CH V Jean Dujardin 1. Mise au point

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Je ne me représente pas comme une star, mais comme un acteur qui veut faire des films - Jean Dujardin

- Écoute, fis-je à Ralph sur un ton ferme. Je veux qu’entre nous les choses soient claires. Pour moi, tu es un ami. Après tout ce qu’on a partagé, tout ce que je t’ai dit, il est impossible que toi et moi on nique.

Non loin de là, la fête battait son plein. Un DJ passait du Drake et les gens dansaient autour de la piscine. Prétextant une chose importante à me dire, Ralph m’avait entraîné vers le fond du jardin et tenté d’enfoncer sa langue dans ma bouche. Sentant le truc venir, je l’avais gentiment repoussé.

Maintenant il me regardait, hagard, comme un boxeur qui vient de se recevoir un direct en pleine tronche et qui lutte pour ne pas tomber au tapis.

- Je suis certaine que tu comprends au fond de toi, dis-je. Là, tu n’es pas dans ton état normal. Tu as bu. Mais tu sais que si on le faisait, ça casserait le lien très fort qui nous unit. Et puis... Et puis j’ai peur de te faire du mal.

À vrai dire, je n’en pensais rien. J’essayais juste de ménager Ralph dont le visage se liquéfiait comme de la cire.

- Je... Je ne suis rien de plus pour toi ? balbutia-t-il. Juste qu’un ami.

Je soufflai.

- Bien sûr que non, Ralph, tu le sais bien. Tu es bien plus que ça. Pour moi, tu es aussi un confident doublé d’un fin psychologue. Grâce à toi, je n’ai pas besoin de suivre une thérapie. Tu me fais un bien fou et me permets de garder mon équilibre.

- Et c’est tout ?

Merde, c’était déjà pas mal. Que voulait-il de plus ? Que je lui masse les poignets ? Jamais je ne m’étais lancée dans de telles explications avec un type de son statut. Des confidents après tout, je pouvais en avoir un paquet. Mesurait-il sa chance ?

Mettant sa maladresse sur le compte de l’alcool, je décidai de faire preuve de mansuétude.

- Non, bien sûr que ce n’est pas tout. À mes yeux, tu es bien plus qu’un confident, un psychologue et un ami. (ses prunelles brillèrent d’espoir et d’étonnement). Tu es un frère et c’est aussi pour cette raison qu’aller plus loin avec toi me gêne. J’aurais l’horrible impression de commettre un inceste.

Cette fois-ci, je ne lui laissai pas le temps de réagir. Tournant les talons, je rejoignis la fête.

Le bruit courait que George Clooney allait y passer et j’étais curieuse de le rencontrer. Attention, je n’éprouvais pas d’attirance spéciale pour lui. D’ailleurs, en général, je ne raffolais pas des acteurs comme la plupart des nanas. Je les trouvais trop superficiels et trop narcissiques et si j’avais couché avec certains, c’était souvent dû au hasard.

Je ne cherchais pas à bosser dans le cinéma et j’estimais plus les entrepreneurs que les saltimbanques. Au moins, les premiers vivaient dans le concret et mettaient chaque matin leurs couilles en jeu (je pense à Steve Job, ce géant aux burnes d’orque, qu’aurait été le monde sans lui ? Comme pour le Christ, je suis convaincue qu’on parlera d’ère avant et après ce génie).

Contrairement aux deuxièmes qui évoluaient dans un monde surprotégé et ne se préoccupaient que d’eux.

Quoi qu’il en soit, je vivais à Hollywood. Tout le monde ici croyait avoir des talents d’acteur. Du vendeur de shoes à l’adjoint au maire. Je m’étais donc adaptée.

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