L'attente -5
Maintenant, je m'éveille avec le jour, la grande fenêtre laisse voir le ciel et ses couleurs d'aube printanière. On voit tout le ciel de ma fenêtre. Des passereaux le traversent en piallant. Et même un épervier, aux ailes précises et découpées, le transperce. Une sorte de message du ciel. Je suis étendue sur mon lit, fondue dans l'or du soleil levant, exténuée de bleu.
Puis le cri du matin, l'appel : petit déjeuner. Les plateaux arrivent. Je veux prendre une robe de chambre colorée pour aller m'asseoir dans mon fauteuil et déjeuner. On entend les voix de la cuisine "Les plateaux montent". Il faut que je me prépare. Jeter les jambes sur le côté et me forcer à m'asseoir au bord du lit. Bientôt entre la petite infirmière, comme une danseuse avec le plateau. "Bonjour ! Vous voilà prête ? Prenez votre petit déjeuner. Il y a des toasts et des céréales. Et puis votre jus de pruneaux. Buvez le en entier, ça vous fera du bien". Elles tiennent à dire "votre jus de pruneaux", mais ce n'est sûrement pas mon jus de pruneaux. Je le bois à mon corps défendant.
La petite infirmière est jeune et jolie dans son uniforle blanc, gaie et maternelle. "Soyez gentille et mangez bien pour moi". Je pense pas pour moi ? "Voilà votre café et votre lait et vos petits pains. ça va ? Okay ? ". Mais d'ordinaire c'est seulement "'Kay ? 'Kay ? 'Kay, soyez gentille et mangez tout. OKay ?" et elle s'en va porter les plateaux de madame Pichard, de madame Geaigette, de madame Chonzu, ponctué de loin en loin de "'Kay ? 'Kay ?" avec le ferme "Okay ?" final.
Les oiseaux volent déjà haut dans le ciel.
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