite que je viens de copier-coller, mais je vous rassure je le pense sincèrement, vous le comprendrez tout au long de cette histoire.

Puis il y a Yanis, un ex-meilleur-ami, une amitié de 6 mois, sincère à mes yeux, en carton pour lui. Un jeune homme charmant, très attachant et compréhensif. Du haut de ses 16 ans et son mètre 90, il en a connu des histoires. Je le considérais comme un frère, il ne me considérait pas. Accro à la salle de sport, ancien fumeur et fuck boy, il s'était construit une sacrée réputation qu'il chérissait plus que tout, toujours à l'écoute mais assez mystérieux et compliqué. Je ne connaissais rien de son passé, il n'avait raté aucun détail du mien. Nos passions nous rapprochaient, l'haltérophilie se rapprochait de la boxe que j'exerçais. Il me montrait son affection à travers des coups amicaux et vice-versa. Grand charmeur, et incroyable tombeur, au début de notre amitié il était en couple. Mais lui aussi a connu une mini-dépression suite à leur rupture, toute bonne chose a une fin. Le chocolat et le soutien que je lui offrais l'aider peu à peu à remonter la pente lors de cette mauvaise passe. Cette amitié aussi était assez complexe, personne ne la comprenait, même pas moi ! Dans certains cours nous nous asseyions côte à côte, c'était presque « programmé » notamment en Espagnol, où nous ressemblions à deux pseudos-espagnols en compétition pour un « si » ou pour un « no », que le meilleur gagne pensions-nous. Nous formions une sacrée équipe, une équipe de choc, d'où notre expression : on ne sépare jamais une équipe qui gagne. e lui dédierais toute une partie à ce gros bêta, son surnom.

Et pour finir, il y a Alexandre, que j'appelle Alec, un ami très sage, plein de bons conseils, il a toujours était là pour moi lui aussi, il m'a littéralement sauvé la vie une fois. Nous sommes réellement amis depuis 1 an déjà, nous nous parlons beaucoup, surtout de nos problèmes, de nos peines, de nos chagrins, de nos rancœurs... Il est différent de la plupart de mes amis, dans sa façon de penser, un peu trop philosophique à mon goût, ce n'est pas pour autant qu'il n'arrive pas à résoudre mes problèmes, et moi les siens... Un cœur assez difficile à percer, il s'est construit , comme moi, avec une carapace... c'est triste à dire mais c'est réel. Entre lui et moi, c'est souvent mystérieux, le voir dans la cour du lycée n'est pas une raison suffisante pour moi de lui dire bonjour ou salut. Il y a cette règle aussi entre nous, au moins un câlin par jour, c'est assez absurde je vous l'accorde. Il y a aussi le mardi matin, où nous nous retrouvons pour parler de nos humeurs, de nos peines,... parler sur les réseaux sociaux n'est pas assez pratique à notre goût.

Ensuite, il y a mes autres amies avec lesquelles je déjeune, je discute, Sabrina , excellente pratique du taekwondo, avec elle je parle surtout des arts martiaux, Heida, fan des cultures turques et toujours des anecdotes à partager, Nadia, meilleure amie de Heida et super forte en escalade, Yolia, grande buveuse de Coca-Cola et aux multiples nationalités et origines à ne plus en finir.... Chacune d'elle est unique à sa manière, leur façon de penser, leur façon d'agir, leur façon de rire, ...

Et le meilleur pour la fin : Mouradito. Certains n'approuveront jamais notre amitié puisqu'il a le double de mon âge et que je suis mineure. Mais comme on dit, les règles ont été créées pour être transgressées. Et ce n'est pas pour un bout de code civil que je vais arrêter de lui parler. C'est un de mes meilleurs amis, même s'il n'est pas très présent. Quand on se parle, il sait m'écouter, me conseiller, me faire rire, me rendre le sourire, m'aider quand je ne vais pas bien,... Niveau physique, je n'ai rien à dire : du haut de ses 2 mètres, il est imposant tout en étant doux au fond de lui : un gros nounours. Musclé, ni un peu trop, ni pas assez, et un excellent combattant, il a pratiqué de nombreux arts martiaux, et aujourd'hui il se bat contre moi sur un ring. Si l'on vient à chercher qui il est à l'intérieur, je vous souhaite bonne chance. C'est un refuge de mystère, impossible à cerner, mais sachez seulement qu'il est un merveilleux protecteur, un bon modèle malgré ses quelques défauts et son passé ombrageux et douteux. Il adore les boîtes de nuit et les femmes, un de ses majeurs défauts.