Plus près encore
Tout ce monde était oppressant pour la jeune femme. Le réconfort étrange de son amant forcé la soulageait un peu. Elle devait le fuir mais elle savait et ça ne lui sortait pas de la tête. C'était lui les bras puissants qui l'avaient sauvé, par contre ce n'était pas ses lèvres, le goût n'était pas le même.
Felter : ''Amor est non mortuus est.''
Niara ne comprenait rien au latin mais elle supposa par déduction qu'il disait, qu'elle n'était pas morte.
La secte : ''Si elle est vraiment saine et sauve, pourquoi ne montres-tu pas qu'elle est à toi ?"
Niara savait encore une fois : pas moyen d'y échapper.. alors elle enroula le cou de Felter à nouveau. Et ils s'embrassèrent passionnément. Il s’agissait d’une comédie publique pour elle mais c’était la vérité pour lui.
Une fois la secte rassurée, il ne restait que la mère qui battait en duel du regard le diable. Celle-ci lui en voulait visiblement terriblement, comme si elle était au courant de tout. C'est avec difficulté qu'il se reconcentra sur la merveille du village qui reposait entre ses bras. À sa grande surprise, elle n'avait pas l'air si triste que ça d'avoir dû l'embrasser. Il l'emmena alors dans un salon où se trouvait les personnes qu'elle connaissait.
Felter : ''Plus de torture c'est promis. Cela ne marche pas et je crois que le satanisme n'est pas fait pour l'amour. C'est ma nature qui peut te lier....''
Il avait soufflé ses mots, craignant de perdre sa promise à jamais. Il était même étonné qu’elle ne se soit toujours pas refusée à lui. Au fond de lui, il devinait qu’elle n’en avait pas eu mention et qu’elle ne pensait certainement pas le pouvoir. Felter se promit suite à cela, de subir en retour les tortures qu’il lui avait fait subir, en sachant que la noyade ne fonctionnerait pas sur lui.
Niara : ''Tu vas me transformer ?"
Un silence de mort régnait dans les lieux, il était parti, perturbé. Akira s'approcha pour l'inviter à s'asseoir.
Akira : ''Ce n'est normalement pas à moi de le dire mais... il n'y arrivera pas tout seul donc bon. Felter doit non pas seulement te transformer mais te prendre la virginité en même temps.''
La démone laissa la future diablesse accuser l'information.
Akira : ''En somme, il doit te faire l'amour puis pendant l'acte, il te plantera ses dents là où il le souhaite. Le connaissant il va te mordre le cou à l'avant. Pas sur les côtés non, devant. Il n'arrive pas à te le dire car, en fait ça revient à te tuer pour revivre liée à lui. Il voulait te préserver de ce destin funeste en tentant les rites de tortures. Plus il te torturait, plus il en souffrait. Pourquoi ? Ça je le lui laisse. C'est à lui de te le dire.''
Niara était sous le choc. En même temps oui, elle comprenait. Mais dans un autre sens, le pardon avait du mal à venir et il ne viendrait sûrement jamais. Ouja la prit dans ses bras pour la rassurer.
Ouja : ''Je sais que c'est dur, je t'ai vue souffrir et c'était horrible, j'ai même fini par m'évanouir. Malgré tout, j'ai vu son regard. Tu ne le voyais pas mais de profil, la peur de te perdre se lisait. Il pensait te tuer au moindre geste Niara. Il est le diable, ce n'est pas un ange, pardonner n'est pas ce que je te demande. Comprends juste, que vous avez une différence de taille. C'est un démon, le chef même. Tu es humaine, c'est forcément plus dure pour toi. Toute notre vie on a grandi avec des rituels sataniques, farfelus. Même flippants. Le diable existe mais tout n'est pas vrai. Felter s'est trompé en pensant pouvoir t'éviter la mort. Maintenant, il sait qu'il va te perdre s'il ne le fait pas. Je n'ai pas besoin d'être là depuis des lustres pour voir ce qu'il se passe. Le reste relève de ton choix.''
Niara se retrouva seule dans cette grande pièce. Certes elle n'était pas idiote au point de ne pas voir, qu'effectivement Felter ne semblait pas heureux. Il paraissait juste inatteignable du côté psychologique. À part son corps qu'elle pouvait visiblement toucher sans soucis. Mais ce qu'il pense, son fonctionnement tout lui semblait étranger. Ce baiser devant la foule, était ce qui l'avait le plus déstabilisée. Au moment où leurs lèvres se sont touchées, elle avait compris qu'il serait puissant malgré la comédie. Le désespoir mêlé à une tendresse farouche l'avait frappée et c'était la première fois qu'il lui a délibérément, laisser ressentir une partie de lui.
Encore perdue, elle s'était endormie sur le canapé du salon.
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