J'écris parce que... J'en ai envie ! Et alors ?

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  Pourquoi j'écris ? Un peu personnelle comme première question, non ? Et j'pense pas qu'il y ai de bonne ou de mauvaise raison... Reste que j'oserai pas la poser à mon premier rendez-vous. Quoique y répondre pour une telle occasion ça peut permettre de se vanter un peu, dire que j'écris depuis longtemps et que c'pas mal en plus ! Faut-il encore que ma conquête du moment aime lire ou écrire... Y a peut-être mieux pour draguer en fait, non ? Comment je m'égare ? Ah oui, pardon...

  Reprenons. Tout a commencé en l'an de grâce 2006 avec la découverte du jeu de rôle sur forum. Étant un grand friand de mangas et jeux vidéo, ce fut un monde fascinant qui s'ouvrait à moi et qui se nommair le "rp". L'idée de pouvoir incarner le personnage d'un de mes récits favoris ou mieux encore d'en créer un pour le jouer dans cet univers que j'adore, c'était si excitant ! Ça me procurait le sentiment d'être un écrivain ou un mangaka, imaginer des situations, écrire des scènes d'actions et le tout en jouant avec des gens qui petit à petit, sont devenus des amis. Au départ bien sûr, l'écriture avait surtout pour but d'incarner mon avatar, de le faire combattre d'autres personnages joués par des personnes derrière leurs écrans tout comme moi. Naissait ainsi une petite compétition : qui va gagner, comment vais-je esquiver cette attaque ? Puis l'évolution du protagoniste, la création de ses pouvoirs, imaginer encore ses nouvelles techniques. Et lentement, ce qui devenait important, c'était d'écrire de plus en plus, ajouter des détails, décrire les lieux, les personnages ainsi que leurs émotions : l'envie de s'améliorer juste pour son petit plaisir et la satisfaction que celui ou celle qui viendrait lire mon message y trouverait l'inspiration et l'envie pour me répondre. Vint ensuite l'envie de tester d'autres univers de mangas ou jeux vidéo, le défi d'inventer son propre monde avec son histoire pour y faire jouer mes amis et tous ceux qui seraient intéressés par ce qui était sorti de mon cerveau dérangé.

  La découverte de l'écriture fut comme une drogue, un plaisir au début, un moyen d'échapper à ses problèmes et la réalité, la possibilité d'être pendant le temps d'un récit : le héros de son propre monde. Et comme une drogue, vint ensuite le côté addictif, le besoin de tenter de nouvelles expériences : écrire à la troisième ou la première personne ? Pourquoi pas essayer même à la seconde ? Incarner un personnage qui aime le rap et écrire tous ses textes en rimes pour ajouter du rythme à la lecture et surtout une note d'originalité et d'humour. Se lancer le défi avec des copains de celui qui écrirait la plus longue biographie de son avatar, celui qui parviendrait à écrire un "rp" d'une vingtaine de pages Word, celui qui répondrait le plus vite. Tout servait d'excuse pour écrire encore et encore, ce besoin d'assouvrir une pulsion. J'avais remarqué cela quand après plusieurs années à jouer le même personnage, je le fis se suicider durant un affrontement titanesque. L'écriture de cet événement s'était avéré un exercice aussi intéressant que difficile. Faire vivre quelqu'un pendant plus de quatre ans et imaginer ses derniers instants, réfléchir à ce qu'il peut penser, ses hésitations et ses peurs, poser un choix difficile entre gagner pour la gloire et l'honneur ou se sacrifier pour sauver d'autres personnes, se remémorer tout ce qu'il a traversé pour parler de ses regrets ou ce qu'il aurait voulu faire. Sans m'en rendre compte, j'avais alors écris bien plus que d'accoutumé, mes yeux me brûlaient et non pas à force de fixer l'écran mais parce que je disais au revoir à un vieil ami que je ne reverrai jamais. Je me souviens encore de la fierté que j'avais ressenti en terminant ce texte et cette satisfaction quand d'autres le lisaient pour me dire que c'était touchant et surtout que je n'étais pas le seul à y avoir versé quelques larmes.

  Depuis ce moment, je n'ai jamais réussi à m'attacher autant à un personnage car j'imaginais qu'il pouvait être remplacé ou tué. L'idée de reproduire une scène aussi dramatique me hantais et je cogitais à comment y parvenir alors que l'avatar était tout juste créé. C'était une nouvelle approche, une autre façon de concevoir les choses, d'accepter que tout en ce bas monde n'est pas éternel. Tout ? Peut-être pas car à bien y réfléchir, les textes restent, c'est un moyen de laisser une trace : un souvenir pour les autres et même pour soi. Petit déjà, j'aimais m'imaginer dans des aventures folles aux côtés de mes héros préférés, c'était à présent une autre façon de faire. J'ai toujours eu du mal à m'endormir et presque toutes les nuits je lutte contre de l'anxiété. J'imagine alors des scènes avec mes protagonistes, réfléchissant à la suite de l'intrigue, un moyen comme un autre d'attendre l'arrivée de Morphée sans angoisser, sans se prendre la tête. Et après plusieurs nuits à réfléchirs à la même scène, je sais qu'elle sera parfaite ainsi car j'ai eu le temps d'envisager toutes les réactions, tous les détails du décor et je sais même sur quoi elle débouchera.


 Pourquoi j'écris ? Car j'ai besoin de me changer les idées, de m'échapper de ma réalité, de pouvoir m'imaginer ailleurs ou juste avoir l'illusion d'être important. Après tout, mes personnages ne peuvent vivre sans moi. Et parce que je me sens inspiré par un rien : un passage d'une série télé, une action cool dans un manga ou même juste une situation lambda dans mon quotidien peut suffire à me faire rêver et me sentir inspiré. C'est presque un besoin que j'ai décrire comme si faire glisser mes doigts sur le clavier suffisait à m'aérer l'esprit et dynamisait mon imagination pour que celle-ci s'épanouisse davantage. L'important maintenant, c'est parvenir à ordonner tout ça pour que l'histoire est un semblant de logique sans oublier qu'il faut toujours essayer d'améliorer son vocabulaire, son orthographe et sa grammaire car mine de rien... lire même la meilleure des histoires si c'est truffé de fautes ou écrit de façon enfantine, ça casse rapidement tout le charme... J'espère d'ailleurs ne pas en avoir trop fait et que cette petite histoire sur ma vie aura été agréable à lire.

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