Chapitre 2
Mathilda s'assit sur leur grand fauteuil en cuir, un verre à la main. Elle sirotait son whisky par petite gorgée en posant le récipient sur la table basse art déco en verre devant elle, laissant une petite trace humide à chaque fois qu'elle le reprenait.
Elle n'avait rien à faire dans cette journée, comme toujours. Elle attendait patiemment son homme, comme toujours. Pour qu'il lui raconte quoi ? Sa dure journée de labeur dans une organisation peu fréquentable. Il n'avait qu'un petit rôle d'intermédiaire mais il se comportait comme s'il était la mafia lui-même. Il voulait se donner des airs de caïd devant sa fiancée mais elle savait très bien qu'il racontait aussi ses « exploits » à d'autres jeunes filles, pour les impressionner. Mathilda n'en avait cure, la passion ayant laissé place à la désillusion depuis un moment dans leur couple bancal.
Elle inspecta les lieux devant elle ; un beau sol en marbre avec des peintures et des sculptures aux murs. John aimait vivre au-dessus de ses moyens, les laissant souvent sans le sous pendant plusieurs mois parfois.
« Ne t'inquiète pas, » disait-il, « bientôt je serai promu et je pourrai te donner la vie que tu mérites ma petite chérie. »
Tu parles. Mathilda ne travaillait pas, n'ayant aucune formation dans son passé. Tant pis. Parfois elle aimait sa vie d'oisiveté, faite d'amour et d'eau fraîche. Enfin, surtout d'ennui et d'alcool. Parfois elle s'embêtait à mourir et faisait les milles pas dans cet appartement luxueux qui l'avait tant séduit au début. Maintenant, il semblait fade et kitch.
Elle s'inspecta dans la grande glace devant elle. Elle aimait à se faire belle le plus possible pour tromper l'ennui ; ses cheveux bouclés et roux tombaient gracieusement sur ses épaules rondes et elle portait toujours un maquillage digne des plus grande stars d'Hollywood de l'époque. Elle se cambra légèrement, la bouche en cœur. Sa robe noire moulante mettait en valeur ses atouts, même si elle était quelque peu enrobée. « Pas grave, » se disait-elle, « les hommes aiment les femmes bien en chair. »
Elle aimait séduire et elle aimait être séduite. Elle traînait souvent dans des bars, seule au début de la soirée et accompagnée à la fin de la nuit. Elle se faisait offrir des verres et elle sentait tous les regards sur elle quand elle s'asseyait au milieu des hommes. C'était encore plus enivrant que tout l'alcool qu'elle buvait. Elle se leva et s'avança devant le miroir. Elle se recoiffa furtivement et pratiqua ses postures les plus glamours. Toujours séduisante, à la limite de la vulgarité, mais elle aimait son corps et elle aimait la beauté. Mathilda savait qu'elle ne laissait personne indifférent.
Alors qu'elle reprenait son verre, laissant une marque subjective de rouge à lèvre dessus, elle entendit la porte de l'appartement s'ouvrir. Un bruit de porte-manteau puis une voix aïgue mais forte :
« Mathilda ! Je suis rentré, ma belle. » John, le fiancé de Mathilda.
Il alla jusqu'au salon et son sourire déchanta immédiatement lorsqu'il vit la femme le verre à la main.
« Mathilda ! Combien de fois je t'ai dit que les bouteilles étaient pour les patrons et les invités ? C'est cher, ces trucs-là. Et tu me les vides à vitesse grand v.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ? Je m'ennuie ici. Je n'ai rien à faire.
- T'as vraiment un problème avec ça, ma pauvre fille. Les femmes digne de ce nom ne boivent pas comme toi. »
Avec ça, John retira le verre de Mathilda des mains et le rangea dans l'évier.
Mathilda s'allongea comme une diva sur le long du canapé, déjà fatiguée de cette conversation. Elle fit lourdement tomber ses talons sur le sol, les faisant raisonner sur le marbre. John se retourna et lança un regard sur le long de sa fiancée. Elle se cambra légèrement en relevant sa robe sur ses cuisses et, avec un sourire, lui fit signe de venir du bout du doigt.
John s'avança, tout souriant et s'allongea à côté d'elle. Il commença à lui baiser la main puis remonta jusqu'à son cou jusqu'à l'embrasser sur la bouche.
« Tu sens l'alcool. » dit-il, d'un ton un peu soit tant irrité.
« Oh ! » s'exclama-t-elle, énervée.
Mathilda se releva immédiatement et marcha langoureusement jusqu'au bar, se servant un autre verre de whisky. Elle leva les yeux vers John en s'appuyant sur le comptoir, le fixant du regard tout en sirotant exprès bruyamment. Elle aimait autant séduire les hommes que de les provoquer. « Qu'est-ce que tu vas faire ? » dit-elle.
John claqua des talons en se relevant. Il s'avança jusqu'à elle avec un regard de colère. « Toi, t'as de la chance que je tienne à toi ou je t'aurais mit une raclée depuis longtemps.
- Pitié.
- J'en ai marre de tes conneries avec ton air insolent. »
Sur ce, il se retourna et Mathilda l'entendit claquer la porte de leur chambre. Elle roula des yeux avant de tremper de nouveau ses lèvres dans l'alcool.
C'est comme ça que leurs discussions finissaient depuis un an déjà. Mathilda aurait dû être irritée ou désemparée, mais elle en jouait. Elle aimait lui en faire baver. L'énerver. Elle n'y pouvait rien, l'insolence était son péché mignon.
Elle regarda la pendule datant de l'air colonial. Il était bientôt sept heure. L'heure à laquelle elle pouvait enfin s'amuser un peu.
Elle finit d'une traite ce qui restait dans son verre, enfila de nouveau ses talons et se pomponna une dernière fois avant de prendre son grand manteau en se regardant une dernière fois dans la glace. Elle tourna la poignée de la porte d'entrée et sortit sans prévenir son fiancé d'où elle allait. Il avait l'habitude, maintenant.
Mathilda aimait New-York pendant l'hiver. Elle aimait les décorations de noël et les lumières qui scintillaient tôt dans la soirée déjà sombre. Elle aimait se pavaner parmi la foule ; elle s'imaginait comme dans un défilé où elle serait la star. Elle prit quelques minutes à se regarder dans les reflets des vitrines en train de dandiner et d'admirer sa silhouette. Elle se faisait souvent traiter de vaniteuse et de narcissique par des hommes déçus et des femmes jalouses mais elle n'en avait guère. Pour elle, c'était la preuve qu'elle avait une beauté qui les déconcertait.
Elle s'attarda un instant devant les vitrines des grands magasins de vêtements qui exhibaient de beaux manteaux en fourrure pour ce froid hivernal. Elle les regardait avec envie, comptant bien tanner John de ce caprice jusqu'à ce qu'il cède et qu'il lui en offre un. C'est comme ça que ça marchait avec elle.
Elle marcha encore un moment jusqu'à arriver au Blues club, le bar le plus huppé des environs. Une musique entraînante de jazz l'accueillie et, surtout, une douce odeur d'alcool venait lui caresser les narines dès qu'elle entra. C'était subtile, mais elle avait le nez pour ça.
Elle se dirigea directement au bar pour saluer le patron.
« Roger, bonsoir.
- La belle Mathilda ! Content de te voir de si tôt. »
Mathilda lui fit un clin d'œil. Roger était un Irlandais avec un fort accent, c'est sûrement pour ça que Mathilda l'aimait tant, malgré son âge avancé et ses manières peu familières à son goût. Cela lui rappelait son Irlande natale qui lui manquait.
« John est passé cette après-midi, il m'a dit de pas te faire trop boire encore. Dit que tu lui coûtes trop cher en gnôle encore.
- Et il continuera à payer comme toujours. Mets-moi déjà un verre pour commencer. »
Roger lui servit un doigt de whisky, son alcool préféré. Elle n'était pas Irlandaise pour rien. Elle saisit son verre et se mit dos au bar, observant le tableau qui se présentait devant elle. Des musiciens étaient sur scène, faisant danser quelques personnes au milieu de la pièce alors que d'autres se contentaient de regarder le spectacle assis. Elle regardait ces hommes élégants qui dansaient avec ces femmes bien habillées et elle chercha de suite du regard un joli garçon qui pourrait l'inviter elle aussi. Ils danseraient au milieu de toute cette foule et ils rayonneraient tant que les autres paraîtraient comme invisible, se disait-elle.
Ce ne fut pas long. Elle lorgnait du regard un groupe de trois hommes, sûrement des amis. L'un d'entre eux la dévisageait depuis qu'elle était entrée et elle voyait ses copains ricaner en essayant de le pousser vers elle. Finalement, il sembla prendre son courage à deux mains et s'avança vers elle. Elle feignit de ne pas le remarquer jusqu'à ce qu'il vienne lui parler, d'une voix timide.
« Bonsoir. »
Il semblait beaucoup plus jeune qu'elle mais cela ne la dérangeait pas. Elle trouvait même cela encore plus excitant. À déjà trente ans, elle se voyait recevoir des avances d'une jeune fille de dix-huit ans encore. Le jeune homme se racla la gorge, comme pour se donner plus de courage.
« J'aimerais vous inviter à danser.
- Est-ce que vous allez vous décider à le faire ? »
Cette tournure parut surprendre le garçon. Il rougit légèrement avant de tendre sa main que Mathilda prit avec plaisir.
Il faisait des pas gauches et maladroits mais Mathilda le lui pardonna. Il devait avoir vingt ans tout au plus mais il paraissait encore adolescent tant il semblait confus. Elle pensa que cela le rendait encore plus mignon. C'était sûrement la première fois qu'il invitait une femme à danser et même s'ils ne monopolisaient pas la piste de danse comme elle l'avait rêvé plus tôt, elle passait tout de même un moment agréable.
Mathilda posa sa tête dans le creux de son épaule et susurra d'une voix mielleuse : « Maintenant que vous m'avez invité à danser, si vous m'invitiez à boire ?
- Oui, bien sûr. »
Le jeune homme sembla sursauter à ce contact, ayant pris soin de garder ses distances et de ne pas la toucher en-dessous de la taille comme le voulait les règles de bienséances.
Ils s'assirent au bar et avant même qu'il ne demande ce qu'elle voulait boire elle indiqua au barman qu'elle voulait un irish coffee. Le garçon sembla légèrement offusqué par cette familiarité mais il n'en dit pas mot. C'était sûrement un fils de bonne famille, un garçon élevé aux bonnes manières et un peu coincé sur les bords, comme tous les fils de bonne famille étaient. C'était ses préférés, car ils étaient faciles à choquer.
« Alors, dites-moi tout. Quel est votre prénom, jeune homme ?
- Henry. Je m'appelle Henry. Et vous ?
- Mathilda. Enchantée. »
Elle lui prit la main et l'embrassa comme un garçon baise la main d'une fille. Il parut figer un instant, comme s'il ne savait pas comment réagir et il finit par lâcher un petit rire gêné avec une jolie teinte rosée. Ils n'avaient pas eu le temps de parler plus qu'elle commanda de nouveau une boisson. « Dites-moi, vous avez une bonne descente.
- Sûrement meilleure que la tienne, mon joli. »
Cette fois, il parut choqué. Bingo. C'était toujours aussi facile avec ce type de garçon.
Il bredouilla quelque chose avant de commander à son tour. Il but son verre d'une traite comme s'il voulait lui prouver qu'elle avait tort mais Mathilda sentit le frisson intérieur qui le parcourut comme lorsque l'on boit quelque chose de trop fort.
« Alors, dis-moi, ça t'arrive souvent d'inviter des femmes à danser ici ?
- En fait, vous allez trouver cela drôle et enfantin, mais c'est la première fois. »
Un petit rire gêné sortit de sa bouche, comme s'il venait d'avouer un secret honteux. Mathilda passa furtivement sa main sur sa cuisse avant d'ajouter :
« T'inquiète pas, y a une première fois à tout.
- Euh, désolé, je n'avais pas comprit cela.
- Quoi donc ?
- Vous êtes une prostituée. »
Ce fut au tour de Mathilda de rougir, mais de colère. Elle avait déjà été traitée d'allumeuse mais jamais on ne l'avait prit pour une prostitué auparavant. Furieuse, elle prit son verre à moitié plein et le jeta à la tête du garçon. Il parut surpris, comme si ce qu'il avait dit n'était que de banales paroles. Elle se leva ensuite et sortit comme une reine du bar, ignorant les au revoirs de Roger.
Elle erra un moment sans but dans les rues qui se vidaient petit à petit, sans prêter attention à où elle allait. D'un coup, elle se retrouva seule dans des ruelles minables qui entouraient des appartements minables. Ça y est, elle s'était perdue, encore à moitié soûle.
Elle n'avait aucune idée d'où elle pouvait être, elle s'obstina à marcher et faire demi-tour mais tout se ressemblait et elle ne reconnaissait rien de ce qu'elle avait vu. Finalement, elle finit par s'asseoir sur le trottoir et, sans savoir vraiment pourquoi, elle se mit à sangloter. Parce qu'elle s'était perdu dans un endroit paumé, parce que la vie facile qu'elle menait l'avait rendue oisive et vaniteuse, parce que le seul moyen qu'elle avait trouvé pour mettre un peu de piquant dans son existence était l'alcool, parce qu'elle s'entêtait à rester avec un homme qu'elle n'aimait plus car elle n'avait aucun autre plan pour l'avenir. Parce qu'on venait de la traiter de prostituée. Sûrement un mélange de tout cela à la fois.
Alors qu'elle se perdait dans ses pleurs elle entendit des bruits de pas arriver vers elle. Elle ne daigna pas relever la tête, honteuse de son maquillage qui avait sûrement coulé partout sur son visage. Les pas avancèrent de plus en plus jusqu'à ce qu'ils arrivent tout près d'elle et qu'une voix vint la rapporter à la réalité :
« Pourquoi qu'elle pleure la jolie damoiselle ? »
Elle releva finalement la tête et aperçu un homme l'œil mauvais qui la dévisageait. Il la dominait par sa grande taille et son immense ombre qui se projetait sur le trottoir.
« Alors, réponds-moi » reprit-il Une nouvelle vague de larme menaçait de la submerger mais elle se retint du mieux qu'elle pouvait. Soudain, elle vit l'ombre bouger et crut apercevoir la main de l'homme qui s'avançait dangereusement vers elle. Elle lui semblait grandiose et charnu à ce moment.
Mathilda se leva d'un coup en criant sans réfléchir, se sentant grandement menacée. L'homme se jeta violemment sur elle et lui plaqua sa paume contre la bouche.
« Cris pas, tu vas réveiller tout le quartier, et ce serait dommage de réveiller tous ces gens qui dorment, hein ? »
Elle pensa un instant à lui mordre la main de toutes ses forces mais elle se sentit comme paralysée. C'était donc ça, la vraie peur. Puis un calme étrange la submergea, comme si elle acceptait ce qui était en train de se passer. Elle ne voulait pas résister. À quoi bon ? Peut-être que toutes les souffrances de la vie quotidienne se finissaient là. Une fin peu glorieuse, mais une fin quand même.
Sans qu'elle ne s'en rende compte, un autre homme s'introduisait dans la ruelle. La jeune femme l'aperçut finalement du coin de l'œil et pendant un instant une espèce de rage la prit, une rage de survie. Elle se débattit soudainement, donnant des pieds et des mains contre son agresseur qui répondit en lui tordant le bras dans le dos. Une douleur vive la prit dans tout le membre mais elle ne s'en débattit pas moins pour autant. L'autre homme était à deux pas d'eux maintenant. Mathilda ne pouvait pas distinguer son visage mais elle espérait qu'il soit moins menaçant. Peut-être était-ce un sauveur ; ou un autre bourreau. Dans tous les cas elle n'allait pas tarder à le savoir.
« S'en prendre à une pauvre femme sans défense, c'est vraiment moche.
- Tu ferais mieux de pas te mêler de ce qui te regarde pas ; et toi, je t'avais dit de la fermer, salope. - Lâche-la tout de suite.
- Sinon quoi ? Je me ferais un plaisir de m'en prendre à deux femmelettes en une seule soirée. » Mathilda entendit des pas de course. Visiblement un peu surpris, son agresseur lâcha légèrement sa prise et elle tenta d'en profiter pour s'en détacher, mais en vain. Il était beaucoup trop fort pour elle. Cependant elle pouvait maintenant mieux voir la scène.
L'homme asséna un coup de poing au truand, mais sans grand résultat. Ce dernier ria, comme si ce n'avait été qu'une vulgaire petite gifle. Alors, l'homme sortit soudain un couteau papillon et le fit danser dans ses doigts avant de le pointer d'un air menaçant vers l'agresseur. Visiblement désarmé, il lâcha finalement Mathilda en jurant avant de partir doucement, comme si rien n'était arrivé. Complètement sous le choc, Mathilda fut prise à nouveau d'une violente crise de larmes. Encore méfiante, elle s'éloigna de l'homme en gardant un œil sur lui et ses mouvements.
« Vous pouvez partir maintenant. » La voix lui semblait lointaine, comme si elle était à la troisième personne.
« Merci... monsieur.
- Pas la peine de me remercier. »
Un silence s'installa. Mathilda était encore comme paralysée, toujours à sangloter alors que l'homme s'en allait au loin. Grelottante de peur et de froid, elle fut prise de panique à l'idée de rester seule et s'élança à la poursuite de l'homme qui commençait déjà à partir.
« Attendez, » s'empressa-t-elle « j'ai... j'ai peur dans la nuit, et après ce qu'il vient de m'arriver, je... s'il-vous-plaît, pourriez-vous me raccompagner chez moi ? »
L'homme sembla réfléchir un instant avant d'acquiescer doucement de la tête.
Ils firent le trajet ensemble, Mathilda était toujours apeurée malgré son escorte. Elle voulu lui prendre le bras mais elle pensa que c'était inapproprié.
Enfin arrivés, il la salua rapidement avant de prendre le chemin du retour. Puis Mathilda eut comme une idée. Bonne ou mauvaise, elle ne le savait pas.
« Excusez-moi, j'aimerais vous donner mon numéro de téléphone.
- Pardon ?
- Appelez-moi et nous nous paierons un café ou quelque chose. Vous n'êtes pas obligé mais s'il-vous-plaît, ça me ferait vraiment plaisir. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous. »
L'homme sembla hésiter mais finit par lâcher : « Bon, d'accord. » Mathilda s'empressa de sortir un bout de papier et un crayon de son sac avant de griffonner son numéro. Elle le donna à l'homme avant de lui dire au revoir. Elle s'avança vers sa porte d'entrée, craignant la réaction de John.
« Où c'est que t'étais passée encore ? Je suis allé te chercher au bar mais tu n'y étais pas, et on m'a dit que t'étais partie précipitamment. Qu'est-ce que t'as fait encore ?
- Rien, je me suis juste promenée.
- A cette heure-ci ? Mathilda, me prend pas pour un con.
- C'est vrai ! Je me suis un peu perdue et j'ai prit du temps à retrouver mon chemin. C'est tout. Maintenant, pardonne-moi, mais je vais aller me coucher. »
Elle fit claquer ses talons sur le sol marbré alors que John continuait à lui crier dessus mais elle ne l'entendit pas. Tout ce qu'elle pensait, c'était à son charmant sauveur. Elle doutait qu'il ne l'appelle mais elle avait quelques espoirs. Après tout, c'était le premier homme à avoir prit soin d'elle depuis longtemps. Elle s'endormit avec cette réflexion, pensant que son monde ne s'était peut-être pas encore complètement effondré.
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