Émotions et promesses

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Je reste interdite, les yeux écarquillés sous l'effet de la surprise. Je ne m'attendais clairement pas à une telle réaction de la part du duc de Westforest. Il me tient serrée contre lui, son visage est enfoui dans mon épaule et je peux sentir à la fois son souffle chaud et les légers tremblements qui parcourent son corps.

Je pose doucement mon regard sur lui, mais tout ce que je peux voir est son dos, recouvert d'une chemise blanche, et ses cheveux châtain clair. C'est alors que je sens une substance humide et chaude à la fois traverser le tissu de mon vêtement. Il pleure ? ! Mes yeux bleus s'arrondissent davantage, mais plus qu'étonnée, je suis touchée par sa peine et sa détresse, même si je n'en connais pas les raisons. Je décide donc de m'asseoir à côté de lui et de passer un bras autour de son dos, tandis que de l'autre main, je caresse sa douce chevelure.

Je me mets ensuite à fredonner la berceuse que me chantait ma mère chaque soir, tout en balançant doucement le haut de mon corps d'avant en arrière, entrainant celui de mon époux dans mon mouvement.

Je sens ses muscles se détendre petit à petit et sa respiration se calmer. Je comprends qu'il est en train de s'endormir dans mes bras, tandis que je le berce comme on bercerait un enfant. Cette image est tellement opposée à celle qu'il reflétait jusque là : celle d'un homme fort et confiant, plein d'assurance. Je réalise alors que je ne connais pas mon mari aussi bien que je le pensais et que j'ai encore énormément de choses à apprendre sur lui. Je me promets d'interroger Aurélie la prochaine fois que je serai seule avec elle.

En attendant, j'allonge délicatement le jeune homme sur notre lit afin de le laisser se reposer et le couvre pour qu'il ne prenne pas froid. J'essuie ensuite les larmes qui sont restées sur ses joues en murmurant :

- Bonne nuit, Mathieu.

Je contemple son visage endormi pendant quelques secondes avant de déposer un baiser sur son front. Je rougis face à ma propre audace et me glisse sous les couvertures, mais reste tournée vers lui. . .

*

J'ouvre les yeux et constate aussitôt que mon époux est toujours endormi, comme d'habitude. Je lui adresse malgré tout un sourire et me redresse. Je pousse la couverture et m'apprête à sortir du lit lorsque je sens une main se refermer autour de mon poignet. Je me retourne en sursaut pour faire face à mon mari, qui me fixe de ses yeux violets mi-clos.

- Je suis désolée de vous avoir réveillé. . . commencé-je.

- Restez, s'il vous plait, m'interrompt-il avec une voix suppliante.

Mes yeux s'écarquillent de surprise face à la façon dont il me regarde et me fais cette demande, comme si sa vie en dépendait ! Il a l'air si malheureux que je ne peux le lui refuser. . . Je rabats donc la couverture sur le bas de mon corps et m'allonge à nouveau face à lui. Il desserre aussitôt son étreinte sur mon poignet et j'en profite pour glisser ma main dans la sienne, dans un geste de soutien et de réconfort.

Il semble surpris par mon action car ses yeux s'écarquillent avant de se poser sur nos mains désormais unies, mais il semble aussi l'apprécier car il esquisse un sourire avant de porter ma main à ses lèvres et de se blottir à nouveau contre moi.

Un sourire attendri se dessine sur mon visage. Je me sers de ma main libre pour caresser à nouveau ses cheveux. Le silence qui s'est installé entre nous dure pendant quelques secondes encore, puis je l'entends dire :

- Merci.

- Je n'ai rien fait de spécial. . .

- Si et je vous interdis de me contredire sur ce point.

Je laisse échapper un rire. Le silence s'empare à nouveau de notre chambre, avant qu'il ne le brise encore une fois :

- Puis-je vous demander une chose ?

- Bien sûr ! Qu'est-ce que c'est ?

- C'est la seule chose que j'exigerai de vous : ne me quittez jamais, s'il vous plait. . . J'ai besoin de vous !

Mes yeux bleus s'écarquillent et je sens le rouge me monter aux joues. Je ne m'attendais pas à une telle déclaration, mais elle me touche tant !

J'attrape le menton de mon époux pour lui faire lever la tête, de façon à ce que nos regards se croisent et lui dis avec un grand sourire :

- Il est inutile de me demander une chose pareille. Je m'y suis déjà engagée en vous épousant.

Je vois ses yeux violets s'écarquiller et les larmes les envahir. Emporté par l'émotion, il se jette dans mes bras. Je le serre contre moi et peux à nouveau sentir les sanglots secouer son corps, mais je ne suis ni surprise, ni étonnée, cette fois. Je suis juste heureuse.

Je ferme les yeux et lui murmure :

- Je serai toujours à vos côtés, je vous le promets. . .

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