Pour combien de temps ?
Je suis de retour. Mais je repartirai sans doute après, telle une brise passagère en plein mois de juillet.
Cela doit faire un bon morceau de temps que je n'ai rien inscrit ici, sur l'immensité de ces pages blanches comme l'albâtre.
Mais je dois vider mes émotions. Je suis perdue. Fatiguée.
Je ne sais même pas par quoi commencer. J'ai peur de l'avenir, peur de cette incertitude.
Suis-je faite pour ce monde ou bien ce monde n'est pas fait pour moi ?
Ce soir, cette nuit, tout me semble d'un ennui terrible. Je ne veux rien faire, rien tenter, rien dire. Et je me rends compte que je ne supporte plus l'espèce humaine. Tous ces vices, ces jugements hautains, ces valeurs détruites, ces aspirations futiles et ces obligations déplacées.
Même entourée d'amis, je me sens seule et lointaine.
Mais, dans un autre temps, je ne souhaite que l'étreinte de cette chère et tendre solitude.
Je n'y arriverai jamais. A leur ressembler. Et ce n'est pas ce que je veux.
Je veux que mes proches et les autres me voient comme quelqu'un d'important. Pas quelqu'un d'oubliable. Je veux rester avec ma mère comme une gamine de dix ans.
Maintenant, je n'ai plus envie de partager grand-chose, je suis fatiguée des autres. Ils m'épuisent. Fatiguée de leur répondre, de converser. Ils ne comprennent pas que je déteste envoyer des messages. Et que ce n'est pas parce que je les oublie. Non.
Oui, je suis ce que je suis. Quelqu'un de difficile, susceptible et complètement apathique. Je ne sais jamais de quoi parler, ni quoi faire comme activité.
Je déteste le bruit et la foule. Est-ce un mal que je ne veuille pas aller aux fêtes et dans les magasins pour faire du shopping ?
Oui, je le vois. Je ne fais rien et pourtant je suis épuisée, brisée, lasse.
Je ne demande pas que l'on s'apitoie sur ce que j'ai écrit, ce sont juste mes pensées. Je ne tenterai rien, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, je tiens beaucoup trop à ma mère pour lui infliger ça.
Je ne veux pas non plus de phrases qui me disent que je dois faire des efforts. Je les fais et rien ne change. Ce monde devrait en faire, lui. Pas pour moi, mais pour sa propre survie.
Mais je suis là. J'écoute le coeur de la terre s'époumoner et respirer plus lentement chaque année. A bout de souffle.
Fatiguée d'être.
Comme moi.
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