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— ... À une stratégie ? interroge-t-elle, devant votre phrase sans fond. Non, j'ai bien mieux ! Cachons-nous, ici, cette nuit, et on en profitera pour aller consulter ce fameux livre !
De deux choses l'une. La première, c'est que la perspective de rester ensemble, calfeutrés quelque part, cachés, c'est à dire tous proches, mobilise à la fois de l'excitation et de la frayeur ; ce qui vous amène au second point, d'importance : pourquoi attendre ? Si on peut le faire dès la pause de midi ? Mais dans ce cas, votre excitation devient telle que vos tics nerveux, bien enfouis, mais toujours près (comme les scouts), menacent alors de revenir.
Que faire ?
Vous pouvez lui déclarer sans ambages qu'il est inutile d'attendre, la bibliothèque ferme à midi, et qu'on y est ! Cherchez donc une planque, grand fou, et allez vous calfeutrer avec la belle au 36
Vous pouvez vous rappeler vos odieux tics et la façon qu'ils ont toujours eu de vous malmener l'existence, barrez-vous seulement ! Ça vaut mieux, quittez les lieux pour le 57
Vous pouvez également aller racuspoter l'affaire à la bibliothécaire, mais dans ce cas, dites adieu aux balalaïkas, et bonjour au MGB qui ne manquera pas de vous tomber sur le palto, les russes sont rancuniers, tout le monde le dit ! Si vous faites ça, malgré le risque d'être associé à l'affaire, dépêchez-vous d'aller au 44, avant que ça ne ferme !
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