Foutration.
En réponse au défi "retranscription en langage soutenu". Il est très difficile de ne pas succomber à la tentation de le défigurer, en n'élevant pas le langage, mais en en faisant un salmigondis de termes carabinés. C'est ce que j'appelle foutration, et de vrai, ça n'a aucun intérêt. Le défi peut-être intéressant deux minutes, pour rigoler, mais il ne permet peut-être pas d'améliorer son écriture, comme l'auteur du défi le prétendait. Je rechigne à me résoudre que la diversité du vocabulaire fait la qualité d'un texte, au contraire, sans équilibre, ça pue le snobisme en moins de deux. En fait, j'ai du mal à concevoir qu'on puisse améliorer un texte, même écrit comme le suivant. Le mot juste n'est pas forcément le plus élevé, c'est juste le plus juste. N'est-ce pas le fait même que le texte original soit en langage parlé qui en fait la saveur, et qui le justifie ? Le même texte traduit en une langue haute sonne faux, bidouillé, puisqu'il est surtraduit de part en part. Cette course au Talent a peu de saveur, s'accroche au premier défi venu pour éviter à l'auteur d'avoir à se chercher lui-même, à creuser dans son sens particulier qui rendrait son style unique, pour peu qu'il écoute la musique des mots. Je vous laisse à mon torchon.
Foutration.
Marc marche vite dans la rue où il n'y a personne. Il est pressé car il va chez le dentiste et il est en retard. il est super déçu car sa voiture est en panne et il aurait voulu la prendre. Son RDV est à 15 heures et il n'a que 5 minutes pour parcourir les 3 kilomètres restants, alors il stresse. Il faut dire qu'il stresse aussi parce qu'il a horreur d'aller chez le dentiste. Il a peur d'avoir mal. La seule chose qu'il aime, c'est rencontrer la secrétaire car il la trouve belle et sympa et elle a de la conversation. Son rêve est de vivre avec elle, d'avoir des gosses et une belle maison. Mais, il se fait des films car ça n'arrivera jamais. Même s'ils ont le même âge, ils n'ont pas les mêmes goûts dans la vie, il en est sûr. ça y est, il arrive. Finalement, il n'a que 10 minutes de retard et personne ne le lui reproche. Il s'assied dans la salle d'attente et se met à lire une revue de voiture, en attendant son tour.
Celui dont le patronyme se laisse extraire du dieu romain de la guerre presse hâtivement une jambe devant l'autre, sur la voie sur la chaussée de laquelle n'existe âme qui vive. Cet individu se locomotionne ainsi du fait qu'il doit aller faire raboter ses caries par un lustreur d'excroissances maxillaires, et boulette de boulette : la trotteuse l'attriste. Que de désappointement à la suite de l'interruption inopportune des fonctions motrices de son automobile, qu'elle aurait été salutaire ! Il escompte mirer son bienfaiteur à l'horaire où dînent les Ibères, et voilà que s'étendent encore un mille nautique et demi et cinq diligentes minutes avant le parvis fatal. Conséquemment, le pouls s'hérisse, le pelage s'alarme, le front goutte à gros bouillons. Plussement s'attarde-t-il sur cet accès d'anxiété par une timoraison naturelle au vu de l'extracteur de crasses buccales. Phobie de l'ouvrage des synapses en surménage. Unique bienfaisance de l'occasion : l'intelligence avec la scribe, que son goût lui présente séduisante, accorte et plaisante à l'entretien. Des idéaux de ménage, de procréation, et de propriété privée confortable l'embrument. Cette pellicule l'abuse néanmoins : n'en résultera que désillusions. Fussent-ils de la même lune, des hobbys disparates les joignent, à n'en point douter. Ainsi donc, vient la venue. Au terme de l'aventure, seules dix minutes moratoires l'accablent, et nul ne lui en bat la coulpe. Notre homme prend séance dans l'antichambre du bloc opératoire, s'empare d'un papyrus automobile, jusqu'à ce qu'advienne son appointement.
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