L'écriture ou une échappée, belle!
Je n'écris pas vraiment. Je me raconte (ou je me la raconte, dés fois!). Oui, je me conte des histoires pour me tenir chaud dans les hivers de l'existence, parfois juste pour la pimenter. L'écriture pour moi c'est un mode d'aventurier en pantoufle qui ne quitte pas son divan.
Si je deviens téméraire ou ambitieuse, je raconte à un tiers comment je suis au monde. Je lui dis le soleil d'hiver qui luit sur la rivière, les moineaux qui planent et tournent, ivres dans le courant...
Je lui décris comment je perçois la réalité, pour que ça compte un peu dans ma petite histoire ou la Grande.
Écrire pour moi c'est aussi comme respirer, essayer de desserrer les nouages du corset que je m'étais imposés plus ou moins con-sciemment.
Parfois, quand je suis gonflée à bloque (comme un coq prêt à en découdre avec un épouvantail), j'écris également pour agir sur le monde:
des lettres, des pamplets, des apologies, même des utopies.
J'écris pour contester, décortiquer des idées, rêver...
Je me laisse envahir par la colère à cause d'un article anodin. Je rugis intérieurement. Puis quand j'ai fait une petite boule de mon agacement, je m'en sers de moteur pour écrire à brut. L'humour un peu noir, pour tourner en dérision les arguments les plus habiles. J'affute bien mes idées avant de les coucher sur le papier. Je tisse une toile de solides exemples, d'inférences pour engluer mon adversaire.
Mais souvent, je ne poste pas les lettres, je ne termine pas les pamphlets, je censure les utopies
ou j'oublie d'enregistrer mes essais sur le P
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