Il y a dix ans déjà, le poulet traversait, une fois de plus, la route…

Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?

Mais parce que, pour un poulet anarque, la route n’est rien, ni un obstacle, ni une barrière, rien d’autre qu’un élément du décor, comme une pierre dans un jardin. La pierre, soit tu marches dessus, soit tu la jettes plus loin. Et comme le poulet ne pouvait pas jeter la route…

Oui, mais il la traverse. Et alors ? Soit il la traversait, soit il la suivait, soit il se confinait dans sa souffrance à ne pas oser. Un anarque, fut-il poulet, n’est jamais maso. Exit le troisième choix qui n’en est pas un, juste un œuf en sac de nœuds stériles. Il traverse parce que, sinon, il aurait suivi la route, et ça, tout poulet, anarque ou pas, écervelé ou non, sait très bien que suivre une route préparée par d’autres c’est prendre une option au casino sans joker : ta survie ne tient plus qu’à ta vitesse à fuir la puissance qui rugira tôt ou tard dans ton dos. Donc, il traverse. Il a bien fait. Il y a laissé des plumes, mais, dix ans plus tard, il fait encore parler de lui ^^