20. La crème des assistants
Angel
Lorsque j’entre dans la cuisine, je suis tout de suite attaqué par Allyson qui devait m’y attendre tel un félin prêt à sauter sur sa proie car je n’avais pas remarqué sa présence et elle a surgi entre la porte et moi, m’empêchant toute retraite.
— Bonjour ! Je n’avais pas vu que vous étiez là. Vous m’avez fait peur ! Vous allez bien ?
— Bonjour, Angel. Si moi je vous fais peur, je n’ose imaginer l’effet que vous fait ma fille, grimace-t-elle. Je vais bien, merci. Vous êtes sûr qu’on ne peut pas l’accompagner, aujourd’hui ?
Je fais comme si de rien n’était et vais me servir un jus d’orange avant de me retourner vers elle qui me suit comme mon ombre.
— Ah oui, je suis sûr. Pour la séance photos de ce matin, c’était déjà compliqué pour moi de m’incruster. Il y a toute une flopée d’artistes qui seront là pour la levée de fonds pour les enfants malades, et il n’y a plus une seule place pour qui que ce soit en plus. En attendant, je vous ai réservé une petite journée détente au spa, vous allez être en forme, vous verrez !
— C’est dommage, un shooting, ça me rappellerait quand elle était jeune, soupire-t-elle.
— Je vais faire des photos et des vidéos et vous les envoyer pour que vous ayez l’impression d’y être, d’accord ?
— Vous pourriez aussi me laisser votre place, éventuellement… Non ?
— Ah, mais c’est que j’ai prévu de retrouver une petite assistante qui serait vraiment déçue de ne pas me voir. Je doute que vous puissiez prendre ma place auprès d’elle, vous voyez, dis-je en lui faisant un clin d'œil. Et puis, plus sérieusement, je suis encore en période d’essai avec votre fille, il faut que je lui montre que je suis à la hauteur. Vous ne voulez quand même pas me priver de cette possibilité de stabiliser mon emploi, quand même.
— Non, non, c’est sûr… Mais bon, ne comptez pas trop sur la stabilité, ça ne dure jamais longtemps avec Rafaela.
— Et vous savez s’il y a des gens qui lui en veulent pour tout ça ? Si elle s’est fait des ennemis au fil des années ? Des anciens assistants qui seraient en colère ?
Peut-être que je peux retirer quelques informations utiles pour mon enquête, ça vaut le coup d’essayer et là, l’air de rien, cela me permet aussi de détourner son attention du shooting de la journée.
— Elles ont toutes dû partir en colère, si vous voulez mon avis… Ou dépressives. Pour le reste, je crois qu’on se fait tous des ennemis dans ce milieu.
— Si vous pensez à quelqu’un qui pourrait vraiment lui en vouloir, dites-le moi et comme ça, je serai vigilant aussi. Je n’aimerais pas que quelque chose lui arrive.
— Pourquoi, elle a eu des menaces ? Il y a un problème? me demande-t-elle, soucieuse.
— Il y en a toujours dans ce milieu. Et c’est mon rôle de prendre soin d’elle, indiqué-je alors que je vois Rafaela prête à partir. Bonne journée Allyson. Profitez bien du spa !
— Oui, merci. Bonne journée à vous aussi. Bonne journée, Rafie !
— A toi aussi, Maman, à toi aussi… On y va ou je vous sers un café, Angel ?
— Je crois qu’il vaut mieux qu’on parte tout de suite, sinon on sera en retard. On pourra se prendre un café là-bas, sur place ou sur la route.
Je suis surtout pressé de m’éloigner de sa mère avant qu’elle ne revienne à la charge pour nous accompagner et je crois que Rafaela le comprend car elle n’insiste pas plus que ça. Ben nous emmène à l’hôtel de luxe où se passe le shooting et je le renvoie à la maison avec l’adresse du spa. Je pense qu’avec tout ça, nous allons être tranquilles.
Quand j’arrive enfin dans le lobby de l’hôtel, Rafaela est déjà en pleine discussion avec un groupe d’artistes parmi lesquels même moi, je parviens à reconnaître certaines têtes. Je reste à proximité et me dis que niveau sécurité, le lieu n’est vraiment pas parfait. J’ai un peu l’impression que n’importe qui peut entrer et j’essaie de voir qui pourrait montrer une attention démesurée à ma patronne. Celle-ci m’interpelle après quelques minutes en me demandant de la suivre vers les loges installées dans un autre salon.
— Il me faut un coup de main pour me préparer, il n’y a pas assez de monde, apparemment. Il semblerait qu’on tombe à égalité d’ici peu. Après vous avoir vu en petite tenue…
— Quinn m’avait prévenu que je pouvais être amené à faire ça. Je vais donc faire un effort, soupiré-je théâtralement en la suivant dans un petit coin aménagé.
Je constate qu’il y a tout un choix de robes sur un portique, mais Rafaela semble savoir laquelle lui convient car elle se saisit d’une que je trouve relativement sobre, mais très chic.
— Vous êtes sûre que cette robe va vous aller ? Elle a l’air un peu courte, non ?
— C’est la moins voyante. On est là pour une bonne cause, pas pour porter des paillettes et se faire voir à outrance. Je préfère qu’elle soit un peu courte, mais qu’au moins je n’aie pas l’air d’un sapin de Noël.
— Parfait, je suis juste surpris que vous sachiez que cette robe va vous aller sans même l’essayer. Vous l’avez déjà portée ?
— Non, mais il y a les tailles sur le portant, Angel, sourit-elle en commençant à se déshabiller. Et puis, la matière est élastique, pile ce qu’il me faut, sinon, tout ne passe pas, si je puis dire. Je vais avoir besoin d’aide pour la fermeture. Dans le dos, encore.
Je remarque en effet les tailles indiquées maintenant qu’elle me l’a dit, mais mon attention est vite détournée par son magnifique corps qu’elle est en train de découvrir. Sa robe actuelle se retrouve à terre et je me précipite pour la ramasser. Quand je me relève, je me retrouve nez-à-nez avec sa poitrine que je frôle en me redressant. Tu m’étonnes qu’il y a des vêtements où tout ne passe pas ! J’ai envie de lui enlever ce soutien-gorge afin de l’admirer nue et dois faire un effort monumental pour ne pas porter la main sur elle. Je suis sûr qu’elle a la peau super douce et je profite qu’elle se retourne pour admirer cette créature merveilleuse offerte à mes yeux. La première chose qui me saute aux yeux, c’est ce magnifique papillon tatoué sur son omoplate, les ailes déployées comme s’il était prêt à s’envoler. Une vraie merveille. Comme à chaque fois que je peux l’admirer, je n’en reviens pas des courbes qu’elle a. J’ai l’impression que ses longues jambes bien galbées n’en finissent pas, que son fessier bien arrondi est une invitation à la caresse, que ses hanches fines n’attendent que mes mains, que son dos veut être embrassé. Lorsqu’elle lève ses bras pour enfiler sa robe, elle ondule et se cambre, me permettant d’admirer le galbe de ses seins qui ont l’air bien plus gros que ceux de Jenny mais tout aussi fermes. Si tout ça est naturel, ma patronne a été bien gâtée par la Nature. Et moi, je le suis tout autant. C’est bien le boulot le plus intéressant que j’aie jamais eu ! Je m’empresse de fermer la bouche et de prendre l’air aussi neutre que possible quand elle tourne la tête vers moi après avoir ajusté sa robe qui s’arrête à mi-cuisses.
— C’est bon ? Je peux fermer la robe ? demandé-je timidement.
— Oui, allez-y. Même si je ne suis pas fan de la forme, ça devrait le faire.
— Pas fan de la forme ? Moi, je vous trouve sublime ! On ne verra que vous sur les photos, c’est sûr, dis-je sans réfléchir alors que je saisis la boucle pour refermer la fermeture dans son dos.
— Ce n’est pas du tout l’objectif. C’est trop ? Bon sang, on devrait poser en jean pour ce genre de photos, certainement pas en robe de soirée !
— Non, ce n’est pas trop. L’objectif est de faire rêver les gens et les intéresser au sujet. Et là, c’est clair qu’ils vont avoir envie de venir voir, dis-je en finissant d’ajuster sa robe avant de me reculer un peu pour admirer le résultat final. Vous allez attirer les regards, c’est sûr. Quelle star !
— Parfois je préférerais ne surtout pas attirer le regard, murmure-t-elle en se dirigeant vers la coiffeuse, sa trousse de maquillage à la main. Mais… c’est pour la bonne cause.
— Pourquoi vous ne montrez pas plus tout ce que vous faites pour les bonnes œuvres ? Cela pourrait redorer un peu votre image, non ?
— Pourquoi le montrer ? Je ne fais pas ça pour que ça se voie, je le fais parce que je le peux. Et puis, il y a des mauvaises langues partout. Ça ne m’intéresse pas de redorer mon image, surtout qu’on irait dire que je le fais pour ça plutôt que par réel intérêt pour autrui.
— C'est vrai… Le grand public s'imagine toujours plein de choses. Je peux encore vous aider ?
— Vous auriez été une femme, sans doute, oui, mais je crois qu’il vaut mieux que je me débrouille pour le reste. Vous pouvez aller draguer l’assistante de je ne sais qui, c’est bon… à moins que vous n’ayez des talents d’esthéticien et que m’étaler de la crème sur les jambes pendant que je me coiffe ne vous dérange pas. Je ne suis pas très en avance, grimace-t-elle tout en se maquillant.
— Vous pensez qu'il y a des choses qu'un homme ne saurait pas faire ? demandé-je en m’agenouillant près d'elle. Passez-moi la crème et je vais vous montrer que mes grandes mains peuvent être bien utiles même si elles ne sont pas aussi fines que celles d'une femme !
— Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je pense juste que… enfin… ça peut porter à confusion, vous voyez ? Alors, aucune obligation, vraiment, me répond-elle en me tendant le tube.
— Je suis à votre service, c’est tout.
Je prends le tube et mets un peu de crème sur mes mains avant de me saisir de sa cheville droite. Je la masse en remontant le long de sa jambe et elle est obligée de poser son pied sur le haut de ma cuisse pour ne pas perdre l'équilibre. Je m'applique et remonte jusqu'en haut de sa jambe. Sa peau est douce et je m'attarde plus que de raison à mes caresses. Quand elle bouge et me présente sa jambe gauche, elle positionne son pied directement sur mon érection que je ne parviens pas à contrôler et je me dis que je suis grillé et qu'elle va me renvoyer illico presto, mais elle garde le silence. Je m'attaque à l'enduire de crème et constate qu'elle a arrêté de se maquiller pour fermer les yeux.
— Je ne fais pas ça comme il faut ? Je vous dérange ?
— Quoi ? Non, non… Allez-y, terminez. Je… Allez-y, bafouille-t-elle en détournant le regard.
Elle repose son autre pied sur moi et je comprends qu’il faut que je m'occupe des deux jambes en même temps, ce que je fais avec concentration en y mettant de la crème et en essayant de n'oublier aucune partie.
— C'est bon pour vous ?
— Oui. De grandes mains agiles… Merci, Angel, souffle-t-elle en me lançant un sourire.
— Je vous le redis, je suis tout à votre service. Je peux disposer ou vous avez besoin de crème ailleurs ? la provoqué-je un brin espiègle.
— Les épaules… Et arrêtez avec ce regard de pervers satisfait, sinon je vous la fais manger, cette crème, me lance Rafaela, en accentuant légèrement la pression de son pied sur mon entrejambe.
— Très bien, Patronne. Vos désirs sont des ordres.
Je me relève et me positionne derrière elle qui abaisse les bretelles de sa robe avant d'attraper ses cheveux pour dégager sa nuque que je suis à deux doigts d'embrasser. Je me contente néanmoins de passer mes mains sur sa peau en appuyant légèrement plus fort sur mes pouces pour bien la détendre. J'ai l'impression que si elle était un chat, elle ronronnerait. Quand une jeune femme vient passer la tête dans la loge, je me recule rapidement.
— Il faut être sur scène dans cinq minutes. A tout de suite !
— Bien, je crois que je peux vous laisser maintenant, non ?
— Oui, allez-y… Je me coiffe et ce sera bon pour moi, souffle-t-elle avant de retrouver son masque habituel. Merci, Angel. Pour un homme, vous êtes plutôt efficace.
Je lui souris et sors retrouver toutes les autres petites mains qui accompagnent les stars qui sont en train de s'installer sur scène pour la photo de groupe. Il y a beaucoup de tractations pour que chacun trouve la place qui lui revient. Je constate que naturellement, Rafaela se place au milieu et que personne ne s'aventure à la faire bouger. Il faut dire qu'entre sa posture fière et sa réputation, peu oseraient tenter quoi que ce soit. Matthew s'installe à ses côtés et je suis surpris de ressentir une pointe de jalousie quand il dépose un baiser dans son cou. Elle le repousse mais il est vite remplacé par Tyler qui passe un bras possessif autour de ses hanches sans qu'elle ne s'y oppose. Elle a du succès, ma jolie patronne.
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