La lame s'enfonce dans ma chair, juste en dessous de mon épaule. Je lâche un cri de douleur, tandis que mon sang gicle. L'homme extrait son arme de mon corps, sans doute pour me frapper à nouveau. Je porte aussitôt une main à ma blessure, titube et tombe à genoux sur le sol.

C'est alors que j'entends des os craquer, accompagnés de cris de douleur, de peur, mais les plus dominants sont ceux de rage. Je redresse la tête pour voir le corps brisé de l'un de mes agresseurs gîsant dans une mare de sang, tandis que juste à côté, l'autre se fait embrocher par l'épée du duc en personne ! Mes yeux s'écarquillent et s'embuent de larmes de soulagement, pendant que, de son côté, mon époux laisse retomber le corps de sa victime dans la neige. Je l'appelle alors :

- Mathieu !

En criant son nom, je me remets debout avec peine et commence à avancer lentement vers lui. Je le vois se tourner vers moi, puis se relever pour se précipiter dans ma direction. Je l'ai presque atteint lorsque je m'effondre, à bout de forces et vaincue par ma douleur. Il me rattrape heureusement juste à temps et je sens aussitôt sa chaleur si agréable m'envahir, pendant que mon coeur se met à battre la chamade, comme à chaque fois que je suis à ses côtés. Je me souviens alors des paroles d'Aurélie :

"Je sentais mon coeur battre de plus belle rien qu'en pensant à lui et je me sentais si bien à ses côtés. . ."

Oui, c'est exactement ce que je ressens. Comment n'ai-je pas compris plus tôt ?

Je me blottis contre mon mari pour savourer cette chaleur si douce et si bénéfique qu'elle m'arrache un sourire de pur bonheur, puis plonge mes yeud bleus dans les siens pour lui déclarer dans un murmure :

- Je vous aime.

Je vois ses beaux yeux violets s'écarquiller et ses joues s'empourprer, puis. . . C'est l'obscurité totale. . .