Quel vaste sujet qu’est le sexe. J’aime le sexe. Le sexe englobe tellement de choses que je ne saurai pas comment m’en passer. C’est fascinant le rapport que chacun a au coït. On dirait un exercice de style de dire coït, pour éviter la répétition, mais non ! On est quand même sur un concept pour lequel la langue française à une liste presque infinie d’expressions ! Baiser, niquer, faire l’amour, copuler, pratiquer le coït, faire du sexe (celle là fait peut-être partie de mes expressions personnelles), se faire tringler, avoir un rapport, etc. La liste est très longue, je pense que c’est le champs lexical le plus riche de la langue française d’ailleurs. Et pourtant, pas une seule matière ne lui est dédié à l’école. Moi j’ai appris le sexe d’une mauvaise manière, je n’avais pas de notion du consentement, pas compris ce que ça pouvait représenter. Quand je dis ce que ça pouvait représenter, je ne parle pas de l’éternel discours arrièré que certains ont pu avoir entre le fromage et le dessert du “tu te donnes à quelqu’un, c’est un moment important, ne fais pas n’importe quoi”.

Ne fais pas n’importe quoi, tiens, parlons en ! Qu’est ce que ça veut dire exactement ? Si on parle de protection contre les MST et de contraception, je suis d’accord, mais souvent ça va plus loin. Aujourd’hui baiser dans un coin des chiottes est considéré comme “faire n’importe quoi” par exemple. On parle quand même d’une des activités les plus fun qui soit, et on ose y mettre des règles ? Comme les 10 commandements du cul, on devrait faire l’amour, ou non, se reproduire dans des draps en soie repassés, avec un homme ou une femme respectable, avec qui on est marié et prier pour que ça donne naissance à un joli bambin ? J’exagère le trait, mais on n’a quand même pas beaucoup évolués niveau discours. Et le pire c’est qu’on va dans le mauvais sens, parce qu’on se plaint qu’une fille qui se fait baiser dans un coin est une salope alors que le mec est un don Juan. C’est pas juste on est bien d’accord, mais je trouve que la tendance est presque à dire “le mec aussi c’est une salope !”. Non non non et mille fois non ! Hm je m’embarque dans ma colère, mais il fallait que ce soit dit. Arrêtons l’égalité à tout pris dans le slut shaming, et n’en parlons simplement plus, ça devrait être un non-sujet. Bref, revenons en à moi, parce qu’on est là pour ça quand même, pour parler de ma petite personne.

Pour moi le sexe c’était tabou, alors que c’est quelque chose que j’ai pratiqué très jeune. J’ai donc grandi avec l’idée que ce que je faisais était mal, et je pense qu’imaginer que je suis la seule dans ce cas serait complètement inconscient. Je n’ai pas eu les clés du sexe, j’ai appris à faire l’amour en regardant du porno sur internet, et à ce moment là le porno éducatif n’existait pas. Je me suis éduquée dans le culte de la performance, dans l’idée du consentement constant. D’un autre côté je pensais que le sexe était motivé par l’amour, et inversement. Quelle bêtise tout ça quand j’y repense !

Le sexe, c’est un acte qui peut au choix t’aider à te sentir plus forte, à te connecter à quelqu’un, mais aussi à te rabaisser, à te faire mal, ça peut aussi être quelque chose littéralement sans intérêt ou de la plus haute importance selon les personnes et les moments. Il y a tellement de choses à dire sur le sexe, et pourtant on le diabolise, pire, on le tait. On parle à l’école de reproduction, le corps de la femme dans les dictionnaires est celui d’une poupée et celui de l’homme d’un gode avec des bras et des jambes.

Ça c’est pour moi une vision très simpliste de la chose. Ah oui, on dit “la chose” aussi, pour les plus discrets d’entre nous. Pensez qu’un homme est une tige et qu’une femme est un trou, c’est préhistorique. Penser qu’une femme le fait par amour et qu’un homme par besoin, c’est big-bangesque. Penser au sexe c’est saint, mais partager son avis sur le sexe comme si on avait la science infuse est un cataclysme. Bref, si tu as des questions, pose les, si tu as des avis, tais les, et de cette façon chacun trouvera l’orgasme de la beauté qu’est cette connexion si particulière et si humaine.