Chapitre 11 : Zach
Son père était très sérieux. Il y avait de grosses chutes de neige. Zach soupira alors qu'il changeait les draps de sa chambre qu'il allait laisser aux filles. Pourquoi n'y avait-il pas assez de chambres ? S'il avait bien compris, pour maintenir l'illusion ses parents allaient faire chambre commune. Lui allait dormir dans la bibliothèque sur le canapé lit. À la base, Clara avait dit de ne pas le faire, mais il se sentait mal à l'idée de laisser des filles dormir sur un canapé.
-Est-ce que je peux t'aider ? Wow, c'est ça ta chambre ?
Il se retourna vers Clara.
-Tu peux changer les oreillers si tu veux.
-Ça me gêne de prendre ta chambre.
-Et moi ça me gêne qu'on ait cette conversation. Je ne vais pas te laisser dormir sur un canapé lit. Sérieusement. Clara. Je ne laisse pas ma chambre à n'importe qui. Et puis, elle est ultra confortable.
-Tu as l'air mal..
-Je ne suis pas nécessairement à l'aise avec l'idée que Betsy dorme dans les parages. Alors qu'entre nous.. on ne dort pas, si tu vois ce que je veux dire.
-Je suis sûre que Monica sera ravie de te laisser sa place dans le lit.
-Oh non. Certainement pas. Je crois que je vais arrêter, elle commence à s'accrocher à moi, c'est saoulant.
Zach borda les draps et observa Clara à la dérobée. Elle s'appliquait à bien mettre les oreillers sur le lit. Quelle perte de temps. Clara détaillait les meubles et la chambre.
-Notre chambre d'amis a dû te paraître..
-Chaleureuse. J'ai passé une bonne nuit.
-En parlant de cette nuit là.. Zachary, je..
On frappa à la porte et Mme Ferguson arriva.
-Désolée de vous déranger, encore une fois, les enfants. Je t'ai posé des draps et des oreillers dans la bibliothèque mon ange. Et j'ai mis des bûches pour la cheminée.
-Okay. Merci beaucoup Maman. Maman ? Tu ne me déranges jamais.
Sa mère lui envoya un baiser et elle referma la porte. Clara le fixait d'un air goguenard.
-Tu ne me déranges jamais. J'ai un mot à dire : LOL.
-Techniquement c'est un acronyme, alors tu en as dit trois. Mais je vois ce que tu veux dire. Tu viens m'aider à faire mon lit, vu que je viens de faire le tien ?
-Okay.
Il était un peu exaspéré par l'attitude de Clara. Elle sous-entendait qu'il mentait et il n'aimait pas ça. Il l'interpella et la blonde se retourna. Elle avait un grand regard innocent. Il lui lança un oreiller dessus et elle se mit à rire. Il se rendit à la bibliothèque et il déplia le lit. Il lui demanda de faire le lit pendant qu'il faisait un feu dans la cheminée. C'était l'unique source de chaleur de la pièce. De grandes flammes finirent par sortir. Il sentit bientôt la présence de Clara à ses côtés.
-On a jamais reparlé du bai...
On frappa à la porte et Zach soupira avant de dire à la personne d'entrer. C'était Betsy. Elle avisa de la présence de Clara et la fusilla du regard. Zach leva les yeux au ciel.
-Oui ?
-Ton père m'a envoyé pour vous chercher. On ne va pas tarder à manger.
Son père avait décidé de cuisiner, chose qu'il n'avait pas fait depuis des années. Était-ce la proximité avec Noël qui le rendait comme ça ? Zach descendit dans la cuisine et il s'arrêta en voyant ses parents entrain de discuter dans la cuisine. Sa mère était assise sur le plan de travail avec un verre d'eau pétillante à la main et son père était entrain de faire une salade juste à côté.
-C'est sympa d'avoir accepté qu'ils restent ici, fit Zach en s'approchant.
-C'est normal Zachary. Et puis tu aurais pu me dire que tes amis.. Juan et Clarabella avaient leur père qui travaillait dans mon entreprise.
-Dans l'entreprise de Grand-Père. Oui. Il travaille à Ferguson Industrie. Pourquoi ? Ça te pose un problème ?
-Zachary, je te trouve très agressif. Je n'ai jamais trouvé qu'il y avait de sots métiers, au contraire, j'aimerai beaucoup discuter avec lui pour savoir s'il y a des choses que je devrais améliorer.
-Commence par améliorer son salaire, il t'aimera plus.
Andrew le regarda et leva les yeux au ciel. Avant de continuer à trancher son échalote.
-Non, mais Papa, je déconne à moitié seulement, je te raconterai quand on aura une minute.
-Viens avec moi à la cave. On va ouvrir une petite bouteille de rouge. Jill', tu peux surveiller la cuisson ?
-Mais ouuui.
Zach suivit son père au sous-sol dans la cave à vin. C'était l'une des exigences de ses parents en achetant la maison. Une belle cave.
-Alors...
-La mère de Clara et Juan a perdu son emploi.
-Ah merde.
-Oui comme tu dis, c'est pour ça que je disais que je déconnais à moitié. Je.. ce sont des gens super Papa. Vraiment super. Quand j'ai été dormir chez eux la semaine dernière, ils m'ont accueilli et tout et.. je ne savais pas. Juan a fini par me le dire.
Son père le regarda avec tendresse.
-Tu sais Zachary, j'ai toujours su que tu avais un grand cœur. Toujours. Je ne peux pas te promettre de lui trouver un emploi mais sache que si j'entends parler de quelque chose, je la recommanderais
-Merci Papa. Tu n'es pas obligé de faire ça..
-Non, je ne suis pas obligé. Mais si tu savais à quel point j'aime voir de la fierté dans ton regard. J'ai la sensation de ne pas avoir totalement raté ma vie.
-Je suis souvent fier de toi. Sauf quand tu joues les hypocrites avec ta femme. Deux bouteilles de rouge, ça devrait suffire non ?
Tout le monde en prit, sauf Juan parce que sa sœur lui interdit.
-Mais j'ai presque 18 ans !
-Justement, tu as presque 18 ans.
-Tu ne vas pas chipoter à 2 mois près !
-Bien sûr que si.
Elle lui rétorqua quelque chose en espagnol qui fit rougir le garçon. Puis, il éclata de rire.
-C'est bien parce que tu es ma sœur préférée hein !
Il embrassa Clara sur la joue. Il y avait beaucoup d'amour entre eux. Zach profita de cette animation inhabituelle chez eux pour regarder ses parents. Sa mère parlait avec L'ex de Clara et sa cousine. Et son père semblait obnubilé par Clarabella. Cela refroidit Zach immédiatement et il vida son verre de vin avant de s'en servir un autre. À quoi jouait-il ? Il voulait se trouver une nouvelle maîtresse ? Clara riait aux éclats et elle rejetait ses cheveux en arrière dévoilant son cou. Elle avait envie de se faire vampiriser ou quoi ? Son père souriait, avec ce petit sourire en coin qui le rendait si.. charmant. Zach avala son second verre et s'en servit un troisième. Au moment précis où il portait le verre à ses lèvres, il capta le regard de Jillian. Il le reposa immédiatement sur la table, avant de changer d'avis et de vider le liquide dans le verre de sa mère. Clara fronça des sourcils et elle sourit de nouveau au père de Zach.
-Zachary m'a dit que vous adoriez faire de la formule 1..
-Vous n'avez pas idée à quel point Clara.
-J'abuse peut-être mais j'adorerai un jour aller sur un circuit avec Zach et vous..
Elle tourna ses yeux vers Zach et il avala sa salade de travers. Il toussa et secoua la tête. Elle avait l'air inquiète. Tellement qu'il se coupa avec son couteau. Zach se leva et fila dans le cuisine. Clara le suivit.
-Ça va ?
-Je peux savoir à quoi tu joues au juste avec mon père ? Tu as envie de finir dans son lit ou quoi ?
Elle le gifla et le fixa avec colère.
-Tu n'es qu'un connard ! Ne me touche pas !
Il la rattrapa pourtant et la serra contre lui. Il s'en voulait, il l'avait blessée. Il la recula légèrement et la fixa.
-Je ne voulais pas te blesser, je.. je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Je suis un con.
-C'est clair. Non seulement tu es un con mais tu pues l'alcool. Lâche-moi immédiatement.
-Clara.
-Zach, tu es là.
Il releva les yeux et Clara en profita pour se détacher et passer à côté de son père. Ce dernier levait le sourcil. Il avait l'air un peu gêné néanmoins.
-Désolé de t'avoir dérangé. Ça ne m'étonne pas trop que ce soit ton style cette petite. Elle est.. charmante.
-Elle est trop jeune pour toi. Beaucoup trop jeune.
-Zach. Il serait peut-être temps que tu apprennes à la fermer. Vraiment. Et que tu ne boives plus d'alcool.
Il resta sombre pendant tout le reste de la soirée et au moment d'aller se coucher, il se rappela qu'il avait laissé sa chambre à Clara et Lily. Il grommela et il frappa à la porte. Clara vint lui ouvrir. Sa mère lui avait passé un pyjama. Comme à toutes les filles. Plus exactement, elle portait une nuisette toute mignonne.
-J'ai pas pensé à prendre mon pyjama et mes affaires..
Elle le laissa passer sans dire un mot et il prit un pyjama dans sa commode. Il prit aussi sa trousse de toilettes pour aller dans la salle de bain de l'étage. Elle n'était plus là. Il soupira. Il la croisa de nouveau dans le couloir.
-Zach.
-Je comprends que tu ne veuilles plus me parler, pas la peine de te forcer. Je suis désolé.
Il ouvrit la porte de la bibliothèque et la referma. Il faisait chaud dans sa bibliothèque. Il s'allongea sur le canapé lit. Pourquoi agissait-il toujours comme un con ? Il s'en voulait en plus. Il n'était pas comme ça d'ordinaire, il le savait. Mais il était las de son père, de ses histoires de cul. Il était las de l'hypocrisie de sa mère. Il était las de sa capacité à se mettre à dos des gens innocents. Clara était innocente. Il essayait de la pervertir et c'était tellement mal. Il s'en voulait tellement. Il ferma les paupières. Il ne sut pas vraiment quand il s'endormit. La dernière chose dont il se souvint, c'était les flammes de la cheminée. Aussi, il fut étonné quand il ouvrit les yeux en milieu de nuit de voir Clara sur un fauteuil.
-Clara ! l'appela-t-il.
Elle dormait. Il se leva. Elle dormait profondément. Il la bougea et elle se réveilla. Elle se frotta les yeux. Elle était fatiguée.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
Il la souleva pour la mener sur le canapé-lit.
-Juan m'a demandé de changer de place avec lui, et je voulais pas dormir avec mon ex.
-Tu as préféré dormir avec moi.
-Tu es un con mais tu ne m'as jamais brisé le cœur toi.
-Je suis désolé.
-Oui, je sais que tu es désolé et je te pardonne.
Il n'avait plus envie de dormir et elle non plus apparemment. Ils étaient tous les deux allongés dans le canapé lit, il n'y avait plus que des braises dans l'âtre.
-Est-ce que j'embrasse mal Zach ?
-Quoi ?
-Est-ce que j'embrasse mal ? Tu ne m'as pas reparlé du baiser et je me dis que..
-Ce n'est pas de ta faute.
-J'ai l'impression que tu me mens.
Elle avait l'air embêté et Zach retira une mèche de cheveux blonds qui se plaçait entre lui et elle.
-Mais non. Pourquoi tu crois ça ?
-Tu n'es que le deuxième garçon que j'embrasse.
-Ah. Tu penses que tu n'es pas douée, c'est ça ?
-Je pense que je suis nulle.
-C'est pas le cas. Mais, il faut juste que tu t'entraines.
-Tu crois ?
-Bah ouais.
Il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'embrasse de nouveau. Ce baiser l'ébranla. Il ne savait pas pourquoi. Il était fatigué, il était entrain de cuver mais ce baiser lui fit du bien. Il en avait besoin. Il avait passé une journée bizarre. Avec son plan cul et ses parents dans les parages... Il avait besoin d'évacuer. Clara l'embrassait toujours avec douceur... pourquoi elle faisait ça ? Ça l'exaspérait. Il prit le contrôle et l'embrassa avec ardeur. Il bascula sur elle, et elle bascula sur lui en roulant. Il sentait son corps de manière exacerbée et il se rappela ce qu'il s'était promis. De ne pas coucher avec elle. Il ne tomberait jamais amoureux d'elle. Et elle.. c'était tout ce qu'elle cherchait.. un gars pour l'aimer. Clairement pas lui.
-Clara..
Elle se recula et le regarda.
-Zachary. Est-ce que j'embrasse si mal que ça ?
-Non. Aucun souci.
Il avait ses mains sur ses cuisses et il était partagé entre son envie de les remonter et de lui retirer sa nuisette et la raison qui lui dictait de cesser de la toucher.
-Tu es un mauvais professeur. Tu avais dit que tu m'apprendrais, mais tu ne m'apprends rien.
-Je ne peux pas t'apprendre certaines choses Clarabella.
-Ah bon , Comme quoi ?
-À jouir... de l'instant présent, ajouta-t-il en voyant ses grands yeux s'écarquiller. Je ne peux pas t'apprendre à donner à un homme une érection, parce que tu vas me donner à moi une érection et je n'en ai pas envie. Mais vraiment pas.
-Ah. C'est parce que je ne suis pas..
-Oh non Clara, ce n'est pas de ta faute. Mais seulement parce que je ne coucherai pas avec toi. Et que si j'ai une érection, je vais devoir aller réveiller Betsy.
-T'es con.
Elle se laissa tomber sur le côté et elle se mit à rire.
-Je suis sûre que tu n'en serais pas capable ?
-De ?
-D'aller réveiller Betsy pour une partie de jambes en l'air.
Zach se leva et enfila son peignoir.
-Heu.. qu'est-ce que ?
-Je vais m'envoyer en l'air..
Clara se redressa et Zach ne put s'empêcher de regarder son épaule dénudée. Elle avait une peau très blanche, même en ce mois de décembre. Il tourna les talons et entra dans la chambre d'amis. Et s'approcha de Betsy et lui embrassa la joue. elle se réveilla et le regarda. Il lui fit signe de la suivre. Il jeta un coup d'œil du côté de la bibliothèque et il vit le visage de Clara. IL pouvait deviner sa rougeur. Il ouvrit le bureau de son père attenant. Il entraina Betsy dedans.
-Je savais que tu allais finir par craquer Zach.
-Ne dis rien. Il ne faudrait pas qu'on réveille mon père. Tu ne crois pas.
Il lui retira le haut du pyjama et la souleva. Il tourna les yeux et il vit le bras de Clara repousser la porte entre le bureau et la bibliothèque. Il était faible. Tellement faible. Et il se détestait aussi. Il renversa Betsy sur le côté et il fit en sorte d'étouffer ses cris et gémissements. Ce n'est qu'après coup qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas mis de préservatifs. Betsy le rassura sur ce point, elle préférait même. Il la raccompagna à sa chambre et descendit dans la cuisine. Il y trouva Clara entrain de se servir un verre d'eau.
-C'est si facile que ça ?
-Que quoi ? demanda Zach en ouvrant le réfrigérateur pour prendre la bouteille de lait.
-De coucher avec quelqu'un sans conséquence.
-Oui. C'est aussi facile que ça..
-Alors pourquoi ça me rebute tant ?
-Parce que tu n'es pas prête émotionnellement. Tu es toujours blessée mais je vais faire en sorte de changer ça.
Il allait boire à la bouteille mais il avisa de la présence de Clara. C'était sale de faire ça. Il prit un verre, versa le liquide dedans et lui demanda si elle en voulait avant de ranger la bouteille.
-Si je prends un paquet d'Oreo, ça te dit de le partager avec moi dans la bibliothèque ?
Elle passa à côté de lui et prit la bouteille de lait avec elle. Zach sourit. Ils s'allongèrent dans la bibliothèque, Zach refit un feu et ils se mirent à parler.. beaucoup. De tout. De rien. Et il apprécia beaucoup, il n'avait pas parlé comme ça avec quelqu'un depuis longtemps. Ça lui avait manqué. Il le savait désormais.
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