Barricades et chants révolutionnaires

2 minutes de lecture

Paris est bouillant, Paris est brûlant, Paris est écrasé sous le soleil.

Un vent de fournaise souffle sur la ville.

Il fait chaud et il fait lourd.

Juillet 1830.

Paris est partagé en deux mondes, séparés par la Seine.

On se bat côté palais des Tuileries.

La place du Palais-Royal est noire de monde et des noms se font entendre.

La voix de Thiers !

Le grondement de Blanqui !

La colère prend le peuple qui se dresse face aux hôtels particuliers.

Et de l'autre côté de la Seine.

Loin des palais et de l'hôtel de ville.

La vie se poursuit, tranquillement.

On s'amasse le long des quais de la Seine et on regarde la fumée monter.

Les cris, les hurlements et les chants !

Chants révolutionnaires !

La Marseillaise retentit.

Les vieux chants de 1789, interdits, censurés, adulés, appris dans le secret des foyers.

La Carmagnole est mille fois répétée et hurlée.

Hurlée !

AH CA IRA !

La peur prend une partie du peuple...qui se souvient de la Terreur...

La guillotine fonctionnait jour et nuit.

Couper des têtes à la lueur des flambeaux.

Les mères rappelent à leurs enfants pas sages que s'ils sont méchants, Robespierre viendra les chercher.

Car derrière la révolution, qui viendra ?

L'inspecteur n'arrive même pas à atteindre l'hôtel de ville ou le Châtelet.

Il y a des barricades et des combats.

Partout.

Paris est en flammes !

Paris est enflammé !

Paris brûle !

Comme le vent l'attise, l'incendie révolutionnaire s'étale et les révoltés s'emparent des rues.

Des hurlements et des fusillades éclatent dans la ville et l'air se charge de poudre.

Des flaques de sang sur le pavé.

Ce n'est pas la première fois.

Précautionneusement, l'inspecteur de police pose ses bottes loin des flaques.

Il est fâché par toute cette situation.

L'armée est bloquée dans les rues entourant le palais des Tuileries.

On tire sur les soldats, on leur jette des meubles dessus, on les insulte et on les tue.

Et l'armée réplique.

On dénombre les premiers morts.

Les révoltés promènent le corps de l'un des leurs sur une civière et hurlent :

" A MORT CHARLES X !"

Où est le roi ?

Le roi Charles X est dans son si joli château de Saint-Cloud.

Savez-vous ce que fait le roi en ce jour ?

Il joue au piquet.

Et son peuple s'entretue.

De dépit, l'inspecteur renonce au Châtelet.

La préfecture de police ou l'hôtel de ville ne sont que des mirages dans le lointain.

Les ponts sont pris et on se bat sous les fenêtres de la police.

Rue de Babylone.

C'est là que sa route s'arrêta.

" Hé les gonzes ! Avisez le joli cogne qui arrive !"

Son bel uniforme, ses fleurs de lys, ses boutons dorés frappés aux armes de Paris.

Trois hommes en tenue d'ouvrier se placent devant lui, les bras croisés et le sourire goguenard.

" Vous pensez aller où, inspecteur ?"

Je ne sais pas encore. Qu'en dites-vous ?

Annotations

Vous aimez lire Gabrielle du Plessis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0