Chapitre 15 : Zach
-Alors Zachary, tu as une petite amie ?
Il vit 6 personnes se tourner vers lui. La nouvelle épouse de son grand-père maternel était toujours aussi chiante. Il comprenait pourquoi sa mère avait toujours mal pris le divorce de ses parents avec une telle belle-mère.
-Non. Je n'ai pas de petite amie.
-Tu sembles très attaché à cette petite.. comment s'appelle-t-elle déjà ?
-Clarabella ? s'hasarda-t-il en levant les yeux au ciel.
-Oui, c'est ça. Tu ne l'aimes pas ?
-Non. Je ne l'aime pas. Pas dans le sens que tu entends en tout cas.
-Tu chipotes mon chéri, intervint sa Grand-Mère Ferguson.
-Pas du tout. Je l'apprécie, c'est une fille bien. Pas une fille pour moi.
Ce fut au tour de sa mère de pencher la tête et de lever les yeux au ciel.
-Quoi Maman !
-Je ne vois pas pourquoi tu considères que tu ne peux pas avoir une fille bien.
-Parce que je n'ai pas envie d'une fille bien Maman. Les filles bien, il faut les cajoler, leurs faire des mamours. C'est pas pour moi. Je préfère aller droit au but. Comme Papa.
Son père leva le sourcil.
-Je peux savoir ce que ça veut dire ?
-Je veux dire que Maman et toi vous n'êtes pas un couple ultra culcul, genre à vous donner la main dans la rue, vous êtes un couple mais vous gardez une certaine indépendance, je trouve..
Son père lui signifia du regard qu'il devait arrêter tout de suite.
-Et puis, je ne sors pas avec Clara. Non. C'est la sœur d'un ami. Non. Par contre, comme tu veux tout savoir, je couche avec Betsy.
-Tu parles de la petite qui a passé la nuit chez nous ?
-Oui. Mais bref, passons.
-Elle a un petit ami Zach ! s'exclama sa mère.
-Elle porte aussi un anneau de pureté. Ce n'est pas mon problème.
-Sauf le jour où tu te prendras un coup dans la figure par le jeune homme, remarqua le père de sa mère.
-Ce jour là, je porterai plainte, je suis sûr que David sera ravi de me défendre. Je veux dire, c'est tout l'intérêt d'avoir un parrain avocat, non ?
-Hum.
Son père avait l'air à la fois mécontent et inquiet pour lui.
-Papa. Je ne risque rien d'accord, te fais pas de bile. Par contre, ça vous dérange si Clara vient avec moi à Montréal en février ? Ça pourrait être l'occasion de lui montrer la ville, je ne sais pas si on aura toujours des contacts après le lycée.
-Je préfèrerai la connaître avant.
Zach regarda son grand-père Ferguson.
-Pourquoi ? C'est une fille bien, n'importe qui te le dira. Maintenant si tu ne veux pas nous accueillir, je demanderai à mon parrain, il sera ravi.
-Ton esprit de fronde est agaçant à la fin Zachary, tu es un homme. Pas un ado.
-Je suis désolé. Je pensais simplement que tu avais confiance en moi. C'est tout. Et.. si elle ne vient pas avec moi cette année, elle n'en aura sûrement pas les moyens après.
-Très bien. Tu n'as qu'à venir avec ton amie.
Zach sourit sincèrement à son grand-père et se pencha pour lui faire un bisou.
-Merci beaucoup. Tu vas voir Clara est une fille géniale. Elle est gentille, elle est douce. Tu sais quoi ? Je vais l'appeler pour qu'elle vienne, tu pourras la rencontrer.
-Je sais que nous sommes le 26 mais..
-On est le 26 justement.
Zach se leva de table et appela Clara, elle répondit à la deuxième sonnerie.
-Est-ce que tu veux passer à la maison ?
-J'étais à deux doigts de t'appeler pour savoir si je pouvais venir. Papa travaille et Juan est malade alors il est insupportable et Maman lui laisse tout passer. Je suis là dans 10 minutes.
Zach sourit et revint vers ses grands-parents dans le salon.
-Elle arrive dans 10 minutes, elle voulait passer de toute façon.
Elle arriva 10 minutes plus tard comme elle l'avait prévue. Elle avait une boîte à la main. Elle l'embrassa sur la joue. Il la débarrassa de son manteau et il entendit la voix de sa mère derrière lui.
-Clarabella ! Comment vas-tu ma chérie ?
-Très bien Mme Ferguson. Tenez, j'ai préparé des gâteaux ce matin.
La mère de Zach ouvrit la boîte et l'odeur qui s'en dégagea fit saliver Zach. Il était à deux doigts d'en piquer un mais sa mère referma la boîte.
-Vous n'avez qu'à aller dans le salon, qu'est-ce que tu veux boire ma chérie ? Une boisson froide, une chaude ?
-Un thé ce sera parfait madame.
Elle se dirigea d'elle-même dans le salon et elle s'arrêta. Elle eut un grand sourire et se tourna vers Zach. Ce dernier ne savait plus où se mettre tant la rencontre avec ses grands-parents avait l'allure d'un entretien d'embauche. Il aurait voulu mettre fin à ça mais il ne le pouvait pas parce que Clara répondait toujours avec aisance et sincérité. Il la regarda parler, bouger ses lèvres. Comment Ethan s'était débrouillé pour lâcher une fille pareille ?
-Et quelle université comptez-vous rejoindre ? demanda M. Ferguson.
Zach fixa son grand-père. Autant ses autres grands-parents semblaient sous le charme des grands yeux violets de Clara mais lui.. l'intraitable PDG de Ferguson Inc.. Zach ne savait pas.
-J'hésite encore. Je pense que je vais postuler un peu partout et selon l'endroit où je serai prise j'aviserai. Je sais que mon père aimerait que j'aille à Princetown mais..
-À Princetown ? Pourquoi ?
Clara tourna ses yeux vers lui et lui sourit.
-Parce qu'il a fait ses études à Princetown.
-T'es sérieuse ? En quoi ?
-Je.. j'ai un doute mais mon père est ingénieur automaticien ou quelque chose comme ça.
Zach était éberlué. Peut-être trop parce qu'elle se mit à rosir et il s'en voulut.
-Je veux dire.. ton père travaille chez Ferg' son métier n'est pas du tout en rapport avec ses capacités.
-Tu sais.. ça ne fait pas 18 ans qu'on habite ici, ça ne fait que 15 ans. Avant nous déménagions tout le temps parce qu'on avait besoin de lui partout. Nous sommes venus en vacances pas très loin d'ici et nous sommes tombés en panne dans cette ville.. en gros, nous ne sommes jamais repartis. Mon père a fait un choix, peut-être pas le meilleur pour lui d'un point de vue professionnel mais d'un point de vue familial si. Tout dépend où l'on met l'ordre de ses priorités, tu ne crois pas ?
-Si. C'est juste que.. je ne sais pas si j'aurais fait ce choix là.
-Mets toi dans la situation de déménager avec deux enfants en bas-âge, tu verras..
-Oui oui je comprends. Princetown... wow. Et ta mère ?
-Université de New-York. Rien de très prestigieux.
Le grand-père de Zach sourit.
-Si je peux vous donner un conseil, tenter le plus prestigieux. Il y aura de biens meilleurs insertions professionnelles et j'ai deux trois contacts à Princetown. Nous en reparlerons quand vous viendrez nous voir en février.
-Je vous demande pardon ?
Elle se tourna vers Zach et ce dernier fusilla du regard sa grand-père.
-Vous allez venir chez nous en février.
-Il vous en a parlé ? C'était.. enfin, je disais juste que j'aimerai venir visiter votre pays mais je ne pensais pas vraiment que Zachary vous demanderait pour l'année prochaine ! Je ne sais pas quoi dire.
-Acceptez tout simplement.
-Il faudrait d'abord, que je demande la permission à mes parents.
-Arrêtez, vous la mettez mal à l'aise, viens on va dans ma chambre.
-Ça ne me gêne pas, c'est juste.. surprenant. C'était plus une blague qu'autre chose pour moi. C'est très gentil à vous de m'inviter monsieur Ferguson.
Zach se leva et prit le bras de Clara pour la lever. Il ne la lâcha qu'une fois dans sa chambre.
-Tu aurais pu m'en parler.
-Je leur ai juste demander si éventuellement je pouvais inviter quelqu'un chez eux.
-Zach. Je n'aurais pas les moyens d'y aller.
-Je..
-Je n'ai pas d'argent à perdre dans un billet d'avion.
-Est-ce que j'ai dit le contraire ? Clara ?
Elle fronça les sourcils et posa ses mains sur ses hanches. Elle allait l'envoyer chier rapidement et cela ne manqua pas. Elle éleva la voix et Zach imagina que Mme Gonzales devait parler comme ça quand elle était mécontente. Il tourna le dos pour aller vers son bureau.
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
Il prit l'enveloppe sur son bureau et l'agita.
-Mon parrain m'a envoyé deux billets d'avion aller et retour. Comme tous les ans. Il me dit tous les ans de ramener ma petite amie. Normalement je revends le deuxième, il le sait. Mais.. là je peux te le donner. T'es pas ma petite amie, mais c'est un détail.
-Zach.
-Clara. J'ai deux billets, un aller et un retour qui est payé et je ne sais pas quoi en faire. Tu les prends ou je demande à Juan de venir avec moi. Lui va accepter.
-Je ne sais pas quoi dire.
Zach se rapprocha de Clara et lui fit un sourire.
-DIs juste oui. Clara.
Il lui prit les mains et la vit baisser les yeux. Il lui remonta le visage.
-Okay, marmonna-t-elle.
-Quoi ?
-Okay, je veux bien. Mais ça me gêne.
-Ce qu'on va faire maintenant va beaucoup plus te gêner, crois-moi. Je dois t'apprendre à faire sortir la lionne qui est en toi. Tu as le potentiel d'une bombe sexuelle Clara. Déjà, on va revoir ta démarche.
-Ma.. démarche ? Qu'est-ce qu'elle a ma démarche ! Elle est normale !
-Oui. Justement, elle est normale. Je veux qu'elle devienne sexy. Je veux avoir envie de te regarder parce que tu as un cul divin, pas parce que tu as un regard épatant.
-C'est clairement sexiste, tu t'en rends compte ?
-Oui. Mais je pensais que tu voulais apprendre à pécho. Tu crois que ça se passe comment ? Tu dragues, tu baises ou pas, et c'est terminé. Tu voulais devenir une Bad Girl. Assume. Tu le veux toujours ou pas.
Il la vit réfléchir, il aurait aimé être dans sa tête. Elle releva ses yeux d'un air déterminé.
-Je veux être une Bad Girl, je veux être comme Monica et arrêter de me prendre la tête pour rien.
-Bah voilà, on progresse. Je reviens.
Il ouvrit la porte et entra dans la chambre de sa mère, direction son dressing. Il prit de hauts talons et revint dans la sienne. Clara avait ouvert la fenêtre qui menait sur le petit balcon. Elle regardait le jardin recouvert de neige.
-Je suis là.
Elle se retourna et se mit à rire.
-Non.
-Oh que si.
Elle soupira, retira ses bottes plates et enfila les escarpins.
-Rattrape-moi si je tombe.
-Okay. Bon, un pied devant l'autre, dos droit, menton relevé et tu fais un balancier.
Il vit son regard absent Et il décida de lui faire un exemple. Il était déjà en chaussette. Il monta sur la pointe des pieds.
-Un pied devant l'autre, le ventre rentré, le dos droit, le menton relevé, répéta-t-il, et tu marches.
Il était ridicule, il le savait, d'ailleurs, il le remarqua tout de suite en la regardant.
-Comment tu sais faire ça ?
-Ma mère était mannequin. À toi. Tu as regardé. Tu t'es rincé l'œil et..
-Y'avait rien à regarder de spécial.
Zach leva le sourcil et lui fit signe de faire mieux que ça. Elle lui donna une pichenette et il tomba sur son lit. Elle marchait avec maladresse.
-Tu me files aucune érection. Rien. Que dalle. Aie confiance en toi.
-J'ai peur de me tordre les chevilles. Elles sont trop hautes.
-Je suis là pour te rattraper. N'aie pas peur. Regarde-moi. J'ai confiance en toi.
Elle se mit à marcher comme il lui disait pendant l'heure suivante. Elle en avait ras le bol, il le voyait mais, elle se débrouillait de mieux en mieux. Elle trébucha et il la rattrapa.
-Oups, excuse-moi, je suis désolée.
-Tu ne t'es pas fait mal ?
Elle releva les yeux et Zach vit de l'innocence dans les yeux de Clara. Comment pouvait-elle avoir un air aussi candide sur le visage ?
-Non, marmonna-t-elle.
Elle ne le quitta pas du regard quand il la redressa.
-Merci..
Elle avait posé ses mains sur son torse et étonnamment, il avait l'impression qu'elle touchait sa peau nue.Elle releva les yeux et se trouvait à quelques centimètres de sa bouche. Elle devint sèche. Il avait envie d'embrasser ses lèvres.
-Alors comme ça, je ne sais pas être sexy ? demanda-t-elle. C'est bizarre, j'ai pourtant l'impression que tu meurs d'envie de m'embrasser là tout de suite.
-Pas du tout.
Il savait qu'il n'était pas convaincant. D'autant plus qu'elle l'embrassa et qu'il répondit immédiatement.
-Je te l'avais dit. Tu as envie de moi. Ne le nie pas.
-Je nie.
Elle le poussa dans ses draps et retira les chaussures avant de s'allonger près de lui.
-Alors, c'est quoi la prochaine étape. Je sais marcher de manière sexy. Je sais embrasser de manière sexy..
-Je crois qu'il faut qu'on vérifie tout ça à taille réelle.
-C'est à dire.
-Demain, on va au Mall, je te désigne quelqu'un et tu l'attrapes dans tes filets, Méduse.
-Heu. Médusé pétrifiait les gens.
-Tu préfères être comparé à Ariel la petite sirène à la queue de poisson ?
-Non merci. Va pour Méduse.
On frappa à la porte de Zach et sa mère entra.
-Chéri, je vais avec mon père et ma belle-mère faire une course, on revient. Tes grands-parents Ferguson viennent de partir pour visiter l'entreprise.
-Okay.
-Je ne sais pas si tu seras toujours là Clarabella, aussi, je te souhaite une bonne soirée ma chérie.
-Merci madame Ferguson.
Elle referma la porte gentiment et Zach observa la façon dont était Clara. Elle était allongée sur le ventre, les pieds en l'air. Rien n'était plus décontracté que cette position. Elle se sentait bien ici. Et pour la première fois depuis longtemps, Zach apprécia être dans sa chambre, dans cette petite ville. Oui, il appréciait beaucoup.
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