56

2 minutes de lecture

Vous étiez sur un os, vous y restez. Ludvig Prinn sera votre quête du jour, pensez-vous, comme si vous étiez un aventurier.

Votre humeur retombe rapidement en vous rendant compte des références emportées. Vous êtes partis un peu vite, pour ne pas dire que vous avez fui comme un lâche ! Résultat, il vous manque des ouvrages ! Peste de piqueuse de pupitre !

Tant pis, retour à votre étude habituelle, relecture de vos notes, vérification de vos sources, mises en relation de vos textes.

Dans la brume tabacologique, des volutes tracent sous vos yeux des formes arbitraires. Des visages s'y forment et s'y déforment. Ça vous le fait souvent et vous trouvez toujours cela flippant. Craignant de basculer dans la folie ou pire, dans l'ésotérisme, vous préférez vous replonger dans vos écrits.

Une main décharnée vous saisit, émergeant du brouillard. Horreur, une momie ! Pensez-vous tout de suite. Mais un regard plus attentif vous permet d'identifier l'allure des doigts en question, pas décharné, plutôt ridés. Un visage suit, perçant le nuage. Mrs Tingle.

Bon... Qui est Mrs Tingle ?

Si les cimetières ont leurs morts-vivants, les marchés ont leurs mendiants, les hôpitaux ont leurs pestiférés, et bien les universités, elles, ont leurs errants. Mrs Tingle. C'est la folle du bahut. Elle va de ci, de là, trainant ses hallucinations et ses délires. Tout le monde la connait, Mrs Tingle. Une célébrité, une star locale. Certains disent même qu'elle était parmi les meilleurs étudiants du fameux professeur West.

En regardant ses yeux pâles, emplis de folie, vous doutez fermement qu'elle ait pu figurer parmi ces brillants étudiants.

— Méfie-toi de l'eau qui pisse ! annonce-t-elle, d'un coup.

— Plaît-il ? marmottez-vous, en essayant de rester poli.

— Les vers s'y noient. Ils se noient déjà, dans ton verre !

— Les vers, les verres ou les verts ? questionnez-vous, prompt à repérer les homophonies.

— Pervers, dans sa cave, le livre verse.

— Je suis occupé à travailler, là, madame. Je n'ai pas de monnaie, tentez-vous, piètrement.

— Se taire, le mystère déterre les vers !

Si ces mots abscons vous évoquent un livre trouvé en bibliothèque, faites face à la folie au 88

Si ces Salmigondis abjects vous débectent et que vous vous révoltez, filez donc au 32

Si vous préférez vous barrer, au risque de n'avoir plus aucun refuge, redressez-vous, grimacez des excuses et taillez-vous vers le 34

Annotations

Vous aimez lire L'Olivier Inversé ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0