Prologue. Épisode 0 : Venu du ciel.

21 minutes de lecture

Avant de commencer la lecture du chapitre, je voudrais parler de 2-3 petites choses.

1. Actuellement, il s'agit d'un chapitre test pour voir ce que pense les potentiels lecteurs en découvrant le style d'écriture employé dans cette histoire. J'attend donc de voir de potentiels retours avant de publier le premier véritable chapitre. Cela peut prendre 1 mois ou plus, mais au moins, cela me permet de prendre un peu d'avance car les chapitres auront tendances à être long avec une bonne moyenne de 20 minutes de lecture.

2. Le style d'écriture employé ici se nomme une continuité dialoguée. C'est principalement utilisé par les réalisateurs et scénaristes dans le monde du cinéma.

3. EXT et INT dans les titres séquences signifient respectivement extérieur et intérieur.

4. Les (OFF) à côté de certains noms de personnages signifie qu'on entend leur voix sans qu'ils ne soient présent physiquement dans la scène. Par exemple : une voix depuis un téléphone.

J'espère avoir quelques retours et vous souhaite une bonne lecture.

SÉQUENCE 1 : EXT – ESPACE À PROXIMITÉ DE LA TERRE – CÔTÉ NUIT

Un satellite en orbite autour de la terre poursuit sa course au-delà de la stratosphère. Soudain, un gigantesque vaisseau apparaît et percute le satellite, le réduisant en poussière.

Le vaisseau se dirige droit vers la terre, traverse la stratosphère et atterrit en catastrophe dans l’inlandsis du Groenland, à l’Ouest des terres de Christian X.

SÉQUENCE 2 : EXT – LIEU DU CRASH – JOUR

Plus de 2000 soldats américains s’activent autour du vaisseau. Le gros des troupes est situé du côté droit, avec des chars en arc de cercle, canons dirigés vers le vaisseau. Des hélicoptères patrouillent au-dessus du site. Un campement, équipé de matériel audio, vidéo et groupes électrogènes en grand nombre, est installé en retrait. Derrière le campement, des hélicoptères de transport sont à l’arrêt.

Au milieu des troupes, le COLONEL se déplace vers les tentes. Le regard sérieux, il ne daigne même pas détourner le regard pour saluer ses hommes. Il atteint le campement et entre dans la plus grande tente.

SÉQUENCE 3 : INT – POSTE DE COMMANDEMENT – JOUR

Une vingtaine d’opérateurs radio sont assis devant une myriade d’écran, communiquant avec leurs casques. Le colonel, impassible, s’approche du plus proche opérateur.

COLONEL (Ferme)

Rapport !

OPÉRATEUR A

La zone a été sécurisée sur 230 km. Aucune activité détectée à l’intérieur du vaisseau. Les artificiers vont bientôt faire céder l’entrée et les pelotons alpha et bêta se mettent en position.

COLONEL

Ils devraient déjà l’être. D’où sortent ses lambins ?

ARTIFICIER (OFF)

Détonateur en place. Mise à feu dans 3…2…1.

SÉQUENCE 4 : EXT – PRÈS DE L’ENTRÉE DU VAISSEAU – JOUR

Une explosion retentit, ébranlant le sol et envoyant une onde de choc à travers le campement.

La fumée se dissipe lentement, révélant une imposante porte métallique, ses interstices encore fumantes. Un nécessaire de tractage y a été attaché, se tordant sous la force générée par les moteurs rugissant à plein régime. La porte finit par céder dans un grincement strident, glissant lourdement sur plusieurs mètres avant de s'écraser dans un fracas retentissant.

SÉQUENCE 5 : INT – POSTE DE COMMANDEMENT – JOUR

Le LIEUTENANT–COLONEL entre dans la tente, se dirige vers le colonel et le salue.

LIEUTENANT–COLONEL

Colonel.

Son interlocuteur lui adresse un léger signe, à peine perceptible. Le lieutenant-colonel rompt sa posture formelle et entame la discussion.

LIEUTENANT–COLONEL

Nous avons eu de la chance de pouvoir arriver ici aussi vite.

COLONEL

Les grandes pompes ont fait leur boulot. Pour une fois.

Le lieutenant-colonel roule brièvement des yeux puis tourne son regard vers les écrans.

LIEUTENANT–COLONEL

Le peloton alpha semble prêt.

OPÉRATEUR B

Hudson, vérifiez votre capteur cardiaque.

HUDSON (OFF)

Ça va comme ça ?

OPÉRATEUR B

Parfait.

LIEUTENANT–COLONEL

Chaque membre du peloton alpha est équipé d’une caméra, de protections auditives et d’un micro intégrés à leur casque. Des capteurs cardiaques sont également opérationnels pour tous.

COLONEL

Et les deux autres ?

LIEUTENANT–COLONEL

Pas de caméra, mais l’équipement est complet. Nous avons dû faire des choix.

LIEUTENANT–COLONEL (Par son micro)

Peloton alpha, déploiement.

Les caméras montrent les soldats entrer puis se séparer en binôme à chaque croisement.

LIEUTENANT–COLONEL

Étant le peloton de reconnaissance, ils sont équipés légèrement pour faciliter leur mouvement. Lunettes de vision nocturne et thermique, fusils d’assaut, pistolets, grenades offensives, fumigènes et incapacitantes.

COLONEL

Et le peloton bêta s’occupe de sécuriser les zones sensibles.

LIEUTENANT–COLONEL

Exact. En plus de la sécurité, ils servent de première ligne de défense en cas d’urgence. Ils ont le même équipement que le premier escadron à l’exception près d’une sulfateuse à balles perçantes et à fragmentation. Je remarque qu’ils terminent d’ajuster les sangles.

SOLDAT 1 (OFF)

Passage principale localisé et point de ralliement défini. Mise en place des mitrailleuses automatiques.

LIEUTENANT–COLONEL

Je ne suis pas fan de ces engins. Elles ne font aucune distinction entre allié et ennemi.

COLONEL

Aucune raison de s’inquiéter tant qu’on ne les active pas.

Tout le monde est concentré. Les opérateurs vérifient chaque écran et capteurs cardiaques, et communiquent avec les soldats sur le terrain. Le colonel et le lieutenant-colonel se contentent d’observer la scène, les mains jointes derrière le dos.

CARTER (OFF)

C’est trop calme ici. Soit ils ont quitté le navire soit ils sont entrain de pioncer.

WRONSKY (OFF)

Tu veux leur faire une fête de bienvenue Carter ?

CARTER (OFF)

La ferme, Wronsky !

OPÉRATEUR C

Restez concentré ! Lopez, vérifiez votre caméra. Elle fait des siennes.

OPÉRATEUR A

Le peloton bêta est prêt.

LIEUTENANT–COLONEL (Par son micro)

Peloton bêta, déploiement.

OPÉRATEUR B

Peloton gamma également prêt.

LIEUTENANT–COLONEL

Déploiement jusqu’au point de ralliement.

COLONEL (Sceptique)

Le peloton gamma s’occupe du ravitaillement mais aussi du chargement, c’est bien ça ? Croyez-vous réellement qu’on va trouver des choses intéressantes là-dedans ?

LIEUTENANT–COLONEL (Confiant)

Fort probable.

HUDSON (OFF)

Ici binôme 7. Je crois qu’on est tombé sur du lourd. On dirait une sorte de labo.

OPÉRATEUR C

Peloton gamma équipe 4, prenez direction G-D-C-D.

LIEUTENANT–COLONEL (Souriant)

On a touché le gros lot.

CARTER (OFF)

Ici binôme 13. Je crois que nous avons atteint la salle d’hypersommeil.

OPÉRATEUR B

Carter, évitez ce genre de conneries.

CARTER (OFF)

J’ai vu suffisamment de science-fiction pour en reconnaitre une. Y’a des corps dans des tubes là-dedans.

Le colonel, le lieutenant-colonel et quelques opérateurs tournent leur regard vers l’écran de Carter. Depuis celui-ci, on peut distinguer, à travers la vitre d’un sas, des capsules assez grandes pour contenir des corps de grandes tailles. Après quelques secondes de réflexion, le lieutenant-colonel s’approche de l’un des opérateurs, s’empare du casque de ce dernier, interagis avec 2-3 boutons puis utilise le micro du casque.

LIEUTENANT–COLONEL

Peloton bêta, équipes 3 et 4 : direction G-C-D-C-C-D vers Carter, peloton alpha, binôme 13.

SÉQUENCE 6 : INT – ENTRÉE DE LA SALLE D’HYPERSOMMEIL – JOUR

Carter et Wronsky, binôme 13, se trouvent dans un couloir sombre, face au sas fermé. Wronsky regarde par la vitre du sas, tandis que Carter discute avec les opérateurs et ses supérieurs via son micro et ses oreillettes intégrés au casque. Il est étonné et en colère suite à l’ordre du Lieutenant-colonel.

CARTER

Quoi ?! On ne va quand même pas attendre qu’ils se ramènent.

LIEUTENANT–COLONEL (OFF)

Vous n’avez pas le choix. Vous êtes en infériorité numérique.

CARTER (Agacé)

Faites preuve d’un peu de bon sens. Le temps qu’ils se ramènent, la moitié se sera sûrement déjà réveillé. Qui sait ce qu’ils sont capables de faire ? Profitons-en pendant qu’ils pioncent encore.

LIEUTENANT–COLONEL (OFF)

Ne les tuez pas. Ce n’est pas votre mission. Nous ne sommes même pas sûres qu’ils soient dangereux.

CARTER (Décidé)

Eh ben je ne veux pas prendre ce risque. Wronsky, ouvre le sas.

COLONEL (OFF, en colère)

Carter, ne discutez pas les ordres. Restez où vous êtes ou je vous renvoie de vos fonctions.

Wronsky hésite, jetant un regard nerveux à Carter, puis ouvre le sas et pénètre dans la salle, suivi de Carter.

COLONEL (OFF, en criant)

CARTER ! WRONSKY !

LIEUTENANT–COLONEL (OFF, stressé)

Peloton bêta, augmentez l’allure.

SÉQUENCE 7 : INT – LABORATOIRE DU VAISSEAU – JOUR

La salle est remplie d’objets en tout genre : Certains à la forme compliquée, des fioles remplies de substances bizarres et d’autres choses dignes de la maison des horreurs.

Hudson et son collègue surveillent la zone tandis que les membres de l’équipe 4 du peloton gamma trient les objets intéressants et les mettent dans 2 chariots.

MEMBRE A DU PELOTON GAMMA (Dégouté)

C’est vraiment dégueu. On ne va quand même pas prendre ces trucs-là ?

MEMBRE B DU PELOTON GAMMA (Moqueur)

Tu veux pas t’en faire un collier ?

MEMBRE A DU PELOTON GAMMA

Dis pas de conneries. Ça m’fout déjà suffisamment les ch’tons. Donne-moi plutôt un coup de main. Plus vite on aura terminé, plus vite on sortira.

Le membre B vient aider le membre A à transporter un coffre incrusté d’ustensiles et rempli de fioles.

OPÉRATEUR A (OFF)

Peloton Alpha binôme 7, vous m’recevez ?

Hudson pose sa main gauche sur son casque au niveau de l’oreille.

HUDSON

Ici binôme 7. On vous reçoit 5 sur 5. Qu’y-a-t-il ?

OPÉRATEUR A (OFF, alarmé)

Quittez la pièce ! Rejoignez immédiatement le point de ralliement.

HUDSON

Qu’est-ce qui se passe, bordel ?

OPÉRATEUR A (OFF)

Le binôme 13 s’est fait descendre.

Hudson et son collègue se regarde, apeurés, puis tournent leurs yeux vers les deux membres du peloton gamma, perplexes.

SÉQUENCE 8 : INT – COULOIR VERS LA SALLE D’HYPERSOMMEIL – JOUR

Au nombre total de 6, les membres des équipes 3 et 4 du peloton bêta courent du mieux qu’ils peuvent vers la salle d’hypersommeil. L’un d’eux, le plus haut gradé, mène les autres.

MENEUR

Dépêchez. Icks, à ma gauche. Kert, arrière-garde avec Evans.

ICKS (Inquiet)

On les a entendus se faire buter. Ils n’ont rien vu venir. On ne connait pas leur technologie. Comment on va l’avoir ?

KERT

Sas en vue !

Ils s’arrêtent net et se mettent tous en position de tir.

MENEUR

Première ligne, vision nocturne ! Arrière-garde, vision thermique ! Icks, fumigène !

Icks envoie une grenade qui éclate en une énorme gerbe de fumée dans le sas. Après quelques secondes interminables, un filet de fumée s’étire à la vitesse d’une balle de fusil vers eux.

Par réflexe, les soldats se mettent à tirer. Au milieu de la volée de plomb, une rafale crée un cercle parfait dans lequel toutes les balles qui y passent sont arrêtées net. Une demi-seconde après, un des soldats de première ligne se fait trancher en deux au niveau de la taille.

La demi-seconde suivante, l’autre soldat de première ligne se fait transpercer la poitrine à une telle vitesse qu’il est projeté sur 3 mètres.

Icks, dans un réflexe, place son fusil d’assaut devant lui et recule d’un bond.

Une entaille se forme sur son front et son arme est coupée en deux.

MENEUR

FLASH !

Les soldats restant se jettent face contre terre et placent leurs mains sur leurs protections auditives. Le capitaine lâche une grenade incapacitante, provoquant un flash de lumière aveuglante et un bruit sec.

Au moment où les soldats relèvent la tête, ils ont juste le temps de voir la créature dans l’ombre avant qu’elle ne disparaisse dans une bourrasque.

MENEUR

REPLI !

EVANS

Je vais le retenir.

Evans se tient debout, une grenade dans chaque main. Les autres rebroussent chemin.

EVANS (Déterminé)

C’est entre toi et moi.

L’ombre de la créature se dessine dans un coin du couloir, à côté du sas, puis disparait pour réapparaitre derrière Evans presque instantanément et disparait de nouveau.

Les bras d’Evans viennent d’être coupés et tombent au sol. Les mains lâchent les grenades qui étaient déjà dégoupillées.

Evans lâche un grand sourire. Il a tout juste le temps de voir ce qui ressemble à une tête de hache arriver vers sa gorge.

La première grenade à éclater est une incapacitante. Elle est aussitôt suivie par l’explosion d’une grenade offensive.

SÉQUENCE 9 : INT – COULOIR INTERMÉDIAIRE DU VAISSEAU – JOUR

Les 3 soldats restants des équipes 3 et 4 du peloton bêta courent le long du couloir. Une explosion retentit, loin derrière eux. Voyant les deux autres soldats tressaillir, le meneur réagit.

MENEUR

Ne vous arrêtez pas.

ICKS (Par son micro)

Ici Icks, peloton bêta, équipe 3. Est-ce que vous me recevez ?

OPÉRATEUR B (OFF)

5 sur 5.

ICKS (Par son micro)

Échec ! Je répète : échec ! C’était une boucherie.

OPÉRATEUR B (OFF)

Je relaie l’information. Statut équipes 3 et 4 du peloton bêta : données cardiaques : 3 négatifs.

ICKS (Essoufflé)

Fait chier !

OPÉRATEUR B (OFF)

Avez-vous pu identifier l’ennemi ?

ICKS (Par son micro)

Les lunettes n’ont rien donné. Ça allait trop vite.

OPÉRATEUR B (OFF)

Ah…Désolé, je dois passer l’antenne.

LIEUTENANT–COLONEL (OFF, alarmé)

Repli stratégique ! Je répète, repli stratégique ! Rejoignez tous le point de ralliement principal. Que toutes les équipes du peloton bêta se tiennent prêtent. Nous passons en « phase défensive ». Protégez le chargement à tout prix.

MENEUR

Et merde ! Il semblerait qu’on n’est pas les seuls dans la galère. Formation au point de ralliement.

Ils n’avaient cessé de courir. Une fois au bout du couloir, ils arrivent dans un embranchement. Le meneur ralentit, fait signe aux deux autres de s’arrêter puis fait face à Icks.

MENEUR

Icks, vous retournez au camp.

ICKS (Surpris et horrifié)

Si vous restez, je reste.

MENEUR (Ferme)

Non ! Vous avez vu comme moi l’ennemi, nous ne survivrons pas ! L’un de nous doit rester en vie et relayer le peu d’infos qu’on a.

Les deux se regardent dans les yeux puis Icks, résigné mais aussi déterminé, hoche la tête en signe d’acceptation.

SÉQUENCE 10 : INT – COULOIR PRINCIPALE DU VAISSEAU – JOUR

Une dizaine de soldat marche à reculons tout en tirant sans cesse vers la même direction. Les mitrailleuses automatiques vident également toutes leurs cartouches sur la même cible.

SOLDAT 1 (En panique)

Demande de renfort ! Je répète, demande de renfort ! On s’fait massacrer !

SOLDAT 2

Son armure est impossible à percer.

Une large armure avance à un rythme lent, prenant clairement son temps, vers les soldats. Autour d’elle, une multitude de corps sans vie jonchent le sol. Cette armure, faisant trois tête de plus qu’un humain, tient une épée presque aussi longue et large qu’elle.

L’armure positionne son arme pour tenter un coup circulaire horizontal puis exécute son coup. Une étrange vague d’énergie tranche et projette les automatiques et les soldats de front. Apeurés, les quelques survivants de l’arrière garde s’enfuient.

L’armure range son épée géante dans son dos et reprend sa marche tranquille comme si rien ne s’était passé.

SÉQUENCE 11 : EXT – PRÈS DE L’ENTRÉE DU VAISSEAU – JOUR

Le terrain fourmille de soldats préparant les différentes armes et se mettant en rangs, en arc de cercle, devant l’entrée du vaisseau, prêt à tirer. Les hélicoptères et chars se positionnent pour l’offensive. Le colonel est sur les lieux, donnant des instructions à deux soldat.

COLONEL

Je veux que les hélicos de transport se tiennent prêts à partir. Et restez en ligne avec l’escadrille B. Nous aurons sans doute besoin d’eux avant la fin. Sortez toute l’artillerie lourde que nous disposons, nous passerons à la « phase assaut » dès que le chargement sera hors du vaisseau. C’est un vrai massacre là-dedans. Et bougez-vous l’train, bande de limaces !

SOLDAT 4

Tout de suite, colonel.

Les soldats s’en vont accomplir leurs tâches, leurs visages marqués par la détermination et l’urgence.

Les chariots qui se trouvaient dans le labo sortent du vaisseau et les conducteurs se dirigent, sans un regard en arrière, vers les hélicos de transports situés derrière le campement qui est en train d’être démonté. Icks est avec eux, ainsi que quelques autres soldats.

Hudson, qui accompagnait également le chargement, se dirige vers le colonel.

HUDSON (Essoufflé)

Au rapport, mon colonel.

COLONEL

Faites vite.

HUDSON

Les soldats tombent comme des mouches. Je crois qu’il ne reste plus rien du peloton bêta. Les soldats restant du peloton alpha tentent de retarder l’ennemi au maximum. Le pire, c’est qu’on a à faire qu’à deux ennemis.

COLONEL (Indifférent)

J’ai vu les vidéos. Prenez place avec les autres. Nous aurons besoin de tout le monde.

Hudson, la peur dans les yeux, hésite, puis salue le colonel avant de rejoindre les rangs.

Quelques soldats du peloton alpha sortent du vaisseau, fuyant vers les hélicos de transport, mais sont vite arrêtés par le colonel qui les sermonne.

COLONEL

Bande de sac à merde, rejoignez les rangs !

SÉQUENCE 12 : EXT – PRÈS DES HÉLICOPTÈRES DE TRANSPORT – JOUR

Les opérateurs sont sur les lieux. Aidés par l’équipe de chargement, ils mettent un maximum de matériel dans les containers.

Le lieutenant-colonel discute avec un des opérateurs et un membre de l’équipe de chargement. Il s’adresse actuellement à ce dernier.

LIEUTENANT–COLONEL

Surtout répartissez bien les charges. Je ne veux pas d’accident.

Le membre de l’équipe de chargement hoche la tête et s’en va vers les hélicoptères. Le lieutenant-colonel se tourne à présent vers l’opérateur.

LIEUTENANT–COLONEL

Quand à vous, préparez le matériel nécessaire pour rester en contact avec les troupes au sol lorsque nous décollerons. Ça devient trop dangereux pour nous.

OPÉRATEUR D

Très bien.

L’opérateur s’en va à son tour. Les soldats du peloton gamma qui transportent le matériel arrivent. Icks, qui les accompagnait, rejoint le lieutenant-colonel et le salue.

ICKS (Essoufflé)

Icks, peloton bêta, équipe 3. J’ai des infos sur l’ennemi de la salle d’hypersommeil.

LIEUTENANT–COLONEL

Très bien. Aidez à charger tout aussi vite que possible. Il y a de grande chance que nous devenions les cibles prioritaires avec ce chargement. Ils voudront récupérer leurs matériels. Assurez-vous donc que tout soit bien réparti dans chaque hélico. C’est compris ?

Icks acquiesce puis se dirige vers les hélicoptères. Le lieutenant-colonel tourne son regard vers le vaisseau et se met à parler pour lui-même.

LIEUTENANT–COLONEL

Je préfère perdre un peu de ce matériel extra-terrestre que de mettre toutes les chances dans un seul hélico.

SÉQUENCE 13 : EXT – PRÈS DU VAISSEAU – JOUR

Hélicoptères, chars et soldats sont tous près à l’assaut. Silencieux et immobiles (sauf les hélicos évidemment), ils attendent le feu vert pour tirer.

À l’intérieur du vaisseau, on entend encore des tirs, des explosions et des cris de temps à autre.

Un grondement se fait soudain entendre, suivi de bruits de ferrailles éclatant en écho. Puis ce même bruit se fait entendre à l’extérieur du vaisseau.

À une vingtaine de mètre à gauche de la porte, un trou béant dans le mur du vaisseau laisse apercevoir un véritable colosse. Ce monstre bipède possède une musculature exceptionnelle, une peau écailleuse semblable à celle des crocodiles et une taille impressionnante. Il fait plus du double des dimensions humaines, autant en termes de hauteur que de largeur. Ce colosse ne porte rien de plus que des jambières et des chaussures de métal, et laisse donc son torse nu. Il brandit pour tout arme un marteau géant plus grand qu’un humain, semblant être du même alliage que les jambières.

Face à cette monstruosité, les soldats n’attendent pas l’ordre du colonel pour tirer. Une pluie de balle recouvre bientôt le torse nu de la bête qui continue d’avancer comme si rien n’était.

SOLDAT 5

Il n’a aucune protection. Pourquoi ça n’lui fait rien ?

Pour toute réponse, le monstre rugit en brandissant son marteau au-dessus de sa tête puis continue d’avancer tandis que les soldats reculent. Juste derrière les rangs, le colonel donne les ordres avec les oreillettes et micro intégrés de son casque.

COLONEL

Unités lourdes, feu !

Une volée de roquettes est tirée sur la cible puis explosent au contact de sa peau. La créature continue d’avancer sans même sourciller, comme s’il n’y avait jamais eu le moindre roquettes.

Tout le monde est abasourdi.

COLONEL

Impossible ! Escadron, envoyez une volée !

Les chars et les hélicos tirent leurs obus et les soldats envoient une nouvelle volée de rocket.

Dans la fumée provoquée, le monstre bouge encore et continue d’avancer. En sortant de la fumée, son visage exprimant l’impatience, il rugit et brandit une nouvelle fois son arme, mais pour la lancer cette fois.

Il la fait voler, tel un lanceur de poids, et son arme passe au travers des troupes, telle une boule de bowling, pour heurter un char qui vole littéralement sur une centaine de mètre.

La créature se positionne ensuite, tel un athlète près à piquer un sprint, et se met à courir vers l’endroit où a atterri son marteau.

Les soldats s’enfuient, laissant le passage libre au monstre.

Le colosse s’arrête ensuite si brusquement qu’il glisse sur quelques mètres avant de s’arrêter à côté d’un char. Il pivote sur lui-même et empoigne le canon du char. Le monstre le soulève et le fait tourner autour de sa tête comme s’il n’était pas plus lourd qu’un bâton de marche. Il le lâche ensuite.

Le char termine sa course sur un hélicoptère qui explose. L’amas des deux véhicules atterri dans une deuxième explosion.

Il a fait tout ça tout en se ramassant une pluie continue d’obus, de grenades et d’autres munitions en tout genre comme s’il n’y avait absolument rien qui le heurtait.

L’effroi se lit sur le visage de tous les soldats. Le colonel garde son calme, mais son visage est tendu.

COLONEL

Gardez vos distances ! Tentez de l’irriter ! Détournez son attention ! Il ne faut pas qu’il récupère son arme.

PILOTE D’HÉLICOPTÈRE (OFF)

Mon colonel, nous allons manquer de munitions. Nos hélicos envoient déjà leurs derniers missiles.

COLONEL

Je vous demande de TENIR vos positions !

LIEUTENANT-COLONEL (OFF)

Colonel, pouvons-nous discuter ?

D’abord surpris d'entendre le lieutenant-colonel dans son casque, le colonel détourne vite le regard du champs de bataille pour se tourner vers le lieu où se trouve les hélicos de transport.

COLONEL

Soyez bref, vous en êtes où ?

SÉQUENCE 14 : EXT – PRÈS DES HÉLICOS DE TRANSPORT – JOUR

Les derniers chargements sont presque placés. Cependant, certains hélicoptères sont encore vides.

Le lieutenant-colonel se trouve dans un des hélicoptères avec quelques opérateurs radio.

LIEUTENANT-COLONEL

Nous voyons le massacre d’ici. Nous sommes prêts à décoller. Que vos hommes se replient. Je vais envoyer l’escadrille B finir le travail. Là, nous aurons plus de chance d’avoir un résultat.

COLONEL (OFF, agacé)

Vous ne pensez pas sérieusement que je vais vous envoyer mes hommes ? Utilisez vos neurones. L’ennemi ne va pas nous laisser partir aussi gentiment.

LIEUTENANT-COLONEL

Envoyez au moins quelques troupes. Il vaut mieux minimiser les pertes.

COLONEL (OFF, toujours agacé)

Faites votre boulot et je fais le mien. Vous perdez du temps. Alors, décollez tout de suite. Terminé.

LIEUTENANT-COLONEL

Colonel, v…

Le lieutenant-colonel s’arrête brusquement. Le colonel a coupé la ligne.

OPÉRATEUR D

On les attend ?

LIEUTENANT-COLONEL (Déterminé)

Non, on décolle. Mais seulement les hélicos chargés. Prévenez les autres pilotes d’attendre encore 5 minutes. Si aucun soldats n’arrivent d’ici là, ils pourront partir.

OPÉRATEUR D

Très bien.

SÉQUENCE 15 : EXT – PRÈS DU VAISSEAU – JOUR

Le colosse se tient fièrement debout. Il a récupéré son arme et le colonel fait face à lui avec un lance-roquette sur l’épaule. Le reste des troupes militaires encercle les deux adversaires, armes pointés vers le monstre. Un soldat se trouve à côté du colonel et discute avec lui à voix basse.

COLONEL

Vous avez compris ?

SOLDAT 6

Oui.

COLONEL (En parlant soudain très fort)

Alors, bougez-vous les fesses. Soldats, en position !

Le soldat qui est avec le colonel se dirige vers les troupes et fait signe à plusieurs d’entre eux de le rejoindre. Ils réunissent la moitié des troupes et se dirigent vers les hélicoptères. La seconde moitié des troupes se remet en position, arme levée vers le colosse. Celui-ci ne fait que regarder fixement le Colonel, attendant son offensive, comme s’il s’attendait à affronter un bon adversaire.

On entend les hélicos qui décollent de l’autre côté du champ de bataille.

Alors que le colonel fait face au monstre, quelque chose attire son regard.

Un nouvel arrivant vient d’apparaitre dans un halo de lumière au sommet du vaisseau.

COLONEL (Frustré)

Merde, en voilà un autre.

D’autres soldats l’on remarqué et braquent leurs armes vers lui.

Remarquant leurs réactions, le colosse est curieux et se tourne pour voir le nouvel arrivant.

Celui-ci porte une robe à capuche blanche qui le recouvre entièrement comme un voile. Il lève le bras droit, révélant une manche très évasée, et une sorte de boule d’énergie apparait depuis la paume de sa main. La boule grossit jusqu’à devenir aussi grande que sa main. L’être vêtu de blanc la jette comme un caillou. La boule d’énergie termine sa course sur un soldat dans une détonation, désintégrant le haut de son corps.

Le soldat à côté de la victime hurle de peur et se met à vider son chargeur sur l’être vêtu de blanc qui ne fait rien de plus qu’un arc de cercle avec sa main, faisant apparaitre une sorte de bouclier translucide sur lequel les balles ricochent.

L’ennemi en blanc tourne ensuite son regard vers les hélicoptères en vol. Il tend son bras devant lui et semble saisir quelque chose d’invisible. Il ramène sa main vers lui comme si l’objet qu’il tenait était attaché à un élastique.

On entend les hélices d’un hélicoptère se rapprocher dangereusement. Les soldats se retournent, horrifiés, voyant un des hélicoptères tanguer et se diriger vers les troupes au sol.

Les soldats se dispersent tandis l’hélicoptère s’écrase. Le colonel, ayant également vu toute la scène, s’est résigné.

COLONEL

On ne pourra pas rivaliser avec eux actuellement.

Les bras pendants, le colonel se retourne, laisse tomber ses armes et marche à un rythme soutenu vers les hélicos de transports encore au sol, là où l’autre moitié des troupes s’était dirigé un peu plus tôt.

Les échanges entre les 2 monstres et les troupes restantes deviennent vite chaotique.

Les soldats bougent dans tous les sens pour éviter les attaques énergétiques du blanc et un face à face avec le colosse. La plupart des véhicules d’assaut sont hors service et le colonel n’est plus là pour mener les troupes.

Au loin, on voit les derniers hélicoptères de transport s’envoler.

SÉQUENCE 16 : INT – HÉLICOPTÈRE DE TRANSPORT – JOUR

Mains jointes et visage vers le bas, les soldats sont abattus. Le co-pilote tape le mur derrière lui, sortant le lieutenant-colonel de ses pensées, puis lui fait signe d’approcher. Le lieutenant-colonel s’approche et le co-pilote lui tend un casque.

CO-PILOTE

C’est le colonel.

Surpris, le lieutenant-colonel s’empresse de mettre le casque.

LIEUTENANT-COLONEL

Quelle nouvelle ?

COLONEL (OFF, frustré)

La ferme. J’espère que vous avez encore tout l’matos.

LIEUTENANT-COLONEL (Soulagé)

Aucune inquiétude pour ça.

COLONEL (OFF)

OK. L’escadrille B peut passer à la phase « déferlante ». Terminé.

Le colonel coupe la ligne. Le lieutenant-colonel, inquiet et dubitatif, se parle à lui-même.

LIEUTENANT-COLONEL

À supposer que ça leur fasse au moins quelque chose…

SÉQUENCE 17 : EXT – PRÈS DU VAISSEAU – JOUR

Le champ de bataille est devenu un champ de cadavre. L’être vêtu de blanc, lévitant, se téléporte dans un halo de lumière pour apparaitre au sol, non loin du colosse. Il se tourne ensuite vers l’entrée détruite du vaisseau. La large armure en sort et l’ombre d’un quatrième membre de l’équipe se dessine derrière.

Un bruit se fait soudain entendre et s’intensifie dangereusement. Une vingtaine d’avions militaires passe au-dessus du vaisseau à la vitesse du son et le sifflement d’une pluie de missiles s’en suit. Le quatuor regarde vers le ciel puis l’impact se produit.

Les missiles, bien plus puissants que la normale, produisent une explosion d’une ampleur gigantesque, laissant place à un mini-champignon de fumée.

SÉQUENCE 18 : EXT – PRÈS DU VAISSEAU – FIN D’APRÈS-MIDI

Le mini-champignon de fumée a commencé à se dissiper et dévoile petit à petit les restes du vaisseau qui n'est plus qu'un tas de ferraille.

Un hélicoptère de reconnaissance arrive sur les lieux et se met en vol stationnaire à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol.

SÉQUENCE 19 : INT – HÉLICOPTÈRE DE RECONAISSANCE – FIN D’APRÈS-MIDI

Il y a le pilote, le co-pilote, un caméraman, un chargé de communication et un soutien qui veille à ce que le caméraman et le chargé de communication ne basculent pas. Une voix s’élève depuis une radio.

VOIX OFF

Que voyez-vous ?

CHARGÉ DE COMMUNICATION (Concentré)

Je crois que… Non, il ne reste rien du vaisseau.

VOIX OFF

OK. Faites un rapide tour d’horizon puis revenez à la base.

CHARGÉ DE COMMUNICATION

Attendez. Je vois quelque chose. Y a pas moyens de descendre un peu ?

PILOTE

Non. Consigne de sécurité oblige.

CHARGÉ DE COMMUNICATION

Ernie, fais tourner la caméra. Zoom à fond.

Ernie le caméraman, aidé par le soutien, prépare la caméra puis se dirige vers le bord de l’hélico.

CHARGÉ DE COMMUNICATION

T’as un visuel ?

ERNIE (Concentré puis surpris)

Oui. Je zoome. Bonté divine, il y a des survivants.

VOIX OFF (Impatient)

Qui ?! Il faut qu’on sache.

ERNIE

Ils sont 4. C’est … c’est les envahisseurs !

VOIX OFF (Désemparé)

Impossible !

CHARGÉ DE COMMUNICATION

Tu es sûr d’avoir bien vu ?

ERNIE

Prend ma place si tu ne me crois pas. Ils sont vivants et en parfaite santé. Oui, j’en suis sûr, ils pètent la forme.

CHARGÉ DE COMMUNICATION

C’est tout bonnement impossible. Ils devraient au moins être dans un sale état.

ERNIE

Je te dis ce que je vois. Ils ont l’air d’avoir seulement fait leur jogging quotidien.

VOIX OFF

Bien. Revenez à la base. Nous allons regarder l’enregistrement et mettre les choses au clair.

CHARGÉ DE COMMUNICATION

Très bien. Raph…

Le chargé de communication est coupé par Ernie qui prend la parole.

ERNIE (Terrorisé)

On s’est fait repérer, ils regardent vers l’hélico ! Il faut s’casser, il faut s’casser !

CHARGÉ DE COMMUNICATION

Merde ! Range tout, ça va secouer ! Raph, retour d’urgence !

PILOTE/RAPH

Je contrôle plus l’appareil !

L’hélicoptère s’agite et tout le monde commence à paniquer.

VOIX OFF (Stressé)

Que se passe-t-il ? Répondez.

PILOTE

Accrochez-vous !

L’hélicoptère s’écrase.

Le seul bruit restant est celui des flammes crépitantes.

VOIX OFF

Équipe de reconnaissance. Est-ce que vous m’recevez ?

Long silence…

VOIX OFF

Merde !

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