Les fiançailles
Un grand feu est allumé sur la place principale, éclairant les guirlandes de fleurs qui ornent la capitale, mais le crépitement de ses flammes est couvert par le son mélodieux et enjoué sortant des instruments de quelques hommes et femmes. Ils sont accompagnés par des enfants qui tapent des mains en rythme, guidant ainsi les danseurs dans leurs pas. Je prends la main de ma jolie Calista pour la faire tourner sur elle-même. Elle jette un coup d'oeil en direction de la table où nous nous trouvions un peu plus tôt en compagnie de nos amis et remarque :
- Tiens, Robin n'est plus attablé.
En tournant la tête, je constate en effet que seuls Aurélie et Fidel sont assis sur le banc, discutant entre eux et échangeant parfois quelques mots avec leurs voisins. Je commence donc à chercher mon jumeau des yeux, tout en rassurant la jeune femme :
- Tu sais comment il est : il ne supporte pas de rester immobile. Tiens, le voilà !
Je lui indique son emplacement d'un geste de la tête et en posant ses yeux dans cette direction, elle découvre le jeune homme roux, en train de danser au milieu d'une bande d'enfants, effectuant de temps à autre quelques acrobaties pour les amuser, suscitant ainsi les éclats de rire et l'admiration des petits.
Elle remarque en riant :
- On dirait qu'il apprécie la compagnie des plus jeunes.
- C'est parce qu'il a gardé son âme d'enfant.
- Voilà pourquoi il adore nous taquiner, comprend-elle.
- Oui, mais ses plaisanteries n'ont jamais contenu la moindre trace de mensonge. . .
- Où veux-tu en venir ?
Je l'attrape par la taille et nous déplace sur le côté pour ne pas déranger les autres danseurs, puis plonge mes yeux dans les siens. Je sens mon coeur battre plus fort que jamais ! Je prends une grande inspiration pour me donner du courage et resserre mon étreinte sur la main de ma bien-aimée pour ne pas laisser la mienne trembler, puis lui demande sur mon ton le plus sérieux possible :
- Calista. . . Si je te demandais maintenant de m'épouser, est-ce que tu accepterais ?
Ses yeux bleu violacé s'écarquillent et ses joues s'empourprent. J'ai l'impression que mon visage est en feu et que ma poitrine va exploser, mais je puise dans toutes mes forces pour garder ma contenance et attendre patiemment sa réponse.
Sa bouche, arrondie par l'étonnement, finit par s'étirer en un doux sourire et elle m'adresse un hochement de tête. Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire de pur bonheur et lui annonce :
- Te voilà fiancée, désormais. . .
- . . . Jusqu'au jour où je serai ton épouse, pour toujours. . .
Sur ces mots, elle se met sur la pointe des pieds pour m'offrir un baiser, qui a le goût d'une promesse sacrée et éternelle.
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