5:15 THE ANGELS HAVE GONE

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London. 7 PM.

Londres au crépuscule est toujours hyper-active. Les tours de verre s'illuminent les unes après les autres, les voitures se poursuivent sur les boulevards, se chevauchant dans une danse effrénée contre la montre. La circulation, les piétons grouillant sur les trottoirs, les coups de klaxons, animent l'atmosphère de cette ville aux multiples cultures. Un homme court dans une ruelle, effrayé. Law apparaît devant lui, sortie d'une rue perpendiculaire et lui assène un coup de poing, le stoppant net dans sa course. Elle le menotte à une gouttière, puis sort son portable de la poche de sa veste :

— 41 Moorehouse Road, Owen McFadden, vous pouvez venir le cueillir.

Elle s'en va, laissant l'homme attaché au conduit de zinc. Il crie :

— Tu ne vas pas me laisser là ?!... Hey !

Le pauvre bougre tente frénétiquement de se détacher en continuant de hurler :

Hey ! Sérieux, t'es une grande malade !... Salope !

Law s'éloigne tranquillement, sourire aux lèvres.

Moi c'est Lawrina Mortensen. J'étais dans la police avant, mais j'ai tout plaqué pour des raisons personnelles. À vrai dire, je ne m'en souviens pas. Rien. Le vide. Aujourd'hui, j'enquête sur des phénomènes étranges. Pas très glorieux comme boulot, on me confond souvent avec les médiums. Mais je ne chôme pas. Au fait, j'insiste bien dessus : je ne suis pas médium.

Owen McFadden. La police recherche ce type depuis un moment. Par pur hasard, Law le voit au pub où il a l'habitude de s’abreuver avec ses amis. Cette semaine, elle enquête sur deux affaires complexes, mais n’a pas pu se retenir. Un pareil poisson, ça ne se refuse pas : si elle l’amène au commissariat, tel un trophée, son image auprès de la police s’en verra grandement améliorée.

Ce con n'est même pas foutu de se cacher correctement !

TOC, TOC, TOC. L’homme de main tourne la tête, intrigué par le bruit. Il aperçoit l'ex-inspectrice, postée de l’autre côté de la baie vitrée, souriant jusqu'aux oreilles. Le « rat » file par l'arrière boutique, mais Law connaît la maison et coupe par le passage qui longe le flanc du pub, le bloquant deux ruelles plus bas.

Par contre le chacal court vite, il a fallu ruser !

*

Paddington Flat.

Law ouvre la porte d'entrée et interpelle sa coloc :

— Felicia, suis rentrée ! Je l'ai enfin épinglé !

Félicia sort sa tête du coin cuisine :

— Bien, je ne mangerai pas seule ce soir, pour une fois ! Et tu me raconteras...

— Carrément ! lance l'enquêtrice en s'affalant dans le sofa.

L'appartement n'est pas grand, mais, relativement agréable à vivre. La porte d'entrée s'ouvre sur un petit corridor dont le prolongement débouche sur une petite salle d'eau carrée, très bien aménagée. L'ouverture à droite donne sur une belle salle à manger. À gauche, un petit bar avec une cuisine équipée juste derrière. Sur le mur d'en face, une grande fenêtre et une baie vitrée donnant sur un balcon. La pièce est très lumineuse. De l'autre côté, un canapé, deux fauteuils, une table basse transforment l'espace en un confortable salon. À droite de ce petit cocon, deux portes s'ouvrant sur les chambres des deux colocataires. Ici c'est « la maison du bonheur ».

Félicia, ma coloc. Que dire ? Félicia est belle avec sa peau d'ébène. Grande, élégante, d'une nature généreuse, enthousiaste et bienveillante. Félicia est une crème. Une vraie maman. Quand on n'a plus de famille, c'est bon de savoir que quelqu'un veille. Non, Félicia n'est pas une ancienne cliente ! C'est moi qui fut la patiente d'un soir de Félix, infirmier au St Mary's Hospital. Félix est un travesti. Il se vit en femme en dehors du travail. Pourquoi seulement en dehors du travail, vous allez me dire ? Félix tient à son job et se faire charcuter, pour lui, c'est hors de question. Ce que je peux comprendre. Elle cherchait une coloc après sa rupture. Je m'installais le lendemain.

*

Paddington Flat. Night.

Law sort discrètement de sa chambre pour aller boire un verre d'eau, dans la cuisine. Elle repart se coucher, quand quelque chose l'arrête. La jeune femme sent une présence, qu'elle n'arrive pas à s'expliquer. À cette heure, Félicia dort à poings fermés. Mortensen se retourne, scrute l'obscurité. Rien. Perplexe, elle n'insiste, cependant, pas et retourne dormir.

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