La Solitude
Je sens son souffle sur ma peau, glacé, vicieux. Elle me chuchote "mots d'amour" et m'éclaire de ses yeux. Mais lorsque je la regarde, je ne vois qu'une ombre. On se connaît depuis toujours, elle me pense précieux, or, ma valeur égale l'estime que l'on me porte.
Sombre détention dans les bras de l'hiver, et chaude présence que celle du vide. Souvent, il me rend visite, pas qu'à moi, je le sais. Il frappe aux portes entrouvertes par la muse invisible, celle qui souffle, celle qui nuit, par l'absence de son absence.
Parfois, je leur fais défaut, dans un élan prétentieux. Je fuis le "pour toujours" et quitte, irrévérencieux, le foyer de ma stupeur. Mais elle m'accompagne, discrète, coquette, m'empoisonne le quotidien de son atroce jalousie. À mon retour, je lui appartiens, car si j'aspire à la liberté, elle m'inspire sur la couche.
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