Epilogue 1/2 : Incredible déclaration

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Angel

Je lève les yeux vers Morgan qui arrive au bureau, accompagnée de Ben. Aujourd’hui est un grand jour pour eux. J’ai tout préparé et nous avons convenu de nous retrouver avant que je ne me consacre à mes obligations auprès de Rafaela. Malgré l’horaire matinal, tous les deux ont l’air bien réveillés et même un peu excités.

— Ah vous voilà ! Je suis content de vous voir, même si ça me fait un peu drôle de me dire que c’est mon dernier jour ici. En tout cas, j’ai tout préparé avec le notaire. J’ai même déjà signé le contrat. Il ne vous reste plus qu’à en faire de même et à récupérer les clés. Prêts pour le grand saut et prendre la suite du Sherlock du cul ?

Le regard complice que les deux amoureux s’échangent me conforte dans ma décision de leur céder mes parts dans le cabinet de détectives privés que nous avons monté, Morgan et moi, suite au retentissement de l’affaire où nous avons découvert qui était le fan pervers. Ben y a pris de plus en plus de place alors que je m’en suis progressivement éloigné afin de passer autant de temps que possible avec Rafaela. Cette signature n’est que la confirmation d’un processus engagé depuis déjà de nombreux mois et, même si c’est étrange de me dire que j’abandonne un peu mon bébé, je suis content de savoir qu’ils vont bien s’en occuper.

— Tu es vraiment sûr de toi ? Ça va me manquer de ne plus te voir débarquer avec des donuts le matin, même si mes hanches vont apprécier, elles, rit Morgan en brandissant un stylo.

— Sûr et certain. Aujourd’hui est un nouveau départ pour moi comme pour vous. Dépêchez-vous donc de signer, sinon on va finir par pleurer tous ensemble sous l’émotion et je vais être en retard pour le reste de ma journée ! Et puis, quand vous aurez besoin d’un expert en freelance, vous savez où me trouver !

— Sous les jupons de ta Diva ? glousse mon associée en se penchant sur le contrat pour le signer.

— Qu’est-ce qui te fait dire qu’elle en porte ?

Nous éclatons tous de rire et je les laisse, le cœur léger. J’aurais pu leur vendre l’affaire beaucoup plus cher, mais je voulais surtout qu’ils continuent de manière sereine. Et là, je crois qu’à deux, ils vont encore résoudre plus de mystères que nous ne le faisions déjà. Maintenant, je peux aller retrouver ma Diva, comme ils disent, et me consacrer entièrement à elle. Je la retrouve en train de finir de se préparer dans la loge du studio où elle doit faire une interview pour la sortie de son nouveau film, un long métrage féministe où elle tient le haut de l’affiche avec une dizaine d’autres actrices toutes plus en colère les unes que les autres contre la société. Un vrai chef d'œuvre qui devrait lui permettre d’obtenir un Oscar selon les bookmakers.

Je m’approche derrière elle et elle me sourit dans la glace alors que je me colle dans son dos et dépose des petits baisers dans son cou. Immédiatement, elle penche la tête pour me favoriser l’accès et ferme les yeux tandis que mes mains glissent sous la petite chemise blanche qu’elle porte afin de parcourir sa peau nue.

— Tu fais comment pour être toujours aussi magnifique ? demandé-je alors qu’elle pousse un petit gémissement lorsque mes doigts s’emparent d’un de ses tétons.

— Je vis d’amour et d’eau fraîche, ça aide, il faut croire. Alors, ça y est, les papiers sont signés ?

— Oui, je ne suis plus le Sherlock du cul, me voilà officiellement réduit à ne plus être que ton assistant de luxe, ton partenaire de vie et l’homme le plus chanceux de la Terre car il vit avec la femme la plus belle du monde.

J’aime la déconcentrer comme je suis en train de le faire, en pressant mon érection contre ses fesses, en la caressant alors qu’elle essaie de garder un peu de raison et de finir de se maquiller.

— Rassure-moi, tu n’es pas avec moi que pour ma beauté, hein ? sourit-elle en repoussant ma main pour se pencher davantage devant le miroir. Ne me fais pas bouger, s’il te plaît, je n’ai pas envie de finir borgne.

— Mais non, je suis avec toi surtout pour ton argent ! Tu le sais bien, Madame la Féministe.

Je reste tout contre elle, mes mains sur ses hanches, collé contre ses fesses dans une position qu’elle affectionne beaucoup durant nos ébats, mais parviens à me contrôler pour ne pas la déranger plus que ça dans sa préparation.

— Tu fais court pour l’interview, s’il te plaît, j’ai plein d’idées pour après, tu vois ?

— Angel, je crois que ce film a justement pour but d’échanger sur le sujet. Et puis, j’aimerais bien connaître ces plans que tu as pour moi. C’est quoi, l’idée ? Qu’est-ce qui peut être mieux que passer des heures en interview, au juste ?

— Je nous ai réservé une table à l’Incredible Rooftop. Ce serait bête d’arriver trop tard pour l’apéritif, non ? expliqué-je en m’éloignant un peu d’elle pour qu’elle puisse réajuster ses vêtements. Et je veux un baiser pour me permettre de patienter pendant cette longue interview !

— Ok, le programme me branche bien, sourit-elle en m’enlaçant avant de déposer un petit bisou sur ma bouche. Heureusement que je suis passée au rouge à lèvres sans transfert.

J’avoue que moi, je me moque du transfert ou pas. Tout ce dont j’ai besoin, c’est d’être proche d’elle. Autant que possible et j’ai l’impression que ce n’est jamais assez. Je m’installe derrière le caméraman qui s’amuse dans ses réglages à faire des zooms sur le décolleté de la femme que j’aime et soupire en le voyant faire. Être amoureux d’une célébrité, c’est aussi ça. Il faut la partager avec tous ces inconnus, tous ces fans qui pensent qu’elle n’est là que pour eux. Il faut que j’accepte de n’être parfois que le faire valoir, celui qui a certes la chance d’être à son bras mais que personne ne voit. Parfois même, on me demande de la lâcher afin de prendre des clichés plus sexys et plus sensuels. Ce n’est pas ce que je préfère, j’avoue, mais je me prête au jeu sans m’énerver. Rafaela est une star et je le savais en me lançant dans cette folle aventure. C’est sous le feu des projecteurs qu’elle vit et qu’elle resplendit. Je crois bien que je suis son premier fan et le plus assidu, ce qui est assez marrant vu que je ne connaissais rien d’elle avant d’être embauché par Quinn.

Quinn voulait passer aussi ce matin mais je lui ai dit que j’avais des projets avec sa protégée qui a accepté de le reprendre en tant qu’agent et il a compris. Nous le verrons demain pour discuter de la suite des événements publics à organiser, mais aujourd’hui, quand la journaliste aura fini d’interroger la star sur ses motivations féministes, la Diva sera toute à moi. Et j’ai hâte de pouvoir profiter de ces trop rares instants d’intimité. Des fois, j’aimerais tellement oublier toute cette célébrité et me retrouver seul avec elle, loin du monde, dans un ranch loin de toute obligation mondaine. Juste elle et moi. Amoureux et libres de nous aimer sans aucune contrainte.

Lorsque l’interview se termine et qu’elle se plie à la sempiternelle séance photos où on lui demande de poser ainsi ou ainsi, je l’admire et l’observe. Bien sûr que je vois la beauté de ses traits, la voluptuosité de ses courbes et la délicatesse exquise de ses traits. Quel homme ne tomberait pas en pâmoison devant tant de splendeur ? Mais en réalité, je vois plus que ça. Je sens toute l’intelligence dont elle fait preuve au quotidien dans ses choix de carrière, toute sa sensibilité et son attention aux autres, bien loin de l’image de la Diva qu’elle aime se donner pour mieux se protéger. Je sais, moi le privilégié, tout ce qu’elle met en œuvre de manière discrète pour venir en aide aux plus pauvres, aux immigrés. J’ai pu apprécier sa générosité qui n’est pas faite pour améliorer sa notoriété mais bien pour redistribuer un peu de cette gloire qu’elle a acquise par son talent. Rafaela n’est pas seulement une déesse de beauté, c’est une femme exceptionnelle comme il en existe peu.

— Alors, qu’est-ce que tu en as pensé, Angelito ? me surprend Rafie en se glissant sous mon bras pour m’enlacer.

— J’en pense que tu as fait assez aujourd’hui pour contribuer au changement des mentalités que toutes les femmes, et certains hommes aussi, heureusement, appellent de tout leur cœur, mais que maintenant, j’ai le droit moi aussi de profiter un peu de toi. Tu es prête à aller au resto ?

— Allons-y, oui. Je te suis, beau gosse de ma vie. Toujours.

Je souris, ravi de cet amour fort si simplement exprimé et l’embrasse avant de l’entraîner vers la petite berline discrète que j’ai réservée pour nous amener au restaurant. Il est encore un peu tôt et elle n’est donc pas surprise de voir que nous sommes les seuls convives présents. Je ne lui ai pas dit que j’ai privatisé l’espace et la vue est tellement belle qu’elle ne trouve pas ça étrange et qu’elle sautille d’excitation en se précipitant vers les fenêtres qui entourent cet espace magique au cœur de la ville. Je la suis, amusé alors qu’elle court d’une fenêtre à l’autre pour apprécier la vue sur les grands bâtiments qui nous entourent, avec au loin les collines qui encadrent la cité.

— On dirait que tu apprécies la vue, ma Chérie ! Tu es contente de mon choix du jour ? demandé-je en essayant de la suivre.

— Oui, c’est superbe ! Tu me surprends toujours autant, rit-elle en me sautant au cou.

— C’est parce que je t’aime, tu es ma star, l’étoile qui brille dans ma vie.

Je l’embrasse puis la repose au sol. Elle commence à se diriger vers notre table, mais je la retiens par le bras. Elle s’arrête et se retourne, surprise, puis ouvre de grands yeux en portant ses mains à sa bouche alors que je pose un genou à terre et lui présente une petite boîte contenant l’anneau que j’ai choisi juste pour elle il y a quelques jours.

— Rafaela, je sais que dans tous tes rôles, tu as joué ce genre de scènes des dizaines de fois, que tu te dis toujours que ce genre de déclaration est surfait et que personne ne fait ça dans la vraie vie. Mais je veux te démontrer que la réalité peut parfois dépasser ce que l’on montre dans les films et que l’amour véritable n’est jamais assez romantique. Je t’aime, Rafaela, depuis le premier jour où j’ai posé mon regard sur toi. Je ne croyais pas au coup de foudre, et pourtant, il m’a frappé fort quand je t’ai rencontrée. Je n’ai pas grand-chose à t’offrir à part ma passion et mon amour, mon dévouement et la promesse que je serai toujours là pour toi. Si tu réponds oui à la question que je vais te poser, tu feras de moi le plus heureux des hommes. Rafaela, mon Amour, veux-tu m’épouser ?

Je me suis lancé et j’espère qu’elle va accepter. Je lève les yeux vers elle, le cœur empli d’un espoir un peu fou mais aussi de crainte d’un “non” que je me refuse à envisager. Cependant, le sourire qu’elle affiche et ses yeux embués me rassurent un peu, même si elle ne me répond pas immédiatement.

— Bon sang, Angel… Je ne m’y attendais pas du tout, on peut dire que tu me surprends vraiment, là, rit-elle. C’est… Bien sûr que oui, je veux qu’on se marie, évidemment !

J’ai l’impression que mon cœur explose de joie alors que les employés du restaurant se mettent tous à applaudir tandis que je glisse l’anneau autour de son doigt. Je me relève et l’enlace pour échanger avec ma désormais fiancée un baiser plus brûlant que n’importe quel baiser de cinéma car celui-là n’est pas simulé. Il est le témoin de la passion et de l’amour que nous nous portons et qui nous permet d’affronter toutes les épreuves. Il est le symbole de toutes les promesses que nous sommes en train de nous faire. Nous nous aimons, et désormais, ce n’est pas pour le pire que nous avons déjà connu, c’est surtout pour le meilleur.

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