Quand je réfléchi, je suis paralysée. Je me lance dans un projet, je bosse dessus, et puis je papillonne, je découvre quelque chose de nouveau et me voilà partie dans des recherches qui n’ont rien à voir avec le projet de départ. De recherche en recherches, j’arrive toujours sur des choses qui me fascinent, mais qui me dépassent car hors de portée. Et me voilà à jalouser des entrepreneurs qui créent des voiles pour tirer des bateaux et des propriétaires de lieux emblématiques de Nantes. Alors je commence à marcher dans mon appartement et à chercher comment j’ai pu arriver à ça… Et puis je me rend compte que mes rêves sont trop grands. Comment c’est possible qu’il y a 30 minutes je croyais à mon projet et que maintenant je pense que je suis une sombre merde ? Je suis complètement paralysée par mes pensées, par mon excès et mon manque de confiance à la fois, je dis n’importe quoi et me voilà à écrire dans ce fichier de façon complètement décousue, mes doigts tapent le clavier sans filtrer ce qu’il y a dans ma tête et ça donne un joyeux bordel. Je suis incapable d’ordonner mes idées, j’ai envie de faire tellement de choses mais en même temps je me sens capable de rien. Parce que je n’ai rien fait jusqu’ici je pense ne rien pouvoir faire demain. Et en même temps le piège c’est que ça m’a bien réussi jusqu’ici de ne rien réussir. Je suis une fille de 25 ans qui a eu une sacrée chance jusqu’ici, j’en ai bien conscience. Hier j’ai surpris une remarque chuchotée pendant que je parlais à des potes. “Elle ne se rend pas compte à quel point elle est géniale”. Non je ne m’en rends pas compte, parce que je ne suis pas géniale. Je suis chanceuse, j’attire peut-être la chance, mais je ne vaut rien. Je n’invente rien, je ne fais rien, je suis un concentré de soft skills si vous voulez, une bonne 5eme roue du carrosse. C’est exactement ça que je suis, une 5eme roue. Je pourrais bien rouler mais je ne sers pas. Et quand j’essaye de me rendre utile, je perds le fil et je m’immobilise dans le flou de mes idées et de mes ambitions. ça ne me donne même plus envie de pleurer, ça me donne envie de courir loin. À quoi bon continuer si je sais aujourd’hui que je n’ai pas les épaules pour concrétiser mes rêves demain ? Parce qu’on parle quand même de quelqu’un qui… eh ben voilà mon cerveau vient de s’éteindre devant tout ça. Je ne sais pas quoi faire.

Ça me mets en colère et triste à la fois.