Fanny
Fanny demeure perplexe lorsqu'elle voit les deux jeunes hommes quitter leurs sièges.
— Ces deux-là m'ont l'air bien pressés de partir, se dit Fanny. Ils m'ont entendue quémander et se sont levés précipitamment. Je comprends qu'on ne veuille pas donner d'argent au premier venu, mais pourquoi ne pas avoir simplement refusé ? Étrange comme comportement de s'enfuir.
Fanny s'approche de la porte qui sépare les deux wagons pour observer les deux mystérieux voyageurs. Elle remarque qu'ils sont debout et gesticulent puis un homme semble les aborder. Elle entend une voix annoncer que le train va entrer en gare dans la ville de Nice.
— Oh non ! se dit-elle. Il faut que je descende à cet arrêt et je n'ai pas trouvé la somme demandée. Les deux jeunes gens font de même on dirait. Ils laissent passer une vieille dame. Tiens c'est curieux, j'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelque part. Mais où ?
Lorsque le train fait son entrée en gare, le passager derrière Fanny la bouscule légèrement, et quand celle-ci se tourne l'homme lui présente ses plus plates excuses en souriant, il pretexte qu'il a perdu l'équilibre. Une fois sur le quai, Fanny regarde tout autour d'elle.
— Bon, je fais quoi maintenant ? Peut-être que ma première idée d'aller au stade est juste. Je vais me renseigner au guichet d'informations pour savoir comment m'y rendre. Mais avant, il me faut absolument une bouteille d'eau, j'ai une de ces soifs !
Fanny entre dans une petite boutique pour acheter de l'eau. Alors qu'elle est dans la file pour passer en caisse, elle ouvre son sac à dos pour prendre son portefeuille et remarque avec stupeur une enveloppe qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Une voix derrière elle l'a fait sursauter.
— Madame c'est à vous, lui dit la personne derrière elle quelque peu exaspérée.
— Oh... Oui... excusez-moi, bafouille Fanny.
Elle sort de la boutique après avoir réglé son achat, s'installe sur un banc pour décacheter cette enveloppe, et à sa grande surprise, elle contient de l'argent.
— Si je m'attendais à ça ! Il y a la somme exacte de treize euros et soixante-dix centimes à l'intérieur. Et un morceau de papier.
Fanny déplie la feuille, dessus est noté ceci :
« Voici la somme quémandée
Vous l'avez bien méritée
Seule vous avez réussi votre parcours
Guidée par votre amour
Ainsi se qualifie une battante
Qui sera peut-être la gagnante
À moins que ces deux alliés
Ne barrent la route pour vous en empêcher
Ne vous mettez plus en peine
La clé est dans l'arène
Et comme dirait votre mari :
CFYEIZ RY FXAUI »
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