Courgette - Bisous - Caramel - Anonyme - Coquelicot

Johanna était allongée sur son canapé, zappant les chaînes à la télé avec ennui. Elle attendait impatiemment le retour de sa petite-amie, toujours au travail. Après quelques minutes à se tourner et se retourner dans son canapé, changeant de position toutes les cinq secondes, Johanna entendit taper à la porte. Sûre que Margaux avait encore oublié ses clés, elle se précipita pour ouvrir. Dès que Johanna l'aperçut, un grand sourire vint fendre son visage. Margaux se pencha pour l'embrasser doucement avant de dévoiler le bouquet de roses qu'elle cachait derrière son dos. Johanna rougit et sourit à la jeune femme.

- Je t'aime mon coeur, déclara Margaux en le lui tendant.

- Moi aussi, je t'aime bébé, répondit Johanna en venant embrasser passionnément sa petit-amie.

Elle la laissa ensuite retirer sa veste et ses chaussures pendant qu'elle mettait les fleurs dans un vase, c'est à ce moment-là qu'elle remarqua le petit coquelicot glissé dans le bouquet, lui rappelant leur premier rencard où Margaux l'avait emmené manger dans un restaurant appelé "Aux Coquelicots". Elle sentit le corps de Margaux se coller à elle et se retourna pour être en face de sa petite-amie. Les mains de Margaux étaient posées aux creux de ses hanches, tandis qu'elle, avait passé ses bras autour de son cou. Margaux posa délicatement ses lèvres sur celle de sa petite-amie. Elles se détachèrent quelques minutes plus tard, les joues rougies.

- Le repas est prêt, annonça Johanna en entendant la sonnerie de son minuteur.

- Tu es vraiment parfaite, tu sais ?

Johanna rougit et l'embrassa furtivement, avant de partir sortir le gratin de courgettes du four. Le plat déposé sur la table, elles passèrent à table. Une fois leur repas terminé, Margaux obligea Johanna à sortir de la cuisine et lancer un bon film le temps qu'elle remplisse le lave-vaisselle. Pendant que sa petite-amie prenait une douche, Johanna prépara les pop-corns au caramel qu'adorait Margaux. Quand celle-ci revint, vêtue d'un short et d'un grand T-shirt appartenant à Johanna en guise de pyjama, elle sauta dans les bras de sa petite-amie, la couvrant de baisers.

- Eh bah, avec des remerciements pareils, je devrais peut-être penser à faire du pop-corn au caramel plus souvent, rigola Johanna en tenant Margaux qui avait passé ses jambes autour de sa taille.

- N'importe quoi, je t'en fais quand tu veux, des bisous. Je décrocherai la lune pour toi, et tu le sais, déclara sérieusement Margaux en collant son front au sien.

- Je t'aime tellement Margaux.

- Et moi, plus encore ! Je t'aime.

Johanna marcha jusqu'au canapé où elle déposa sa petite-amie qui vint se blottir contre elle. Margaux remonta le plaid que Johanna lui avait offert sur leur jambes et elle lança le film.

Un peu plus tard dans la soirée, alors qu'elles rigolaient ensemble devant une comédie, le téléphone de Magaux sonna. Son visage pâlit quand elle lut le message, ce qui n'échappa pas à sa petite-amie.

- Margaux, qu'est-ce qui se passe, bébé ? lui demanda-t-elle, inquiète, en posant une main sur son bras.

En l'abscence de réponse, Johanna prit le téléphone des mains de sa petite-amie et ses yeux s'écarquillèrent au fur et à mesure qu'elle remontait les messages anonymes envoyés à la fille qu'elle aimait.

De : Inconnu

Je vé te pourir la vie pétasse

De : Inconnu

Va crevé

De : Inconnu

T mort

De : Inconnu

Je sé tou sur toi et ce ke tu a fé

De : Inconnu

va te susidé

De : Inconnu

t kune grose conasse

De : Inconnu

sale pute

De : Inconnu

lesbienne de merde

De : Inconnu

Gouinasse tu merite pa de vivre

C'était trop dur pour Johanna qui arrêta de lire pour prendre dans ses bras sa petite-amie, dont les larmes avaient commencé à couler.

- Chuuut, t'inquiète pas bébé, on va trouver qui est l'enfoiré qui te harcèle comme ça. Je te promets qu'il paiera.

Margaux pleurait dans ses bras et Johanna ne savait pas quoi faire pour la réconforter. Elle se contenta de la serrer contre elle en embrassant son front.

- Depuis combien de temps tu reçois ce genre de message ?

- Environ trois semaines, répondit-elle en baissant la tête.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit, Margaux ? J'aurais pu t'aider !

- Je suis désolée, j'avais peur..., sanglota Margaux.

Johanna lui releva la tête et colla son front au sien, plongeant son regard dans celui, bleu azur, de sa petite-amie.

- Eh, je voulais pas crier, excuse-moi, bébé. Je m'inquiète pour toi, je sais que tu as peur, mais je suis là. Je veux que tu me dises quand tu reçois un message de ce taré, d'accord ? expliqua-t-elle.

- Hum... je t'aime tellement, si tu savais Jo', t'es tout pour moi, murmura Margaux, sa tête enfouit dans le cou de sa petite-amie.

- Je t'aime aussi Margaux, de tout mon coeur.

- J'ai tellement peur de te perdre après ce que je t'ai fait, soupira Margaux en se remettant à pleurer dans le cou de Johanna.

Johanna décala tout de suite sa petite-amie de son corps.

- Je ne veux plus jamais t'entendre dire ça, je t'ai pardonnée, je t'aime et je sais que tu m'aimes aussi. Compris ?

- Oui. Mais je n'arrive pas à croire que tu m'ais pardonné un truc pareil. Tu es tellement parfaite. Il y a des jours où je me demande ce que tu fais avec une fille comme moi, j'ai l'impression de rêver et que tout s'arrête d'un coup. Parce que si un jour tu décides de me quitter, je ne pourrais rien faire, je t'ai déjà bien trop fait souffrir. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu m'aimes ?

Une larme dévala la joue de Johanna, elle était touchée par ce qu'avait dit sa petite-amie.

- Je t'aime, je t'aime parce que tu es belle, gentille, intelligente, adorable, marrante, aimante, attachante, et j'en passe. Tu es celle que j'aime et ça n'est pas prêt de changer, Margaux.

Sur ces mots, la plus jeune se blottit dans les bras de son aînée. Et c'est comme ça qu'elles s'endormirent sur le canapé, Johanna tenant fermement Margaux entre ses bras.