Chapitre 2
Idril ne voulait pas le tuer, mais s’il l’y obligeait elle pourrait bien se laisser tenter. Elle s’efforça de ne pas le blesser plus que nécessaire. Bien qu’il ne soit pas massif ou robuste, il était bien plus grand qu’elle et longiligne, ce qui lui offrait une chance en plus de le battre sans plus d’efforts. Etalée par terre elle bloqua son torse avec son genou et saisit son coup avec ses mains. Il avait les cheveux d’un noir profond, une mâchoire carré, les joues creusées. Les flammes courantes le long de ses bras léchait le visage du jeune homme, volontairement elles le lui feraient aucun mal pour le moment.
- Si tu tentes quoique se soit, je te fais fondre les cordes vocales, la menaça t-il.
Sans un mot, il laissa tomber ces mains le long de son corps.
- Qui es-tu ? lui demanda-t-elle. Pourquoi suis-tu cet homme ? Réponds !
- Je ne répondrais pas tant que tu ne me dirais pas ce que tu es aussi, lui rétorqua-t-il, une flamme de défi dans les yeux.
Il remarqua que de plus prêt, elle n’était pas si jeune qu’elle pouvait laissait paraitre, des rides commençait à se creuser au coin de ses yeux et de son front.
- Ce n’est pas toi qui décides. Qui es-tu, répond moi ? lui ordonna-t-elle.
Il gémit lorsqu’il se rendit compte que les flammes qui courraient le long de ses bras et de ses doigts se mirent à lui brûler le visage et le cou.
- Je m’appelle Tom Jedusor, déglutit-il.
Il avait horreur d’être faible, horreur d’être si misérable et se sentir moins fort, moins puissant que quelqu’un d’autre.
- Pourquoi suis-tu cet homme ?
- J’ai mes raisons, dit-il, sa chemise commençant à fumer.
- Tout comme j’ai les miennes. Si tu ne veux pas mourir ce soir reste ou tu es et ne me déranges plus. Si je te revois, ou si tu nuis à ma mission je te brûle de l’intérieur. Estime toi heureux, je ne suis pas souvent clémente.
Les flammes disparurent, et elle tapa son crâne contre le sol. Le choc lui brouilla la vue quelques secondes, il eu à peine le temps de se retourner et de la voir s’élancer à la poursuite d’Albus Dumbledor.
- Qu’est que vous êtes !? D’où venez-vous, lui cria-t-il.
- Tu n’as pas à le savoir. Rester dans l’ignorance te sauvera la vie.
Il profita du fait qu'elle se soit arrêté pour lui répondre pour se saisir de sa baguette. Il voulait savoir, sa curiosité le brûlant de l’intérieur. Jamais il n’avait supporté de rester sans réponse face à des questions.
- Pourquoi ne pas le dire ? Vous êtes une Elfe ?
Elle pivota et lorsqu’elle le regarda, elle n’eu même pas le temps d’entendre l’incantation de son sort et elle fut paralysée. Elle avait baissé sa garde, elle aurait dû le tuer. Elle voyait dans son regard qu’il n’hésiterait pas à son tour.
- Répond moi à ton tour, lui demanda-t-il en se pencha vers elle, le regard avide, hystérique. Réponds-moi ! lui hurla t-il au visage. Tu ne me laisses pas le choix on dirait. Impérium !
Tout à coup, Idril se sentit vide et froide. La panique la gagnait, son feu l’avait quitté, elle ne le sentait plus. Sa Reine comptait sur elle, elle devait accomplir sa mission. Le Dieu Eru lui pardonnerait-il son échec ? Le prendrait-il dans ses bras plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu ? La colère déformait les traits du visage de cet homme. Elle s’était fait prendre, elle s’en voudrait pour toujours. Il la contrôlait et elle ne pouvait rien faire. La nuit commençait à s’installer, la ruelle dans laquelle il se trouvait était déserte et aucun passant ne pouvait lui venir en aide, humain ou sorcier d’ailleurs. Elle pria son Dieu de lui venir en aide, d’aider sa Reine.
- Qui es-tu et d’où viens tu ? lui redemanda-t-il impatient.
- Je m’appelle Idril descendante d’Oröme, protecteur des elfes et fille du Feu Dragon.
Elle parlait sans le vouloir, la vérité sortait de sa bouche, sans quelle ne puisse rien faire. Elle se sentait seule, la panique gagnait ses sens. Comment pouvait-elle se sortir de cette situation.
- Es-tu une elfe ?
- Oui.
- Comment es-tu arrivé ici ?
- J’ai traversé l’Iliade.
- Dis-moi en plus.
- Le voile entre nos mondes.
Il existait donc. Jedusor se sentit frémir d’excitation. Ce n’était donc pas une légende. Le monde ou la magie était la plus puissante existait bel et bien. Ses heures de recherche, de lectures et ses nombreux voyages infructueux, devenus sans espoir, venaient de prendre une autre tournure. S’il pouvait accéder à cette forme de magie, sa puissance ne pourrait jamais être égalée. Il serait le sorcier le plus puissant de tous les temps. Il pourrait faire tant de choses, tous ceux qui s’opposent à lui disparaîtraient.
Cette pensée le réconfortait et l’emplit d’une détermination sans faille. Il avait entendu parler de l’Iliade, on racontait qu’une rivière portant le nom du poème grec d’Homère, serpentait les pays de l’Est. À sa source se trouvait une énigme que seul ceux n’ayant plus envie de vivre pouvait résoudre. La mort était donc la clé et le prix à payer pour pouvoir accéder à ce monde enchanté. Tant de sorcières et de sorciers se sont donné la mort dans cette source, qu’on raconte que l’eau est teintée de rouge. Jedusor n’a jamais réussi à trouver cette fameuse rivière, préférant se concentrer sur des actions réelles et non un hypothétique monde enchanté. Il savait que Dumbledor l’avait également cherché dans sa jeunesse, sans succès. Certains magiciens ne revenaient jamais, perdus où devenus dément, par la quête de ce monde inaccessible. La légende raconte qu’il ne s’agit pas d’un monde à part, mais d’un voile qui se lève sur une vérité claire et pure.
- Pourquoi suis-tu ce vieil homme, chère Idril ?
- Pour accomplir la mission que ma Reine m’a confié, lui répondit-elle.
Alors donc ce monde était gouverné, cette information le refroidit quelque peu.
- Quelle est cette mission au juste ? Dit-il en la saisissant par le bras désireux de connaître les réponses à ses questions.
Elle ne lui répondit pas. Elle luttait, comme s’était louable et chevaleresque de sa part.
- Tu es peut être une vieille Elfe mais tu n’en n’es pas moins pourvu d’un cœur qui peut cesser de battre ! Endoloris !!
Une douleur aigue traversa tout son corps, l’électrisant et la faisant tomber de douleur. Idril retenue du mieux que possible un hurlement de douleur, étonnant son assaillant. Ce sorcier ne savait pas comment les elfes étaient préparés au combat, toutes leurs vies étaient vouées à servir la Reine et prier pour Eru. Dans un élan de désespoir, elle pensa à Curùnir, l’amour de sa vie, à sa Reine, et à sa quête. Elle comprit que l’homme qui se tenait devant elle, était maléfique et sombre. Le noir entourait son être, aucune lumière ni aucune vérité ne le nourrissait. Elle se mordit la langue, chercha à empêcher les moindres mots de sortir de sa bouche. C’est alors qu’il lui assena ce nouveau sort diabolique. Secoué par la douleur, il lui tira les cheveux et amena son visage devant le sien.
- Qu’es tu venir faire ici ? Réponds moi lui cria-t-il au visage.
Des larmes coulaient le long de son visage, ses marques s’estompait, son feu la quittait, elle allait trahir son cœur et les siens. Cette pensée lui était insupportable. À contre-cœur elle lui répondit :
- Sauver les miens. Une force obscure menace nos mondes, ma Reine l’a sentie. Elle voulait s’entretenir avec l’un des vôtres pour unir nos forces et lutter contre le mal qui grandit. Elle connaissait la réputation de ce sorcier et m’a envoyé lui livrer ce message.
- Pour une elfe tu n’es pas si forte que ça. Dis-moi où se trouve la source de l’Iliade.
- Près de Zvolen, en Slovaquie, l’eau est rouge.
À chaque mot, ses larmes la noyaient de plus en plus dans son désespoir. Rien de pire que le sentiment d’avoir trahi les siens. Un vide immense la saisit. Son feu s’était mué en glace. Elle pria le Grand Eru de la faire taire et de la tuer de ses propres mains. Satisfait de ces réponses, il se leva, tendit sa baguette sur le cœur d’Idril. Son regard était profondément sombre, dénué de vie. Il allait la tuer. Le bout de baguette s’embrassa d’une lumière verte et un éclair éblouit Idril qui pria intérieurement « préserve les miens du mal que je leur envoie, pardonne mes faiblesses ». La dernière chose qu’elle vit était le visage de sa Reine. Ses cheveux cendrés et son sourire marqué par le temps. Le feu d'Idril la quitta, la laissant dans l'osbcurité.
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