Chapitre 10

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L’air était frais, presque gelé, il piquait les yeux et brulait le nez, les oreilles et les mains. Le vieux sorcier était emmitouflé dans une cape et une grosse écharpe tandis que l’elfe qui se tenait à ses côtés était vêtue d’un simple juste au corps beige. Ses marques et ses tatouages scintillait tantôt orangé tantôt cuivré. Elle utilisait sa magie pour ne pas avoir froid. Le phénix ne les avait pas suivis, Albus l’avait laissé partir lorsqu’il avait pris une direction inverse à la leur. Idril ne comprenait pas trop al relation qu’entretenait le sorcier avec cet oiseau, mais elle avait bien ressentie l’affection dans les gestes du vieil homme à l’égard du volatile.

Ils se tenaient sur un pont, en face d’un château. La Slovaquie comme était un pays magnifique mais d’une terrible froideur. L’automne allait bientôt être remplacé par l’hiver et il promettait d’être terriblement froid. Depuis le pont, le château se dressait devant eux. Il était plutôt banal, ni magnifique ni transcendant, mais il présentait tous les atouts qu’on attendait d’un château. De hauts remparts, des tours et un pont levis. Il ressemblait plus à une maison de bourgeois consolidée pour être protéger de potentiels attaquants malvenus. Les portes et les fenêtres peintes en rouge se détachaient sur la pâleur des murs et des buissons perdants leurs feuilles.

  • Nous y voilà, commenta Albus.
  • Ne tardons pas, conclut Idril.

Leur voyage avait durée en tout quelques heures. Alors qu’Idril avait mis plus de trois semaines à rejoindre Londres, le vieux sorcier les avait fait prendre une sorte de racourcie magique, un portoloin. Ils avaient simplement tenus chacun le manche d’un soufflet de cheminé et ils s’étaient retrouvés sur le pont. Ce gain de temps réconforta un minima Idril. Elle se rapprochait de sa Reine, et allait pouvoir changer les choses, ou du moins essayer de faire quelque chose. Elle pourrait aussi à nouveau revenir chez elle. Le monde des humains et des sorciers n’était accueillant comme la forêt. Elle ne s’y sentait pas la bienvenue et devait se cacher. Un monde ou l’on doit rester cacher, dissimuler sa vraie nature, n’est pas un monde dans lequel il faut rester. C’est avec soulagement qu’elle suivie le sorcier.

Sa Reine lui avait dit qu’il s’agissait d’un mage de grand renom. Il avait combattu l’un des sorciers les plus maléfiques et dirigeait une école de sorciers très réputés. En somme il était puissant et craint. Elle avait bien du mal à le croire, alors qu’il avait la goutte au nez et qu’il ressemblait à l’instant plus à un grand tronc de sapin enveloppé dans sa cape avec ses moufles. Lorsqu’ils arrivèrent près de la porte, il se pencha vers elle :

  • Il serait préférable que vous n’utilisiez pas votre magie à l’intérieure. Vous connaissez de réputations les gobelins j’imagine ?
  • Ce sont des créatures très versatiles à l’égard desquels aucune confiance ne peut être placée.
  • Oui… avoua Dumbledore. Mais ils sont aussi très talentueux et assez puissants. Votre magie serait comme une agression pour eux dans le château.

Votre monde obéit à des règles biens étranges. Si ma Reine ne m’avait pas ordonné de ne faire aucun désordre j’aurais déjà mis le feu à la moitié de ce continent, s’emporta t-elle.

Mais elle relacha son affinité, le froid l’enlaça et la saisie violement. Ses marques étaient sombres mais elles ne brillaient plus. Le Grand Eru n’apprécierait pas qu’un Elfe se rabaisse à ce point. Un Elfe devait être fier. Fier de son affinité, de sa force et de sa foi. Les Dragons étaient leurs protecteurs, aucuns dragons ne se soumettent. Du moins pas volontairement… Elle frissonna et suivie le sorcier à l’intérieur. Il y faisait plus chaud mais pas vraiment, Idril grelotait. Un gobelin les doubla, il était minuscule et avait l’air aussi aimable qu’une bouse de trolls. Ils avancèrent dans un grand salon. L’étalage d’or et de reflet doré donna le vertige à l’elfe. Les tapisseries étaient animées ainsi que les tableaux. Les personnages passaient de toiles en toiles et chuchotaient jusqu’à ce qu’un gobelin leur remontent les bretelles. La magie des sorciers était vraiment loufoque et incongrue. Ils ‘en servait pour faire des choses qui n’étaient pas utile. Chez les Elfe, la magie ne pouvait servir que pour protéger, guider, et surtout combattre. Les fantaisies n’étaient pas possible.

Un gobelin dédaigneux les accueilla.

  • Puis-je vous être utile Monsieur dit-il tout en regardant avec mépris et dégout Idril.

Nous souhaiterions aller dans la forêt d’Yngeldhir pour une urgence. La Reine m’a demandé, sa vassale est venue me chercher lui répondit-il en désignant Idril.

  • Oui les elfes ne courent pas les rues par ici, commenta t-il en scrutant de ses petits yeux noirs l’elfe. Suivez-moi.

Ils traversèrent une salle ou plutôt un dépôt de miroirs de tailles diverses. Des miroirs brisés, des miroirs sertis de diamant et d’autre avec les ornements en décomposition. Il les guida jusque devant un miroir des plus banal, sans aucune décoration.

  • Nous y voilà. Heureusement pour vous, le Magenmagot vous protège Monsieur mais la ou vous vous rendez rien ne vous protègera, déclara-t-il avec mépris.
  • Je n’interviens pas dans le cadre de mes fonctions de Président, mais en tant qu’amis Cher Monsieur, lui répondit-il en tendant un gallions. Quelqu’un a-t-il déjà pris ce passage récemment ?
  • Pourquoi vous le dirais-je ? cracha le gobelin
  • Sans raison, Albus tendit deux gallions de plus.

Le gobelin les pris et les rangea rapidement dans son gilet.

  • Un jeune sorcier et venu, au nom de Jedusor, dit-il en tournant les talons.
  • Il nous a devancés par ma faute ! s’alarma Idril.
  • Du calme ma chère, pour pouvoir passer le voile, faut-il encore offrir un sacrifice. Bien qu’il soit persévérant, cette tâche à du lui couter un certain temps.

Idril réfléchi à toute vitesse, ils n’avaient pas besoin de faire le rituel pour passer le voile, la protection d’Eru et de Sa Reine leur permettrait d’arriver rapidement au palais. Le temps était compté et il ne fallait pas trainer. Elle s’avança devant le miroir. Elle y vit une femme, marqué par le temps, mais toujours vive. Des cernes épais entouraient son regard mais une flamme de détermination y brillait. Sa Reine l’attendait, son peuple aussi, sa mission devait être accomplie. Ses tatouages commençaient à scintiller et la chaleur réchauffa son corps. Le sorcier s’avança aussi et lui échangea un sourire.

  • Allons-y. Il nous suffit de traverser, lui indiqua t-il.

Les deux compagnons avancèrent vers le miroir et le traversèrent. Ils arrivèrent devant une cascade qu’Idril reconnue facilement. Cet étrange portail ou passage les avait amenés près des frontières ouest du voile, et près du Palais surtout. Cette nouvelle ragaillardi Idril. Elle indiqua au sorcier le chemin à prendre. Il se laissa guider par l’elfe, qui semblait renaitre maintenant qu’elle était plus proche de chez elle. Ses tatouages brillaient et elle se déplaçait aisément à travers les rochers et les arbres. Albus faisait de son mieux pour ne pas être semé. Après deux heures de marches Idril reconnu le passage que la Reine avait laisser pour elle. Seule Idril et le sorcier pourraient le traverser, personne d’autre ne pouvait el franchir et personne ne pouvait le voir. Le voile n’était pas visible, par personne, mais il pouvait être ressenti, surtout par les elfes. Il leur insufflant un sentiment de danger, ce sentiment s’insinuait dans leurs esprits avec la peur, et il les forçait à prendre un autre chemin sans qu’ils s’en rendent compte. Et pour les autres espèces qui n’étaient pas protégé à l’intérieur, ils traversaient une simple forêt sans croiser qui que se soit. C’était imperceptible et surtout indétectable. D’où la difficulté pour ceux n’ayant jamais traversé le voile de trouver le moyens de pénétrer à l’intérieur. Il fallait donc faire un sacrifice au bon endroit, près de la cascade.

  • Nous y sommes ! Se réjouit Idrill. Ma Reine vous attend.
  • Oui ne la faisons pas attendre répondit Dumbledore, essoufflé. Vous avez une forme olympique pour quelqu’un qui a subi des maléfices importants.
  • Me rapprocher de ma Reine et de mon Monde me redonne des forces.
  • Oui c’est le lien c'est bien ça ?  
  • Le lien c’est ça. Aucun elfe ne peut vivre sans lien avec l’un des Dragons créateurs. Plus l’on s’éloigne de la forêt, plus notre pouvoir se dissimule en nous. Les elfes les plus puissants qui sont liées directement aux affinités originelles ne sont pas concernés par ce genre de problème.
  • Comme votre Reine.
  • En effet. Êtes-vous prêt ?
  • Bien sûr !

Et les deux compagnons passèrent entre deux troncs d’arbre. Dès qu’ils passèrent le voile, leurs silhouettes s’évaporèrent dans la forêt silencieuse

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