L'EVASION

2 minutes de lecture

Cette espèce d'idée de Paris « cité de la romance » que se font les étrangers sur la capitale de France... non, Paris c'est populo, Paris c'est joyeux, Paris c'est simple, Paris c'est intime... Le meilleur moment c'est tôt le matin, quand on prend son petit déjeuner après une longue balade nocturne dans les rues sinueuses de la ville... ou le retour du soleil après une pluie battante... la lumière redessine la silhouette des bâtiments et des ruelles mouillées. C'est magique ! Paris c'est un tête à tête avec le mystère d'une « vieille dame » en perpétuel changement... Pour les touristes aventureux seulement, pour ceux qui y vivent c'est une taule.

Lawrina prend le soleil à la terrasse d'un bistrot gastronomique en compagnie du patron. Un bel homme châtain, grand, fin, au visage sculptural. Il est sept heures du matin, il y a peu de clients, Lawrina Mortensen et Alexander Hennelly refont le monde.

— La musique, c'est mort. Le rock, c'est mort. Aujourd'hui c'est de l'indus et de la guimauve en boite ! Je suis obligé de me retaper les années 60-70 et quelques groupes des années 1980, si je veux écouter du bon son…

Alexander est agacé, la musique est un sujet épineux.

— Pink Floyd... ils font toujours des concerts ! David Bowie, tu oublies le meilleur, des meilleurs, quand même ! Il produit toujours ! Et du bon son.

— Tu me cherches Lawrina, lui répond Alex, sourire en coin.

Ce petit manège de séduction dure depuis quelques jours. Law aime cette vie normale, sans serial killer, sans inspecteur dépressif qui enchaîne les strip-teaseuses.

Syndrome du sauveur ou peur de s'engager ? Sans doute les deux.

Pas d’associée hystérique qui la gonfle à se prendre pour sa mère... Une existence normale. Une existence simple où l'on peut draguer un beau garçon. Avoir des conversations légères. Parler d'art, de musique. Passer ses après-midis dans les musées. Profiter d'un concert de Wild Anarchist - en tournée dans toute l'Europe, aujourd'hui à Paris - en compagnie de son nouvel amant... La vrai vie.

Law, plongée dans ses pensées, regarde intensément Alexander. Gêné, il lui demande :

— Tout va bien ?

— Oui. Je te trouve magnifique. Elle lui passe la main dans les cheveux et reprend : la musique n'est pas décédée, on a «Wild Anarchist» ! En plus c'est un groupe de Glasgow, comme toi.

— Je viens de Belfast.

— Mais t'as grandi à Glasgow.

— Effectivement.

— Irlandais, c'est pour ça !

Le jeune homme la regarde, ne comprenant pas sa réflexion. Law fait une petite grimace, l'air de dire : « laisse tomber », se rapproche de lui, puis l'embrasse.

Il faut en profiter temps que c'est possible, tout ceci ne durera pas.

Étrangement, son psy commençait à lui manquer. Ces séances lui faisaient du bien. Mortensen commençait à recouvrer la mémoire, des souvenirs perdus après son accident. Mais elle ne voulait pas partir.

Non je n'ai pas envie de quitter Alex, d'autant que je le connais depuis longtemps... Enfin, longtemps... Si avoir rencontré quelqu'un dans ses rêves peut être considéré comme une véritable rencontre. Quand je me suis installée à la terrasse de son petit restaurant, je l'ai reconnu aussitôt, lorsqu'il est venu me servir. Lui aussi semblait m'avoir déjà vu quelque part. Je ne pouvais cependant pas lui dire... J'ai parfois l'impression de rêver la vie d'une autre, comme si j'étais dans sa tête.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Salt Penry ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0