Ce texte est une réponse au défi mots imposés proposé par Ubrumes https://www.scribay.com/defis/defi/858461994/mots-imposes

Dans les eaux profondes, se dressait une façade dentue. Porte de prison, qui sépare Sam l’alevin du sable délicat du fond marin. À la défaveur de quelques élucubrations existentielles, le minuscule poisson avait fini absorbé par un requin lutin.

Un gargantuesque repas gisait sur la panse villeuse du pélagique. Un comité de poissons déchiquetés, un bout de tôle de canette d’une célèbre boisson américaine, un hachis de crustacé et un reliquat plastique de la lanière interoteil d’une tong étaient en attente de digestion.

L’issue improbable de cette aventure digestive faisait flipper Sam.

Soudain, la fréquence respiratoire du prédateur s’accéléra. L’alevin s’engouffra dans une fistule gastro-bronchique repérée plutôt dans l’idée de se faire expulser, par les branchies, lors d’une expiration. Mais le champ gravitationnel des courants inspiratoires retinrent Sam prisonnier dans les couloirs de l’air indéfiniment.

Petite précision sur la tong : Il s'agit de la pièce terminale de la laniére. Celle qui part du V situé au dos du pied jusqu'au bouton sous la semelle. Ce plastique est de couleur dodger blue. Il existe bien un vocabulaire de la chaussure classique mais la tong semble manquer de manuel anatomique.