Que ne ferait on pas par amour?
- Comment oses tu me dire ça ? Salaud!
Depuis près d'une heure ma femme m'hurle dessus dans un mélange de larmes, postillons et de morve. Quel triste spectacle... De plus en plus coutumier qui plus est. Heureusement que je l'aime pour supporter ces brimades. Semaine après semaine, elle me noie sous les reproches. Pourtant je suis un gentil garçon. Je fais attention à elle et je m'occupe de tout dans la maison.
Le matin à peine levé, je fonce lui préparer le petit déjeuner. C'est un repas important donc j'y mets beaucoup de soin. D'abord une salade de fruit îpréparée, ensuite un petit jus d'orange et enfin le corps du plat, la viennoiserie maison sortant du four. Je me précipite dès les premiers bruissements signifiant le réveil de ma belle. Elle découvre, alors posé sur notre lit conjugal un modeste plateau décoré de petites fleurs fraichement cueillies ainsi que son repas. Pas un merci, pas un regard... Rien. Ah si éventuellement un petit "tu as fait du bruit ce matin...". Vous y croyez ? Ensuite alors qu'elle se prépare pour son travail, je lave la maison et apporte le petit déjeuner aux enfants. Je leur fait la toilette et les dépose enfin à l'école. Comme toujours, je suis en retard au travail et mon patron m'attend le regard courroucé. Ah! Cette femme aussi m'a dans le nez... Mais je la comprends, qui voudrait d'un employé comme moi qui fait passer sans arrêt les besoins de sa femme avant ceux de l'entreprise? Mais je ne suis pas un macho, le travail de ma femme est important, bien plus que le mien. Le profil bas, je présente mes excuses pour la enième fois aux gardien de l'enfer, Anna. La journée durant j'enchaîne les réunions et les problèmes familiaux... Courses, maladies des enfants, garage. Je fais tout je vous dit, tout! Alors que je rentre exténué, j'aide mes merveilleux enfants à faire leurs devoirs tout en préparant le repas. Mon épouse arrive, il est déjà dix-neuf heures, elle se met devant la télé. Je m'apprête à râler mais me ravise... Elle a le visage défait, sa journée a sûrement été épuisante, comme d'habitude. Pour lui remonter le moral je lui amène un petit verre de vin. Je reçois alors le premier sourire de ma journée.
- Merci chéri!
A ce qu'elle est belle quand elle sourit. Pas le temps de trainer, les fourneaux m'appellent. Mes inquiétudes sur notre couple s'envolent comme à chaque fois alors que je finis le repas, nous allons surmonter ce passage à vide me dis-je!
Puis la journée se termine sur un coït bancal où je ne prend pas de plaisir, du moins depuis des années. Elle se satisfait et me laisse de côté. Je ne jouis plus depuis bien longtemps. C'est d'ailleurs à cause d'une remarque je lui ais fait la semaine dernière que nous arrivons à la situation actuelle. MA femme, dans NOTRE lit avec son patron. Cette fois-ci s'en est trop, je ne supporte plus. Le comble c'est que c 'est elle qui m'engueule en pleurs, le sexe de son patron toujours au fond de son intimité:
- Vraiment comment oses tu me dire ça ? La semaine dernière ne me disais tu pas que je ne te satisfaisais plus ? Je prends donc des cours et Arnaud s'est gentillement proposé. Quel monstre es tu ?
A ces mots ma réaction est évidente ! Qui ne comprendrait pas ce qu'il se passe? N'est-ce pas cher lecteur ?
Je m'excuse platement bien entendu! Vous vous rendez compte,ma femme, ma femme a fait quelque chose pour moi, pour moi seul! Et quel acte de dévotion pour son mari! Elle m'aime toujours!
Je savais bien que nous surmonterions ces difficultés.
Dans mon dos, ma femme ricanne:
- Il est encore plus con que ce que je ne croyais.
Que je fais en sorter d'oublier... Que ne ferais-je par amour ?
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