LA MAISON DU DIABLE
— Cette maison n'est plus habitée depuis des années.
— Et c'est tout ?... bon…
Law avance vers la porte, puis se tourne vers l'agent immobilier.
— Ah non, non, moi je n’y rentre pas, lui dit l’homme, horrifié.
L’enquêtrice hausse les épaules et pivote la poignée. L'agent la regarde avec insistance disparaître dans l’antre diabolique, un nœud au ventre lui donnant la sensation qu’il ne la reverrait plus jamais. La jeune femme referme derrière elle, puis avance dans la pénombre. Le plancher craque. Jusque-là elle ne remarque rien de bien étrange. Soudain, Mortensen perçois des voix lointaines. Des voix en détresse, émanant de sous le sol ou des murs. A cet instant, son esprit est submergé par un sentiment pénible, plus violent qu'une terreur nocturne. Comme si l'espoir n'existait plus. Une sensation absolue de non-retour.
Et si, sous le plancher, c'était vraiment l'enfer ?
Law se précipite à la cave. Personne. Elle scrute tout l'étage inférieur. Personne. Mais cette angoisse la tenaille toujours.
Qu'est ce que c'est que cet endroit ?!
Elle s'assied sur les marches de l'escalier principal, face à la porte de la cave. Cette impression dans les tripes, comme si l'enfer était dans les murs, dans le plancher, sous le planché… Dans chaque atome de la maison. L’enquêtrice sort du bâtiment réalisant qu'elle avait raison : ce n'est pas elle le problème. Quelque chose ne va pas dans ce monde. Tout est totalement irrationnel. Certes les gens ont toujours été fous, tendus, dépressifs, mauvais, mais en dehors de la société, la vie est logique. Les lois de la physiques sont les mêmes pour tout. Cependant dans cet univers on se serait cru dans la tête de quelqu’un. Non pas dans la réalité.
Law sort son arme, la presse contre sa tempe et tire.
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