Un, pas forcément le mien, un parmi tant d’autres, un pris dans une multitude, un harmonica, cet instrument à anches libres dans lequel on souffle et on aspire, c’est-à-dire cet orgue de bouche ou cette harpe de lèvres, comme certains aiment l’appeler, que l’on nomme affectueusement le ruine-babines et dont Jean-Jacques Milteau dit qu’il est le seul au monde dans lequel on respire, cet harmonica, donc, diatonique, sans la tirette qui le rend chromatique, juste avec les notes de la gamme diatonique, dont on ne connaîtrait pas les altérations qui le rendent également chromatique, non, juste les notes naturelles, est un petit, vraiment petit, oui, vraiment très petit instrument, appareil, ustensile mécanique très utile, de musique, cet assemblage de sons si agréable à l’oreille, vraiment très agréable à l’oreille, vraiment, oui, véritablement, à la vérité vraie, tout à fait sincèrement et carrément complètement agréable à l’oreille, est tout simplement merveilleux, vraiment merveilleux, sublime, éclatant, étincelant de beauté, admirable, étourdissant de charme esthétique et acoustique, épatant, étonnant, enivrant, miraculeusement joli à voir et à écouter, sensationnellement et remarquablement phénoménal, incroyablement impressionnant de magnificence, pour tout dire, un enchantement paradisiaque pour les yeux et les oreilles.